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Traversier : une profonde déception

La Chambre de commerce déplore les retards accumulés
Le service de traversier entre les deux rives a été interrompu l’an dernier. (Photo: YouTube – Sylvain Lepage)

Le projet de traversier Rimouski-Forestville n’est pas retardé d’une année, mais bien de deux, si l’on considère que dans l’appel de propositions lancé l’an dernier, les mandataires économiques de deux villes visaient une mise en opération à l’été 2022.

La Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) et la Société d’économie et de développement de Forestville ont annoncé hier que la mise en œuvre de leur projet conjoint, la Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville, est remis à l’an prochain.

Ce qui déçoit grandement la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette et son directeur général, Jean-Nicolas Marchand.

« Nous sommes très déçus et nous l’avons exprimé aux gens de la SOPER. On leur a exprimé notre déception, par contre, on aime mieux avoir du retard et un projet bien ficelé qui va voir du succès, que de commencer trop tôt à la vite avec quelque chose qui ne fonctionnera pas. On rappelle à la SOPER que Rimouski doit avoir une traverse efficace, qui propose une offre de services intéressante et qui sera stable et prévisible. C’est ça que ça prend! »

Jean-Nicolas Marchand (Photo Facebook-Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette).

Le CNM Évolution

Les deux mandataires économiques des deux villes ne sont pas chauds à l’idée de continuer le service avec Hilaire Journeault et le CNM Évolution. La compagnie de traverse de monsieur Journeault a connu des ratés ces dernières années, devant souvent interrompre le service en raison d’ennuis techniques ou financiers. Mais elle a quand même assuré le service pendant 25 ans.

Il pourrait revenir et dépanner cette année, mais n’a pas encore pris sa décision, selon ce que rapporte Radio-Canada.

« Est-ce que monsieur Journeault peut faire partie de la solution? Ce n’est pas à moi de le décider, c’est aux autorités compétentes de le faire. Si c’est ce que ça prend pour avoir une traverse le plus vite possible! Peu importe, faisons le bien, en prenant compte que le contexte économique a changé. Cependant, il faudra bien obtenir des résultats un moment donné », croit monsieur Marchand.

Besoin d’aide?

Si les deux organismes de promotion économique ont besoin d’aide pour soutenir la concrétisation de leur projet.

« Je réitère notre volonté de travailler avec la SOPER pour faire mieux avancer ce dossier. C’est à elle de décider si elle a besoin de nous, mais il faut que ça avance. »

4 millions$ et les Jeux

La somme de 4 M$ a déjà été avancée par la Chambre pour évaluer les retombées économiques du traversier Rimouski-Forestville. Le fait de ne pas avoir éventuellement de traversier risque de causer des pertes de cet  ordre ou encore plus importantes étant donné que les Jeux du Québec auront lieu à Rimouski en juillet.

« Je ne peux pas confirmer les chiffres qui ont été avancés, car c’était avant mon arrivée. Toutefois, la traverse peut faire partie d’une offre touristique intéressante dans une tournée du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord. Est-ce que les gens seraient venus par là pour les Jeux, on ne le sait pas, mais ça aurait été une belle vitrine », poursuit monsieur Marchand.

La vie a changé depuis deux ans

En entrevue à Radio-Canada, le président et directeur général de la SOPER, Martin Beaulieu, a expliqué que bien des choses ont changé au cours des deux dernières années, avec la crise sanitaire, notamment.

« Tout est beaucoup plus compliqué qu’il ne l’était, avec les coûts de main-d’œuvre et les coûts de carburant », a dit monsieur Beaulieu, en entrevue à l’émission « Info-réveil ».

« Martin Beaulieu soutient également que des discussions sont en cours avec le gouvernement du Québec afin que l’OBNL obtienne une aide financière pour piloter le projet. La forme juridique de la Corporation de liaison maritime Rimouski-Forestville, similaire à celle de la traverse entre Trois-Pistoles et Les Escoumins, ouvrirait la porte à une subvention de Québec », rapporte par ailleurs Radio-Canada.

Service fiable

« Si on veut un service fiable, être capables d’avoir des camions, de traverser à une vitesse relativement acceptable et à un prix compétitif par rapport à la Société des traversiers du Québec, il faut quelqu’un quelque part qui travaille avec nous », a signalé Martin Beaulieu, toujours sur les ondes de Radio-Canada.

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