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Lettre ouverte

Maison brune : Les Immeubles Vianney Ouellet et Fils réagissent

Lettre ouverte afin d'apporter certaines précisions et rectifier les faits
La célèbre « maison brune » sur l’avenue de la Cathédrale. (Photo journallesoir.ca)

Devant l’ampleur qu’a pris le dossier de la démolition de notre immeuble situé au 304, avenue de la Cathédrale, à Rimouski, aussi connu sous le nom « La maison brune » (ci-après « l’Immeuble »), Les Immeubles Vianney Ouellet et Fils souhaite apporter certaines précisions afin de rectifier les faits.

Nous souhaitons également, par l’intermédiaire de cette lettre ouverte, participer au débat et avancer certaines idées concernant la gestion par les propriétaires des immeubles qui ont ou pourraient avoir un caractère patrimonial.

Acquisition de l’Immeuble

Nous avons acquis l’Immeuble en décembre 1999 lors d’un acte d’achat intervenu avec feu monsieur Harold Desbiens.

    Au moment où cet acte de vente a été conclu, le contrat et le certificat de localisation mentionnaient que l’Immeuble n’était pas un bien culturel classé ou reconnu ni situé dans un arrondissement historique ou naturel, dans un site historique classé, ou dans une aire de protection selon la Loi sur les biens culturels.

    Au moment de l’acquisition de l’Immeuble en décembre 1999, nous avions également obtenu une évaluation produite par un évaluateur agréé mentionnant que le bâtiment n’aurait peut-être plus de valeur, mais que l’emplacement vaudrait, à l’époque, entre 7 $ et 8 $ le pied carré.

    L’évaluation totale pour l’Immeuble était alors estimée à 71 000 $. En calculant la superficie du terrain multipliée par la valeur au pied carré, nous pouvons donc conclure que déjà, en 1999, le bâtiment n’avait plus de valeur aux yeux de l’évaluateur.

    Notre intention au moment où nous avons fait l’acquisition de l’Immeuble était dans un horizon à moyen et long terme d’entreprendre un projet de développement locatif résidentiel et/ou commercial afin de mettre en valeur l’ensemble du quadrilatère où sont également situés nos bureaux.

    Statut de l’Immeuble

    Concernant le statut de l’Immeuble, nous tenons à rappeler que bien que la Société rimouskoise du patrimoine (ci-après « la SRP ») lui accorde un certain intérêt patrimonial, le ministère de la Culture et des Communications, qui a été appelé à se prononcer dans le cadre de la demande de démolition déposée auprès de la Ville, a confirmé que l’Immeuble ne répondait pas aux critères permettant un classement par le ministère.

    Nous tenons également à mentionner que les ingénieurs appelés à intervenir au dossier ont confirmé, par le dépôt d’un rapport d’expertise, la vétusté du bâtiment et le fait que l’Immeuble avait atteint sa vie utile, et ce, par l’analyse de certains points structuraux, entre autres l’état des fondations et de la structure des murs, les méthodes de construction de l’époque ainsi que le respect des codes et normes en vigueur.

    Des opposants à la démolition de la maison brune devant le conseil municipal de Rimouski. (Photo journallesoir.ca- Véronique Bossé)

    À partir de l’analyse de ces différents éléments et après plusieurs visites sur les lieux, nous en venons à la conclusion que tenter une rénovation de l’Immeuble équivaut en fait à sa reconstruction complète. Les coûts associés étant prohibitifs, nous n’avons d’autres choix que de procéder à sa démolition.

    Concernant le statut ou l’état de l’Immeuble, nous tenons à rappeler que depuis que nous en sommes propriétaires, nous avons toujours effectué les travaux de maintenance nécessaires, en se rappelant que l’objectif premier de son acquisition était éventuellement de procéder à un nouveau développement locatif résidentiel et/ou commercial sur le site.

    Demande de démolition

    Depuis l’acquisition de l’Immeuble, nous avons toujours eu des relations sans histoire avec les locataires jusqu’au jour où nous avons transmis une demande pour l’obtention d’un certificat d’autorisation afin de démolir l’Immeuble.

    Suivant l’envoi de ce premier avis aux locataires en décembre 2021, nous avons, dès le début du processus, tenté de collaborer avec eux, entre autres en leur transmettant des offres de relocalisation advenant l’octroi du certificat, et ce, dès le mois de février 2022. Les offres de relocalisation transmises aux locataires ont toujours été refusées jusqu’à ce jour.

    Nous avons toujours fait preuve d’ouverture afin de trouver une solution concernant le départ des locataires de l’Immeuble, considérant qu’en tant que propriétaires, nous cherchons simplement à faire valoir nos droits concernant celui-ci.

    L’ensemble des étapes nécessaires à l’obtention d’un certificat d’autorisation ont été suivies et nous avons, tout au long du processus, collaboré de manière positive avec les autorités municipales afin de répondre à chacune des exigences qui nous ont été transmises, tant concernant la réutilisation de l’espace laissé libre par la démolition de l’Immeuble, la transmission des garanties nécessaires aux travaux projetés et la communication de l’ensemble des documents nécessaires à la prise d’une décision éclairée et responsable.

    À cet effet, il est important de mentionner que les locataires ont obtenu, en septembre 2022, une copie du rapport d’expertise.

    La Maison brune du 304 avenue de la Cathédrale (Photo journallesoir.ca-Véronique Bossé)

    C’est à l’issu de l’ensemble de ce processus qui s’est échelonné sur environ une année que la Ville a émis un certificat d’autorisation.

    Des offres de relocalisation ont de nouveau été transmises aux locataires de l’Immeuble à la fin du mois de mars 2023 afin que soient respectées les exigences de la Ville relativement à l’émission du certificat d’autorisation.  Ces offres ont été refusées par les locataires.

    Pistes de réflexion

    En observant l’ensemble du processus ayant mené à l’obtention du certificat d’autorisation pour la démolition de l’Immeuble, nous nous questionnons sur certaines interventions menées par différents acteurs au dossier, entre autres par la SRP.

    Nous croyons que si celle-ci tient à intervenir efficacement dans les dossiers afin de préserver le patrimoine bâti rimouskois, elle devrait s’engager à prendre contact directement avec les propriétaires des immeubles afin de trouver des pistes de solution en vue de discuter de l’état des bâtiments ainsi que leur préservation et rénovation, si possible, plutôt que de travailler uniquement en vase clos.

    Nous sommes aussi d’avis que les critères utilisés par la SRP afin de déterminer la possible valeur patrimoniale d’un immeuble devraient être arrimés avec ceux du ministère de la Culture et des Communications.

    Nous tenons à rappeler aux différents citoyens impliqués dans le dossier que, bien qu’ils puissent être intéressés à la préservation du patrimoine, il n’en demeure pas moins que ces bâtiments et immeubles sont, dans bien des cas, des propriétés privées.

    Les interventions des différents citoyens concernant la préservation d’un bâtiment devraient donc être faites avec le propriétaire de l’immeuble, et non auprès du ministère. Malgré le fait qu’un immeuble puisse être patrimonial, il appartient tout de même à un propriétaire, qui doit composer avec de multiples contraintes quant à son entretien, sa rénovation, sa préservation et, dans certains cas, sa démolition, ce qui, nous le reconnaissons, peut être malheureux.

    Certains arguments ont également été avancés concernant la préservation de l’Immeuble en mentionnant que celui-ci était « rénovable » pour une somme beaucoup moins que ce qui était mentionné dans le rapport d’ingénieurs déposé au dossier.

    Cependant, aucune contre-expertise, soumission ou analyse d’entrepreneurs spécialisés en restauration de bâtiments patrimoniaux n’a été produite au dossier afin de soutenir ces arguments.

    Nous sommes d’avis que l’analyse complète d’un dossier lié à la démolition d’un immeuble devrait reposer sur des rapports concrets produits par des professionnels reconnus membres d’ordres professionnels, et ce, afin d’éviter que le débat ne puisse porter essentiellement que sur des arguments émotifs ou sur les valeurs personnelles de chacun des intervenants.

    ***

    CONSIDÉRANT que nous possédons l’immeuble voisin de l’Immeuble, c’est-à-dire le 300, avenue de la Cathédrale et celui adjacent au 11, rue Saint-Laurent Est;

    CONSIDÉRANT que plusieurs mettent en doute notre crédibilité et celle de notre expert au dossier;

    CONSIDÉRANT que certains estiment que l’Immeuble puisse être rénové pour un montant bien inférieur à celui mentionné dans le rapport de notre expert;

    CONSIDÉRANT que certains citoyens semblent avoir de l’intérêt pour la rénovation et la préservation de l’Immeuble;

    CONSIDÉRANT l’ensemble du débat suscité par la préservation de l’Immeuble, nous avons convenu d’offrir deux options alternatives à la démolition de l’Immeuble, qui aura lieu dès que possible suivant le 30 juin 2023 si les deux options ici proposées ne sont pas retenues :

    Option 1

    Considérant l’intérêt affiché par certains groupes de citoyens ayant signé une pétition et ayant intervenu directement par la transmission d’une lettre au conseil municipal de la Ville, nous offrons de vendre, sans garantie légale, le bâtiment situé au 304, avenue de la Cathédrale, à Rimouski, pour la somme de 1,00 $ afin que celui-ci puisse être déménagé sur un terrain au choix de l’acquéreur.

    L’ensemble des frais d’arpentage et de notaire nécessaires aux opérations cadastrales devant permettre le déménagement du bâtiment ainsi que les coûts des permis et du déménagement du bâtiment devront être aux frais de l’acheteur.

    Si une entente devait intervenir quant à l’achat et au déménagement du bâtiment, elle devra être conclue au plus tard le 2 juin 2023 et le bâtiment devra être déménagé au plus tard le 31 juillet 2023.

    Option 2

    Afin de préserver le bâtiment situé au 304, avenue de la Cathédrale, à Rimouski, nous offrons de vendre, sans garantie légale, nos immeubles situés aux 300 et 304, avenue de la Cathédrale et au 11, rue Saint-Laurent Est et constituant le quadrilatère complet de l’Immeuble.

    Des manifestants au sujet de la « maison brune » lors d’une séance du conseil municipal de Rimouski. (Photo journallesoir.ca- Véronique Bossé)

    Si une entente devait intervenir quant à l’achat de ces immeubles, elle devra être conclue au plus tard le 2 juin 2023 et devra nous réserver la possibilité de demeurer locataire de notre immeuble situé au 300, avenue de la Cathédrale pour les 5 prochaines années, et ce, afin de conserver nos bureaux au même endroit.

    Ainsi, par l’achat de l’ensemble du quadrilatère, le futur acquéreur pourra voir à sa guise à préserver le bâtiment situé au 304, avenue de la Cathédrale, à Rimouski, et nous pourrons alors laisser de côté définitivement nos projets de développement en lien avec ce quadrilatère.

    Toute demande sérieuse concernant l’une ou l’autre des options décrites précédemment peut être adressée par écrit à Les Immeubles Vianney Ouellet & Fils, à l’attention de monsieur Rusty Ouellet, à l’adresse 300, avenue de la Cathédrale, Rimouski (Québec) G5L 5J8.

    En terminant, nous désirons mentionner que, suivant la démolition de l’Immeuble, nous avons l’intention de construire deux unités de logement, ce qui constitue une première phase dans un développement locatif et qui pourrait compter au total jusqu’à 37 unités sur le site du quadrilatère composé des immeubles situés aux 300 et 304, avenue de la Cathédrale et 11, rue Saint-Laurent Est sous réserves de la conformité et l’acceptation de nos projets particuliers par les instances municipales.

    Vous comprendrez donc que nous nous expliquons mal l’ensemble de cette mobilisation, qui va, selon nous, à l’encontre du développement de nouveaux logements à Rimouski, alors que les besoins sont criants.

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