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L’enseignement ne devient pas plus facile

(Photo Unsplash)

Le président du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM), Jean-François Gaumond, fait le point sur la situation actuelle des négociations dans le milieu de l’enseignement.

Après la manifestation du 23 février, la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, et le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, ont déposé des offres sectorielles bonifiées aux syndicats des employés du secteur de l’éducation.

« Nous avons reçu des offres plutôt méprisantes de la part du Gouvernement. Par exemple : ils veulent réaffecter les profs d’une classe à l’autre en cours d’année. L’année serait déjà commencée, en octobre ils décident qu’ils veulent réaffecter, ils peuvent le faire. Ensuite, si on regarde du côté salarial, ça ne suit pas l’inflation, c’est donc un appauvrissement à court, moyen et long terme. Quand on regarde les règles qui concernent la retraite, le Gouvernement veut que les profs accumulent moins d’argent par année à partir de 2025, ce qui aurait pour effet d’appauvrir les gens qui souhaitent prendre leur retraite, si on les compare avec des gens qui partent à la retraite actuellement. »

Et encore

« Le gouvernement veut aussi faire travailler les profs en dehors des 200 jours du calendrier scolaire. Actuellement, il y a 180 jours de classes et 20 journées pédagogiques. Il voudrait donc ajouter des journées aux profs. Il veut aussi plus de motifs pour dépasser le nombre d’élèves par groupe, en plus d’augmenter le temps moyen d’enseignements pour les profs au secondaire et à la formation professionnelle et faire en sorte que les centres de formation professionnelle et d’éducation des adultes soient ouverts sept jours sur sept, de sorte que les profs travaillent sept jours sur sept. Finalement, il veut que l’enseignement à distance tel que nous l’avons vu pendant la pandémie – qui a fait chuter le taux de réussite des élèves – soit possible en toute circonstance, dans tous les secteurs. »

C’est sans parlé de la diminution du nombre d’arrêts de travail et leur durée : l’avis de l’employeur serait aussi prépondérant à l’avis d’un ou même de plusieurs médecins.

La situation ne s’améliore pas

Monsieur Gaumond raconte que si déjà il n’y a pas beaucoup d’enseignants ou de relève dans le milieu, les choses risquent de se détériorer rapidement.

« J’ai fait une séance d’informations mercredi, en fin de journée. La séance a débuté dans le désespoir et le désespoir s’est transformé en colère. Les profs sont frustrés. Ils ne comprennent pas pourquoi ils se font offrir ce genre de choses, alors que pendant la pandémie, il a été reconnu que les enseignants ont fait de gros sacrifices. Maintenant, on se fait dire qu’on n’en fait même pas assez, alors qu’il y a une grosse pénurie de main-d’œuvre. Selon tous les enseignants, ça ne va que contribuer à accentuer cette pénurie, parce qu’il y en a plusieurs qui regardent pour se trouver un autre emploi ailleurs. »

« Les facultés universitaires sont vides, les listes de suppléants aussi, alors ça ne va pas bien. »

Une manifestation nationale très bientôt

Le mois prochain, une manifestation nationale prendra place à Québec, sur les plaines.

D’ici là, il faudra prévoir une hausse des moyens de pression dans les écoles, à la hauteur de la province.

« Il y a des moyens de pression qui s’organisent. On se fait offrir des offres méprisantes, alors qu’on veut contribuer à améliorer le système. C’est décourageant, à chaque négociation, le gouvernement nous offre du mépris, pour tenter de nous faire croire que les dernières offres sont bonnes. Le premier ministre Legault dit vouloir régler cette affaire d’ici la fin juin, mais il n’y a rien sur la table de négociations pour le permettre. Ça se dit être un gouvernement de l’économie et ce n’est pas capable d’offrir l’équivalent de l’inflation à son personnel », conclut monsieur Gaumond.  

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