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Accueil mitigé pour le budget Girard

Valait-il mieux baisser les impôts?
Paul Saint-Pierre Plamondon et Joël Arseneau. (Photo: courtoisie)

La Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette et le Parti Québécois réagissent, entre autres, au budget du ministre des Finances, Éric Girard, présenté hier.

La baisse d’impôt pour les particuliers reçoit un accueil mitigé.

« Bien qu’elle accueille favorablement la réduction de la fiscalité des particuliers, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie de Rimouski-Neigette sont déçues de constater que le gouvernement du Québec sacrifiera des versements au Fonds des générations pour financer une baisse d’impôt adressée uniquement aux particuliers. Aussi, bien qu’elles soulignent le congé fiscal pour les grands projets d’investissement, elles s’attendent du gouvernement qu’il accorde un traitement similaire à l’ensemble des entreprises québécoises », indique la Chambre rimouskoise.

Le ministre Éric Girard. (Photo: Cabinet du premier ministre)

La Chambre de commerce et d’industrie de Rimouski-Neigette salue également les mesures fiscales prévues au Régime des rentes du Québec (RRQ) qui correspondaient à des attentes pré budgétaires que la FCCQ avait exprimées, pour inciter les travailleurs expérimentés à demeurer sur le marché du travail, sans oublier les sommes prévues pour améliorer l’intégration des nouveaux arrivants.

Certaines mesures retrouvées en développement régional répondent à des attentes exprimées également par la FCCQ, entre autres concernant le soutien au secteur touristique, la téléphonie cellulaire et les services de garde éducatifs.

Le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand. (Photo courtoisie)

Des mesures supplémentaires

La Fédération remarque que « des sommes intéressantes sont prévues en matière de développement régional, entre autres pour appuyer le développement des services de garde éducatifs, en plus des secteurs bioalimentaires, forestiers ainsi que touristiques et culturels. »

Concernant les mesures présentées pour répondre à la pénurie de logements, le gouvernement prévoit désormais 650 M$ sur six ans, afin de construire 1 500 nouveaux logements abordables, dont 500 unités en collaboration avec le secteur privé, portant le nombre de nouveaux logements annoncés à 5 250 logements depuis 2019-2020.

Besoins très élevés en logements

« Les besoins en construction de nouveaux logements locatifs sont très élevés, et cette pénurie affecte plusieurs entreprises dans le recrutement et la rétention des employés, entre autres dans nos régions québécoises. Si cette offre n’existe pas, comment amener les travailleurs à venir combler les postes vacants et contribuer à la vitalité économique régionale. Il en va de même pour les autres services comme le manque de places en services de garde éducatifs, ou les infrastructures publiques nécessaires à l’évolution d’une collectivité », a mentionné Jean-Nicolas Marchand, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Rimouski-Neigette.

Autoroute 20

Comme bien d’autres, le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, ainsi que le chef du Parti Québécois et porte-parole en matière de Finances, Paul St-Pierre Plamondon, sont d’avis que le plan budgétaire 2023-2024 du gouvernement caquiste aurait dû faire davantage de place aux questions sociales.

« Le gouvernement sous-estime la part des questions sociales dans sa planification économique. Si les familles n’arrivent pas à se loger correctement, à trouver une place en CPE ou à avoir accès à des services de base comme la santé mentale, les sommes massives investies par la CAQ pour stimuler l’économie n’auront jamais les impacts escomptés. Il faut commencer par la base », a déclaré d’entrée de jeu le chef péquiste.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a aussi dénoncé l’absence de fonds supplémentaires pour l’autoroute 20.

« Le projet de prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski est toujours à l’étude selon les documents du ministère des Finances. Pas de nouvelle étape annoncée », a-t-il écrit sur Twitter.

Le logement : un arrêt de mort

« On signe concrètement l’arrêt de mort du programme Accès-Logis après les 3300 logements déjà annoncés qui seront construits. La CAQ compte réaliser 5200 logements sociaux et abordables sur six ans. Il faudrait plutôt construire 45 000 unités d’ici 5 ans simplement pour combler la demande réelle. De plus, la CAQ refuse toujours d’implanter des mesures de contrôle des hausses de loyers, comme l’abolition de clause F, l’interdiction d’Airbnb sauf sur exception et la création d’un registre des loyers pour mieux contrôler les hausses .»

«  C’est sans mentionner l’absence d’action pour aider les jeunes familles à devenir propriétaires, un rêve qui est en train d’échapper à toute une génération et en particulier à ceux qui veulent revenir en région », a déclaré le chef du Parti Québécois.

Santé mentale

En matière de santé mentale, le gouvernement n’en fait pas suffisamment dans les circonstances, selon le PQ.

« Des investissements d’environ 25 millions par année, dans un contexte post-pandémique, où de plus en plus de citoyens doivent composer avec des enjeux de santé mentale, nous semblent nettement insuffisants afin de garantir un accès universel à des services de santé mentale. Le problème est connu : nous disposons de suffisamment de psychologues, mais les salaires offerts au public sont médiocres. Il est temps de donner de meilleures conditions de travail aux psychologues du réseau public afin de réduire l’écart salarial avec le privé, dans le but de créer enfin un programme de couverture universel », ajoute le porte-parole péquiste en matière de Santé, Joël Arseneau.

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