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Le SERM dénonce les propos de Drainville

Le président du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM-CSQ), Jean-François Gaumond, s’adresse à ses membres avec un porte-voix. (Photo Alexandre D’Astous)

« J’ai eu l’impression que Bernard Drainville crachait au visage des enseignants » : le président du Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM-CSQ), Jean-François Gaumond ne mâche pas ses mots quand on lui demande sa réaction par rapport aux propos tenus par le ministre de l’Éducation à propos du salaire des enseignants rapport aux salaires des députés.

Le ministre a mentionné qu’il ne fallait pas comparer un enseignant avec un député lorsqu’on lui a fait remarquer que les députés avaient obtenu des augmentations de salaire de 30 %.

« Le mot méprisant n’est même pas assez fort. J’ai eu l’impression que Bernard Drainville crachait au visage de tous les enseignants du Québec. Nous l’avons vu récemment pleuré parce qu’il n’y aurait pas de troisième lien. Moi, j’ai hâte de voir un ministre de l’Éducation pleurer parce qu’il n’y a pas assez de services aux élèves, parce que les écoles tombent en ruine, parce que les conditions de travail font fuir les enseignants. C’est pour cela que je veux voir un ministre de l’Éducation pleurer, pas pour un tunnel », déclare M. Gaumond.

Composition des classes

Plusieurs enseignants se sont rassemblés au parc Beauséjour de Rimouski ce mercredi en fin de journée afin de sensibiliser la population aux problèmes découlant de la composition des classes. Les enseignantes ont illustré un groupe moyen à l’aide de chandails de différentes couleurs selon les différents profils d’élèves qui composent les classes.

Les chandails jaunes et rouges présentent des élèves en difficultés dans une classe régulière. (Photo Alexandre D’Astous)

« Le centre de services scolaires des Phares fait piètre figure en termes d’élèves en difficultés dans ses classes. La composition des classes devient de plus en plus lourde. Un élève sur deux dans les classes régulières a besoin d’adaptation. Les enseignants ont besoin d’aide en classe. Ce n’est pas le temps de couper du service, mais plutôt d’en ajouter. Malgré ce constat, le centre de services scolaire des Phares a annoncé il y a quelques semaines qu’il coupait six postes d’orthopédagogues flottants. Ce sont des orthopédagogues qui font du travail préventif auprès d’élèves et qui font en sorte que nous avons moins de classes spéciales », dénonce M. Gaumond.

Les chandails jaunes et rouges présentent des élèves en difficultés dans une classe régulière. (Photo Alexandre D’Astous)

« Tout le monde peut faire des erreurs. J’invite le centre de services à effacer l’ardoise et à rouvrir ces postes. Il peut le faire jusqu’à la fin du mois de juin », poursuit M. Gaumond.

Ségrégation

« La ségrégation scolaire s’est accentuée à tel point que la classe ordinaire fera bientôt partie de notre imaginaire collectif! Les projets pédagogiques particuliers jumelés au manque de services nous ont conduits à une composition de la classe qui n’est pas souhaitable. Concrètement, on exige dorénavant du personnel enseignant de multiplier les mesures d’adaptation comme s’il avait la charge d’une classe d’adaptation scolaire. On souhaite tous pouvoir contribuer pleinement à la réussite de nos élèves, mais il faut nous offrir des conditions d’enseignement qui y sont favorables », ajoute M. Gaumond.

Manifestation à Québec

Une manifestation nationale aura lieu le 10 juin à Québec. Quelque 10 000 enseignants sont attendus, dont 150 membres du SERM.

Rappelons que les enseignantes et enseignants du Québec sont sans contrat de travail depuis le 1er avril dernier.

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