L’assurance-emploi révisé cette année?
Des représentants d’organismes et de syndicats manifestent pour des changementsUne trentaine de manifestants d’organismes communautaires et de syndicats ont occupé le bureau de la ministre fédérale du Revenu, Diane Lebouthillier, à Grand Rivière, en Gaspésie, ce matin, pour réclamer encore une fois une révision du programme de l’Assurance-emploi.
Les membres de l’Alliance interprovinciale pour l’assurance-emploi participent présentement à une action concertée à travers tout l’Est du Canada pour exiger cette réforme. Le coordonnateur de l’organisme de défense des droits des personnes en situation de pauvreté, Action Populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, est sur les lieux.
« Nous avons ici des gens de Rimouski, de la Gaspésie et de la Côte-Nord. Les centrales syndicales CSN et FTQ participent également. Des actions ont lieu simultanément dans l’Est du Québec, au Nouveau-Brunswick et à Montréal. Les bureaux des députés fédéraux sont ciblés », précise monsieur Dubé, joint directement sur place.
Engagement obtenu
« Nous avons réussi à parler à la ministre Lebouthillier au téléphone et nous avons obtenu un accueil très positif. Elle nous dit que les libéraux vont s’engager à réaliser la réforme attendue en 2023 », explique aussi monsieur Dubé un peu plus tard, une fois la manifestation tenue.
Désintérêt des politiciens
« Les différents rassemblements sont tenus pour dénoncer l’inaction et le désintérêt flagrant du gouvernement fédéral dans ce dossier, qui malgré la promesse d’une réforme prévue depuis l’été 2022, n’agit toujours pas pour défendre les travailleurs et travailleuses canadienn.es », indique l’Alliance.
Revendications
Les revendications des groupes de défense des travailleurs et travailleuses consistent en l’élimination du taux de chômage régional comme critère d’admissibilité à l’assurance-emploi, l’obtention d’un taux de prestations d’au moins 70% basé sur les 12 meilleures semaines de travail, la mise en place d’un plancher minimum de 35 semaines de prestations et un régime d’assurance-emploi qui ne discrimine pas les femmes.
Critique
« La situation est critique pour plusieurs travailleurs et travailleuses canadien.nes, qui dépendent de l’industrie saisonnière ou qui occupent des emplois précaires. La période maintenant annuelle du trou noir se fait sentir, laissant nombre de travailleurs et travailleuses sans source de revenu et sans possibilité de travail dans leur domaine », observe l’Alliance.
« Cette précarité inquiète tous les membres de l’Alliance qui, semaines après semaines, reçoivent des appels à l’aide et des témoignages dévastateurs de leurs membres qui se retrouvent au bord du gouffre. La fin des mesures temporaires à l’assurance-emploi est dévastatrice et leur retour permettrait une meilleure transition en attendant la réforme », ajoute un communiqué de cet organisation.
Les membres de l’Alliance croient que « L’inaction du gouvernement fédéral envenime l’incompréhension des détracteurs dans ce dossier, qui voient dans la pénurie de main-d’œuvre une solution aux problématiques des travailleurs et travailleuses des industries saisonnières. Or, comme nous en avons fait à maintes reprises la démonstration, ces deux enjeux sont totalement distincts. »
Industries saisonnières
Michel Dubé précise qu’un grand nombre de régions du Canada dépendent de l’industrie saisonnière pour des secteurs comme le tourisme, les pêcheries, les mines, la foresterie, l’agriculture, etc. « Sans une action immédiate de la part du fédéral, l’avenir de ces secteurs est gravement compromis et, par le fait même, l’avenir de la vitalité de nos régions. »
L’Alliance conclut : « Le gouvernement fédéral a la responsabilité de protéger les personnes au chômage et de mettre un terme à la division de la population provoquée par une incompréhension de la situation. L’heure est à l’action et les membres de l’alliance demeureront mobilisés tant et aussi longtemps qu’une réforme bénéfique à tous les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière ne sera pas adoptée. »