Déterminés à poursuivre leur action

Les associations étudiantes du Cégep de Rimouski et de l’Université du Québec à Rimouski sont en train d’écrire un chapitre marquant de l’histoire de la cité scolaire rimouskoise avec une grève qui aura, entre autres, duré une semaine complète de travail et retenu l’attention au parlement.

C’est le sentiment général qui semble notamment animer le président de l’Association générale des étudiants du Cégep de Rimouski (AGECR), Xavier Gravel, joint par l’auteur de ces lignes en fin d’après-midi.

En plus d’avoir poursuivi leur piquetage aujourd’hui, des membres des deux organisations étudiantes, alliées et coordonnées pour une première fois à ce point, se sont rendues aux bureaux de la députée caquiste de Rimouski, Maïté Blanchette Vézina, également ministre des Ressources naturelles et des Forêts et ministre responsable des trois régions de l’Est du Québec.

Sentiment de légitimité

« On s’est encore une fois mobilisé. On a marché sur le boulevard avec des étudiants de l’UQAR jusqu’au bureau de la ministre (au 395 boulevard Jessop). On a scandé nos slogans. Nous étions des plus motivés quand nous avons reçu la nouvelle du dépôt de la motion de Pascal Bérubé à l’Assemblée nationale. »

« Nous avons propagé la bonne nouvelle et l’avons tous célébré. Évidemment, il y  des failles dans la motion et dans la démarche, mais c’est un acquis. C’est une reconnaissance de notre mouvement, Ça nous donne un sentiment de légitimité », affirme monsieur Gravel.

De retour l’année prochaine

« Le chemin parcouru depuis lundi nous incite à reconduire la grève étudiante en 2024. Cela pourrait devenir un événement récurrent, mais idéalement non. Nous avons un mandat et des objectifs concrets à atteindre qui seront atteints d’ici là, préférablement. Nous avons obtenu de la reconnaissance, cette année, mais il n’y a toujours par d’argent. »

Rappelons-le d’ailleurs : la cause défendue par les étudiants est essentiellement d’obtenir des stages équitables pour tous les étudiants, dans tous les programmes, notamment sur les plans de la rémunération et de l’équité.

Motions de Pascal Bérubé

Le Parti Québécois du député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, affirme son appui au mouvement.

Voici par ailleurs le libellé de la motion déposée : 

« Que l’Assemblée nationale prenne acte des revendications des étudiants universitaires et collégiaux du Québec, et notamment de l’UQAR, dénonçant la non-rémunération de plusieurs stages du secteur public ;

Qu’elle partage leur constat que ces stages non rémunérés touchent majoritairement des métiers à prédominance féminine ;

Qu’elle salue l’engagement courageux des étudiants à faire entendre leur opinion et rappelle que la voix des jeunes est importante pour les élus ;

Qu’elle rappelle qu’afin de faire de la fonction publique un employeur de choix face au secteur privé, il est nécessaire de valoriser ces emplois ;

Enfin, qu’elle demande au gouvernement de reconnaître le statut de salarié aux étudiants stagiaires du secteur public. »

Rencontre avec la députée

Pour en revenir à la visite aux bureaux de Maïté Blanchette Vézina, monsieur Gravel poursuit : « Nous avons eu la visite de l’attaché politique de celle-ci, Yanick Chassé, et on a eu l’occasion de discuter avec lui. Il nous a expliqué qu’avant même la motion déposée aujourd’hui, c’était un sujet de préoccupation pour la CAQ. Ce fut un échange de courtoisie. Il n’avait pas d’annonce à nous faire. Le message s’est rendu. La prochaine étape serait d’avoir une rencontre formelle avec madame Blanchette Vézina et avec éventuellement la ministre de l’Éducation supérieure. »

Direction du Collège

« Demain, nous reprenons les lignes de piquetage. Notre grève se poursuit jusque là. Nous avons eu une première rencontre avec la direction du Collège. On lui demande une reconnaissance sur l’enjeu de la rémunération des stages, mais elle n’a pas voulu se prononcer là-dessus. On nous dit comprendre la revendication. »

« À ce stade-ci, je comprends que la direction du Collège ouvre la porte à ce qu’on puisse travailler sur des politiques internes qui permettraient d’améliorer les conditions des stages. On pense à des documents officiels qui inciteraient les partenaires des stages à la rémunération des stagiaires, mais sans les obliger. Ça pourrait faire également partie des politiques du Collège », rapporte finalement Xavier Gravel.

Collectif en appui

La Soudée, un groupe sans hiérarchie formé d’étudiant.e.s et d’enseignant.es du Cégep de Rimouski qui militent pour l’écologie, la décroissance et l’égalité, a donné son appui au mouvement étudiant en participant à la manifestation aux bureaux de la députée. On peut prendre connaissance de son communiqué ci-dessous.