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Le parc peut être agrandi… sans golf!

La députée-ministre suit le dossier
Le parcours du Club Bic et son environnement exceptionnel (Photo courtoisie Club de golf Bic)

Une option évoquée par certains intervenants pour assurer la pérennité du Club de golf Bic, une intégration de celui-ci au parc du Bic, ne pourra se réaliser.

Dans un premier texte à ce sujet, vendredi dernier, notre recherche concluait que cela semblait ardu comme démarche de proposer l’annexion du golf au parc, afin d’assurer la survie du Club s’il venait à être mis en vente.

Après consultation auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), nos conclusions sont renforcées par les précisions obtenues.

Ce Ministère chapeaute la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ), qui est propriétaire du parc du Bic et d’autres au Québec.

Au mieux, le parc national pourrait s’agrandir et intégrer le territoire du Club de golf, mais sans exploiter celui-ci. Bref, le terrain retrouverait son environnement original.

Débat

« C’est une bonne idée que vous avancez là! En étant publié dans le Journal Le Soir, un projet intéressant et qui a impact sur toute la communauté peut être débattu sur la place publique. C’est certain que de prime abord, ça semble peu probable, mais un partenariat public-privé pourrait permettre de sauver le golf en confiant la gestion à un tiers », a réagi un actionnaire du Club de golf Bic qui figure parmi les informateurs de l’auteur de ces lignes.

Rappelons qu’une partie des actionnaires du Bic se disent prêts à vendre leurs actions à un ou des investisseurs. Il y a 300 actionnaires au sein de la corporation du Club de golf, mais il n’y avait que 200 abonnés l’an dernier. Le vieillissement explique en partie cette situation.

Il y a 10 ans, l’idée d’une vente apparaissait impossible, mais ce n’est plus le cas. Une assemblée spéciale qui pourrait donner lieu à un vote en faveur d’une vente du Club doit avoir lieu en mars.

Par qui? Comment?

Après vérification des procédures que cela impliquerait, l’agrandissement du parc du Bic et l’annexion du parcours s’avèrent impossibles.

Dans un courriel au service des communications du Ministère, Le Soir a demandé comment un tel processus devrait être enclenché, par qui et comment, pour que le projet se concrétise éventuellement. 

Fini le sport

« En 2001, la Loi sur les parcs a été modifiée afin de renforcer la mission de conservation de l’ensemble des parcs nationaux. Depuis, lors de l’établissement de nouveaux parcs ou de l’agrandissement de parcs existants, tout équipement sportif de nature intensive, tel une station de ski ou un terrain de golf, est interdit », explique Daniel Labonté, relationniste de presse pour le Ministère.

Si on abandonne le golf

« Toutefois, advenant le cas où le milieu local et régional envisagerait l’abandon de la pratique du golf au bénéfice d’une éventuelle annexion, au parc national du Bic, des terrains du secteur de la Pointe-aux-Anglais, une demande écrite en ce sens devrait être transmise au ministre du MELCCFP. Le cas échéant, la première étape serait de faire une visite de terrain et de procéder à une analyse de pertinence », précise encore davantage monsieur Labonté.

Critères

Si un groupe de pression voulant protéger la Pointe-aux-Anglais souhaitait l‘agrandissement du parc du Bic sur les terres du Club de golf, il pourrait suivre une démarche et des critères prédéfinis.

Afin de statuer sur la pertinence d’acquérir des terrains en vue qu’ils soient intégrés dans un parc national, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) devrait d’abord évaluer si la décision répond à des critères bien précis que voici. On peut considérer à leur lecture que la situation actuelle répond à la majorité de ceux-ci. Un projet serait évalué par le MELCCFP, si la démarche permettait :

  • d’améliorer la configuration du territoire du parc national;
  • de protéger des écosystèmes exceptionnels, des espèces en situation précaire ou d’autres éléments rares ou fragiles;
  • d’améliorer la connectivité avec d’autres milieux naturels;
  • de consolider la protection de bassins versants ou de paysages;
  • de protéger des sites culturels d’importance;
  • d’améliorer leur accès;
  • ou de diversifier leur offre d’activités.

Comité du patrimoine

Le Journal Le Soir a interpellé le président du Comité du patrimoine naturel et culturel du Bic, Pierre Luc Morin, pour connaître sa position concernant les éventuels développements du Club de golf.

« Le conseil d’administration du Comité du patrimoine doit se réunir d’ici quelques jours. Je compte naturellement en profiter pour solliciter l’opinion du reste du conseil d’administration sur cet enjeu. Comme président, si je prends parole au nom du Comité, il est extrêmement important pour moi qu’il ne s’agisse pas de ma simple opinion personnelle, mais bien, minimalement, aussi de celle des autres administrateurs, et ultimement, être le plus possible dans une bonne représentativité de nos membres », a expliqué monsieur Morin dans un courriel.

La députée-ministre garde l’œil ouvert

La députée de Rimouski et ministre de la Forêt et des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, également responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, garde un œil sur le dossier du Club de golf Bic.

Maïté Blanchette Vézina (Photo: archives)

« Madame Blanchette Vézina ne fera pas de sortie sur ce sujet, car c’est un enjeu privé. Cependant, elle va suivre de près ce qui se passe au Bic. Elle va regarder le dossier du Club de golf Bic évoluer. Elle sait que c’est un dossier important pour le comté de Rimouski, on s’entend là-dessus », a confié l’attachée politique de la députée-ministre, Marie-Laurence Saint-Pierre.

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