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La maison brune à vendre pour 1$

Sous quelques conditions
Les plaignants estiment que le détenteur de l’immeuble n’a pas fait les réparations nécessaires pour entretenir le bâtiment. (Photo journallesoir.ca- Véronique Bossé)

Alors que le groupe immobilier Vianney Ouellet et Fils s’est abstenu de commenter le dossier de la Maison brune depuis que cette même maison a attiré l’attention du public et des médias en janvier, l’entreprise brise le silence, deux fois plutôt qu’une, pour présenter sa version des faits et offrir deux possibilités aux locataires actuels de la maison.

Comme mentionné dans sa lettre, Rusty Ouellet offre deux options pour permettre la sauvegarde de la maison brune.

Soit de vendre le bâtiment pour la somme de 1$ pour qu’il soit déménagé aux frais de l’acquéreur sur un terrain de son choix ou de préserver la maison en achetant le terrain du 300 et 304 avenue de la cathédrale, en permettant à Vianney Ouellet et fils de rester locataire pendant cinq ans, le temps de se trouver un autre endroit.

Le 300 et le 304 avenue de la cathédrale (Photo journallesoir.ca- Véronique Bossé)

Il tient à réitérer que le 304 avenue de la cathédrale n’est pas une maison patrimoniale.

Prêt à sacrifier le projet

Monsieur Ouellet apporte quelques précisions supplémentaires à toute cette affaire.

« On n’est pas insensible à la situation. Si on ne considère pas que la maison est patrimoniale et que nos ingénieurs disent qu’elle est dangereuse, même pour les locataires actuels et qu’il est dangereux de travailler à l’intérieur, c’est sûr qu’on n’y fera pas de travaux. Mais, on a entendu aux séances du conseil, de la part de gens qui n’ont possiblement pas d’ordre professionnel ou de compétences reconnus, qu’ils ont les compétences nécessaires pour rénover à 150 000$. »

Rusty Ouellet, gestionnaire des Immeubles Vianney Ouellet et Fils. (Photo courtoisie)

« Il y a des gens qui se disaient prêts à la rénover, alors on leur offre la possibilité de le faire. S’ils se trouvent un terrain, qu’ils paient les frais et qu’ils la déménagent. Ça fait des années qu’on investit dans ce secteur. S’ils veulent garder le terrain et la bâtisse, ils peuvent m’écrire. Si ce sont des gens sérieux qui sont capables d’assurer le montage financier, on va sacrifier ce projet et on va aller faire d’autres choses, ce n’est pas pire que ça. »

Une « ruinoviction » ?

Aux nombreuses séances du conseil où le sujet a été abordé, il était stipulé que le propriétaire avait omis de garder son bâtiment en bon état pour que ce soit plus simple d’obtenir un permis de démolition. Monsieur Ouellet répond :

« Ce bâtiment n’est pas aux normes depuis plusieurs années. Lorsque nous l’avons acheté, il était déjà prévu à moyen ou à long terme, que c’était dans l’intention de le démolir. Quand on avait un appel de service, on faisait des travaux minimums reliés. Par exemple pour qu’une toilette ou un robinet cesse de couler. Quand la Ville s’est mise à nous talonner, nous avions déjà commencé à faire des croquis, mais on s’est alors mis à travailler plus sérieusement. »

« On s’était dit : on va leur présenter quelque chose pour démolir le bâtiment, au lieu d’investir dans un bâtiment que nous, dès son achat, il était prévu qu’il soit démoli. D’ailleurs, nous avons une évaluation scientifique où l’évaluateur de l’époque arrive à une valeur de 71 000$. À 7$, si on comptait le prix qu’il donnait au terrain, ça faisait 69 000$ et à 8$ ça donnait 79 000$. Donc, ça démontre bien que déjà – et il y a un commentaire qui le dit – que pour lui – la maison n’avait à peu près pas de valeur économique, déjà à l’époque. »

Sur la même longueur d’onde ou non

Est-ce que les locataires étaient au courant de ce qui était prévu pour la maison ?

« Au fil du temps, il y a toujours eu des locataires. Nous n’avons jamais eu de problèmes avec aucun d’eux. Nos problèmes avec les locataires actuels ont débuté en décembre 2021, quand nous avons commencé à leur parler de l’éventualité d’une démolition. En février 2022, on leur a proposé pour la première fois une alternative pour être relocalisé. Le 30 mars, c’était la quatrième fois qu’on leur proposait une alternative. »

« Dans une lettre ouverte que vous avez publiée, ils indiquent que c’est leur maison. À ce que je sache, c’est encore moi qui paie les taxes et c’est à nous la maison. Notre droit de propriété n’a pas été très à l’ordre du jour dans tous ces débats-là. »

Une responsabilité envers deux signataires

Rusty Ouellet ajoute que puisque deux noms figurent sur le bail, la responsabilité de l’entreprise de reloger les locataires s’applique à ces deux personnes.

« Quand ils sont allés au conseil, une résidente de la maison a stipulé qu’ils étaient cinq à l’habiter. Après, quand ils nous ont refusé l’offre, c’était signé par six personnes. Vous pouvez en déduire ce que vous voulez, le nombre de personnes qui reste à la maison brune semble être variable. Nous avons une responsabilité envers deux signataires. Qu’est-ce qu’ils font avec un si grand nombre de personnes, on ne le sait pas. »

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