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Grève de ses chauffeurs : Autobus Matanais menace de fermer

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais a déclenché un arrêt de travail le lundi 13 mars dernier. (Photo courtoisie CSN)

(Avec l’aide de la CSN) À la suite d’un vote secret tenu en assemblée générale, les membres de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais ont rejeté jeudi, à 93 %, les offres dites finales de l’employeur, déposées sous la menace de fermeture de l’entreprise.

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, les 31 membres affiliés à CSN ont déclenché un arrêt de travail le 13 mars dernier.

« Il y a quelque chose d’odieux et de violent dans le comportement totalement méprisant de notre employeur : il dépose des offres ridicules qui imposent même des baisses de salaires de 1 à 6 % à près de la moitié d’entre nous et il nous dit en pleine face que si on n’accepte pas ça, il ferme l’entreprise », dénonce la porte-parole du syndicat, Maryse Boulay.

Elle estime que les agissements de l’employeur sont antisyndical et vont à l’encontre de l’intérêt des parents.

Le syndicat stipule que les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne pleinement la capacité de bien payer leurs conducteurs. (Photo courtoisie CSN)

« Il n’est là que pour s’en mettre plein les poches sur notre dos. Si Autobus Matanais refuse de négocier de bonne foi et met sa menace de fermeture à exécution, les parents n’auront pas de transport scolaire pendant des mois », estime madame Boulay.

Des pinottes

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN dévoile que les conducteurs touchent entre 16 000 et 20 000 $ annuellement. Au bout de quatre ans, le salaire hebdomadaire actuel pour les grands autobus atteint 521 $ et l’offre finale de l’employeur est de 540 $.

« C’est ça, les pinottes qu’il offre aux gens qui lui font faire de l’argent. Il est vrai que son offre permet d’aller chercher 580 $ par semaine, mais seulement après 15 ans de travail, ce qui est totalement inacceptable. Les échelles salariales sur 4 ans sont rares, mais une échelle sur 15 ans, c’est du jamais vu dans le secteur. Je n’ai pas d’autres mots pour décrire les manœuvres de cet employeur qui ne mérite pas la confiance de la population matanaise. Il ment sur la place publique et tente de faire passer ses salarié-es pour des gens déraisonnables qui demandent la lune », explique la présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN, Pauline Bélanger.

Comme tous les autres employeurs au Québec, Autobus Matanais a reçu environ 12 000 $ de plus par circuit de la part du gouvernement, via le centre de services scolaire. Cet argent doit aller en partie dans les salaires des conducteurs de véhicules scolaires, comme l’a stipulé le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, aux transporteurs le 1er février dernier.

L’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais estime que la grève générale illimitée est le moyen ultime de se faire entendre de la partie patronale. (Photo courtoisie CSN)

« Pour corriger une injustice salariale qui dure depuis plus 20 ans, en ce moment même, ce qui se négocie chez les autres employeurs, ce sont des augmentations entre 23 et 40 % dès la première année, selon le niveau des salaires versés par les employeurs. Or, ici, les travailleurs se font rire au nez par un boss qui utilise la menace pour leur imposer des conditions de travail dépassées qui ne régleront pas la rareté de main-d’œuvre dans le secteur, ce qui menace le service aux parents », croit Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

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