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Lettre ouverte

Protéger les Ateliers Saint-Louis, c’est protéger notre histoire

Lettre ouverte du Comité de Sauvegarde des Ateliers Saint-Louis
(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Le Comité de Sauvegarde des Ateliers Saint-Louis interpelle la Ville de Rimouski à choisir un projet qui conserve les Ateliers Saint-Louis.

Il a récemment déposé à la Ville de Rimouski son projet de réhabilitation de l’ancienne école des frères du Sacré-Coeur, renommé les Ateliers Saint-Louis au début des années 1980, bâtiment qu’il défend depuis près de quatre ans.

Le projet le Lab des Ateliers est le résultat de plus de 2 800 heures de bénévolat et de la profonde conviction que le bâtiment des Ateliers Saint-Louis peut être réhabilité pour en faire un lieu collectif, communautaire et culturel dynamique et structurant en plein coeur du centre-ville, un besoin maintes fois exprimé à Rimouski.

Devenu un organisme à but non lucratif en 2022, le comité a d’abord été mis en place en 2019 à l’initiative de Charles Ruest pour empêcher la démolition du bâtiment. À ce moment, il obtient en quelques semaines à peine l’appui de 3 130 signataires pour la sauvegarde de l’immeuble, qui recèle de nombreux souvenirs à un grand nombre de Rimouskoises et Rimouskois.

À la suite de l’annonce de vente à 1 $ faite par la mairie de Rimouski en mai 2022, le Comité de Sauvegarde des Ateliers Saint-Louis, composé d’une quinzaine de citoyen·es bénévoles, propose un projet d’occupation transitoire visant à requalifier le bâtiment et à créer un lieu collectif à vocation sociale, communautaire et culturelle: le Lab des Ateliers.

Concrètement, par la location des espaces, le Lab des Ateliers générera des revenus qui serviront à la mise en place et à la pérennisation de la vocation du lieu. Cependant, avant toute chose, le bâtiment nécessite des travaux importants, préalables à une occupation. Ce sont principalement des subventions, des prêts et du sociofinancement qui permettront de réaliser cette première phase des travaux.

(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Il est important de noter que ces travaux ne s’inscrivent ni dans la restauration patrimoniale ni dans la remise à neuf : le Lab des Ateliers est un projet de requalification et de réanimation des Ateliers Saint-Louis.

100 ans plus tard

D’entrée de jeu, mentionnons que l’école Sacré-Coeur aura 100 ans l’an prochain. Ce magnifique immeuble rappelle qu’en 1924, la Commission scolaire de la Ville de Rimouski décidait de confier l’enseignement des garçons aux Frères du Sacré-Coeur et de construire une nouvelle école.

C’est le célèbre architecte Pierre Lévesque, de Québec, qui se voit confier la conception des plans. À Rimouski, on lui doit également la conception du premier hôpital, de l’École moyenne d’agriculture et du bâtiment qui abrite aujourd’hui l’aile centrale du Cégep de Rimouski.

La construction de l’école Sacré-Coeur s’est amorcée au printemps 1924 et la rentrée des élèves s’est effectuée en décembre la même année.

Elle est située au coeur du premier site patrimonial créé par la Ville de Rimouski en vertu d’un règlement adopté le 3 juin 1997. Ce site patrimonial nommé « Ensemble-Institutionnel-du-Centre-Ville-de-Rimouski1 » a été créé pour protéger les immeubles qui ont façonné l’histoire de Rimouski sur les plans religieux, économique, juridique et institutionnel.

L’école Sacré-Coeur est l’un des plus anciens. En effet, on compte sur les doigts d’une main les édifices de cette envergure qui ont plus de cent ans dans cet arrondissement. L’immeuble et le site des Ateliers Saint-Louis constituent donc un patrimoine protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel.

Valeur indéniable

En vertu de cette loi, les municipalités peuvent, par règlement, citer à titre de site patrimonial un lieu qui présente un intérêt pour sa valeur architecturale, emblématique, historique, identitaire ou paysagère. Un site patrimonial vise à favoriser le développement en harmonie avec le patrimoine naturel et bâti, tout en encadrant les façons d’intervenir sur le milieu bâti et sur l’environnement.

(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

La valeur patrimoniale de cet édifice est donc indéniable. Comme mentionné, la Ville de Rimouski elle-même reconnaît cette valeur, ce qui vient avec des responsabilités.

Selon la Loi sur le patrimoine culturel : « Tout propriétaire d’un bien patrimonial cité doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de la valeur patrimoniale de ce bien ». Le Guide pratique destiné aux municipalités concernant cette loi précise :

« Il est donc légalement possible pour une municipalité de mettre fin à un règlement de citation. Toutefois, l’abrogation d’un règlement devrait être réservée à des cas où le bien n’existe plus (par exemple, s’il est détruit à la suite d’un incendie). Dans le respect des choix faits par le passé, on évitera d’abroger un règlement parce qu’un bien ne répond plus aux critères actuels de citation. Cette dernière devient en soi un geste historique qui témoigne de l’importance que la municipalité a accordée à ce bien à un moment précis.»

En plus de créer des sites du patrimoine, la Ville de Rimouski a aussi pris des engagements formels de protéger le patrimoine en adoptant deux politiques et une charte :
● La politique culturelle de la MRC Rimouski-Neigette : les membres de la MRC déclarent que « favoriser la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel (…). Le patrimoine est au coeur du paysage culturel. Sa gestion et sa mise en valeur sont considérées désormais comme des outils essentiels au développement régional. Questionner nos interventions sur le patrimoine et mettre en perspective notre histoire permettent d’associer tradition et innovation. »
● La politique culturelle de la Ville de Rimouski : la Ville s’engage à « assurer la conservation et la mise en valeur des richesses patrimoniales. »
● La charte des paysages du Bas-Saint-Laurent : cette charte veut « Favoriser dans un souci d’authenticité, la conservation et la valorisation des caractéristiques de nos paysages et bâtiments qui témoignent de notre histoire régionale. »

Par ses engagements, la Ville reconnaît :
● Que les bâtiments patrimoniaux contribuent à notre sentiment d’appartenance et à l’identité de la communauté et nous relient à l’histoire et au patrimoine culturel de notre ville.
● Que les bâtiments patrimoniaux réhabilités sont des lieux de vie, de travail et de visite très appréciés, ce qui en fait un élément important de l’économie locale.

Bref, à la lumière des engagements et des règlements adoptés par les administrations municipales antérieures, il apparaît clair au CSASL que la Ville de Rimouski est tenue de protéger les Ateliers Saint-Louis pour être conséquente envers ses prises de position et ses règlements.

Requalification patrimoniale

Le CSASL propose un projet de requalification patrimoniale. Comme l’explique l’architecte François Racine, professeur au Département d’études urbaines et touristiques de l’ESG-UQAM, la requalification repose sur un changement d’usage :

« Il s’agit de trouver une nouvelle utilité ou vocation à un édifice dont le rôle est désuet ou inadapté aux nécessités contemporaines, tout en assurant sa pérennité, son authenticité et sa signification » (revue de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ), Hiver 2022-2023)

Un grand intérêt lié à la requalification des bâtiments est que cette démarche s’inscrit tout à fait dans les principes de développement durable, ce que promeut l’OAQ. À ce sujet, Pierre Corriveau, président de l’OAQ, explique :

« Alors que les principes de développement durable dictent plus que jamais l’avenir du cadre bâti, le réflexe de tout raser pour reconstruire semble dépassé. La requalification de bâtiments dont l’usage est devenu obsolète apparaît davantage comme une voie à privilégier. […] Bon nombre de donneurs d’ouvrage croient qu’il en coûte moins cher de démolir pour construire à neuf que de préserver et requalifier l’existant. Selon certaines méthodes de calcul, c’est peut-être vrai. Mais ces méthodes font abstraction des coûts cachés de l’élimination des déchets et de ceux, collectifs, liés à l’impact écologique, aux émissions de gaz à effet de serre (GES) et au gaspillage de ressources. Or, d’un point de vue global, l’existant représente une économie de ressources, et en faire fi est de plus en plus discutable à l’heure de la responsabilisation. […] Sortons alors de nouveaux arguments : le construit existant a une valeur financière réelle. C’est un actif solide et tangible. Le démolir correspond à jeter son argent par les fenêtres! Les déchets de démolition sont bien plus que ce qu’on envoie au site d’enfouissement. Ils sont le résultat de la destruction de quelque chose qu’on n’a pas su valoriser et dont on se départit en pure perte. En plus, on paye pour s’en débarrasser ! Toujours considérer l’existant, vétuste ou non, comme un actif financier permettra-t-il de faire évoluer les mentalités ? J’ose le croire. »

(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

D’ailleurs, la récente Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire4 mentionne abondamment la requalification des bâtiments. Deux raisons principales expliquent cet engouement.

D’abord, le Québec hérite actuellement de nombreux bâtiments qui ont perdu leur utilité initiale en raison de changements sociaux (ex. : églises) ou économiques (ex. : anciennes usines). Certains sont patrimoniaux, ce qui oblige à réfléchir à leur préservation, et à leur trouver de nouveaux usages. En effet, le souci pour le patrimoine gagne en importance depuis quelques années, notamment en raison de pressions publiques.

Puis, la crise climatique explique l’intérêt porté à la requalification : « Démolir un bâtiment, c’est un peu comme jeter un sac de plastique aux poubelles, illustre Gavin Affleck, architecte associé chez Affleck de la Riva. C’est un geste beaucoup plus grave aujourd’hui dans le contexte de lutte contre les changements climatiques. »


● « En démolissant pour reconstruire, non seulement on produit des déchets dont certains seront enfouis, mais on recommence un autre cycle d’émission de gaz à effet de serre (GES). On le sait, la construction d’un bâtiment génère beaucoup de ces GES, notamment lors de la fabrication et du transport des matériaux. Par conséquent, plus on prolonge l’existence de ce bâtiment, plus on répartit dans le temps l’impact de ces émissions. »
● « La nouveauté, c’est que les considérations patrimoniales et environnementales ne sont plus examinées de manière isolée, elles se conjuguent dans les réflexions sur l’avenir des bâtiments dont l’usage est désuet », souligne Gavin Affleck. Cela explique, par exemple, qu’on envisage parfois la requalification même pour des édifices dont la valeur patrimoniale est considérée comme moins élevée.
● Selon l’architecte montréalais Aurèle Cardinal : « Le recyclage de vieux bâtiments permet de conserver la mémoire d’une ville, de raviver son cachet et de garder sa chaleur. […] Le recyclage est une façon de sauver le patrimoine. Au lieu de laisser les vieux édifices vides pourrir, on leur donne une nouvelle vie adaptée aux besoins d’aujourd’hui. En plus, on laisse sur place des symboles qui rappellent le mode de vie des gens qui étaient là avant nous. »

Le bâtiment est réparable

Les conclusions de l’étude structurale de la firme Stantec, commandée par la Ville de Rimouski, confirment la faisabilité d’un projet de requalification de l’immeuble des Ateliers Saint-Louis. Le mandat de la firme Stantec était : « évaluer les capacités structurales des composantes du bâtiment situé au 203-207, avenue Saint-Louis, à Rimouski », « évaluer des concepts de renforcements (…) pour l’intégration de nouveau usage » et « une estimation budgétaire des coûts ».

Voici les faits saillants de ce rapport :
● « L’absence de signe majeur de désordre structural dans l’enveloppe extérieure et dans les finis intérieurs au droit des éléments porteurs permet de croire que le système de fondation peut continuer à reprendre les charges mortes et vives auxquelles il a été exposé au fil des années. »
● « Il serait prudent de prévoir des réparations localisées des éléments de maçonnerie structurale dans le cadre d’un projet de réhabilitation de l’immeuble. Il pourrait être présumé qu’environ 30 % des ouvertures nécessiteront des travaux de réparation. »
● « Le système de mur extérieur en maçonnerie massive ne serait pas un facteur limitant quant aux capacités des planchers qu’il supporte. Des charges vives de 4,8 kPa sur tous les planchers pourraient y être imposées de façon sécuritaire. »
● « À l’exception des murs de l’entretoit, nos sondages sur les murs de briques des étages ont cependant tous révélé la présence de brique et mortier sains. Il serait donc acceptable de considérer le massif de mur structural en général comme sain. »
● « L’état du bois et de l’acier est de façon générale excellent. Toutefois, le plancher de l’entretoit comporte plusieurs éléments pourris en raison des nombreuses infiltrations d’eau. »
● « La charpente est capable de supporter, en plus des charges permanentes, les charges vives normalement requises par le code pour un édifice à bureaux. Ces charges vives sont respectivement de 4,8 kPa au RDC et 2,4 kPa aux étages supérieurs. »
● « Le bois de charpente est sain de façon générale, mais partout où il y a eu des infiltrations d’eau, le bois est de partiellement dégradé à complètement dégradé. Comme le bois est un matériau facile à travailler, les pièces endommagées peuvent être facilement renforcées. »
● « Nous présumons que les charges vives de 4,8 kPa (RDC et au sous-sol) et 2,4 kPa (tous les autres étages) seront adéquates pour le réaménagement prévu. Nous considérons dans ce scénario qu’une réhabilitation sismique n’est pas requise. »
● « Avec les informations recueillies, nous estimons cependant qu’une somme d’au moins 500 000$ serait requise en réparations structurales afin de réhabiliter minimalement l’ensemble de la charpente pour un usage normal. Ce montant doit être interprété avec précaution et devra surtout être remis en contexte lorsque le projet global de mise aux normes sera connu. »

À la lecture de ce rapport, il est donc raisonnable de conclure que la structure de l’édifice est en bon état général. Les dommages observés résultent d’infiltrations d’eau au toit et de l’absence de chauffage dans le bâtiment depuis plusieurs années. Ces dommages peuvent être réparés pour permettre un usage normal du bâtiment.

À ce propos, le CSASL a en main quelques évaluations du bâtiment qui ciblent les travaux prioritaires à réaliser avant l’occupation du bâtiment.

Le rôle de la Ville de Rimouski

Plusieurs projets d’immobilier collectif à saveur communautaire, sociale et culturelle de la même envergure que celui proposé par le CSASL ont été réalisés ou sont en cours de réalisation un peu partout au Québec et au Canada, dans les grandes villes et les villages, ce qui montre que les projets qui allient la requalification patrimoniale et une vision communautaire et sociale de l’immobilier sont réalistes et structurants pour une communauté.

(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Pensons à la Maison Mère de Baie-Saint-Paul, au Quartier Artisan de Lac-Mégantic, au Centre culturel Aberdeen à Moncton, à la Maison de la culture de Rivière-du-Loup, aux projets de requalification de l’église de Grande-Rivière, de Lac-des-Aigles et de Saint-Valérien.

Tous ces projets, dont certains ont initialement été portés par des citoyen.nes, font aujourd’hui rayonner la région et la municipalité où ils se situent, stimulent l’engagement de la communauté et offrent un lieu de création artistique, de collaboration et d’incubation entrepreneuriale.

Or, tous ces projets ont une chose en commun : ils ont eu droit à un appui concret et une implication formelle de leur municipalité ou ont même été portés par elle.

Pour que le Lab des Ateliers puisse se réaliser, il est essentiel que le CSASL bénéficie lui aussi d’un appui et d’un engagement de la Ville de Rimouski, qui permettraient, par exemple, d’avoir accès à de nombreuses subventions. Malheureusement, le deuxième appel de projets lancé le 11 avril dernier laisse planer un doute sur la volonté de la Ville de Rimouski de soutenir ou de s’investir dans de tels projets, pourtant structurants, pour une communauté.

Tout projet d’immobilisation, que ce soit en immobilier collectif ou par des promoteurs privés, prend du temps. Par exemple, les démarches du projet de requalification du couvent des soeurs du Saint-Rosaire sont en cours depuis maintenant trois ans et progressent bien.

Le CSASL est convaincu qu’une collaboration ouverte avec la Ville de Rimouski permettrait de réaliser un projet d’immobilisation collective structurant, viable et porteur de sens qui rayonnerait au-delà des frontières du Bas-Saint-Laurent.

Rappelons également que le projet du Lab des Ateliers est porté depuis le début par des citoyen.nes bénévoles agissant par conviction et non par recherche de profit personnel. Le projet s’inscrit profondément dans les principes de la démocratie et de l’économie sociale. Qu’est-ce qui empêche la Ville de Rimouski de soutenir les initiatives citoyennes et communautaires ? C’est la question que se pose itérativement le CSASL.

Soyons réalistes et optimistes!

Le dossier des Ateliers Saint-Louis constitue un point tournant pour l’avenir du patrimoine rimouskois.

Dans l’éventualité où la Ville de Rimouski permettrait un projet de démolition d’un bâtiment patrimonial à la riche histoire comme celui de l’école Sacré-Coeur/Ateliers Saint-Louis, l’administration municipale créerait un dangereux précédent et n’aurait plus de crédibilité lorsque viendra le temps de réagir aux demandes de démolition qui menacent à court et à moyen terme de nombreux bâtiments institutionnels ou touristiques, historiques ou non, de Rimouski.

Pensons à l’école moyenne d’agriculture, au presbytère Saint-Germain, à la cathédrale Saint-Germain de Rimouski ; ce sont tous des bâtiments construits avant 1950 qui font partie de l’histoire de la ville et dont l’avenir est malheureusement incertain.

Alors qu’un grand feu a rasé une bonne partie de ville de Rimouski en 1950, les quelques oeuvres architecturales du passé qu’il nous reste devraient sans aucun doute être protégées, mises en valeur et habitées par la communauté. Les façons de faire actuelles de la Ville de Rimouski, qui ouvre les possibilités de démolition tout en démontrant un sérieux laxisme quant à l’absence d’entretien des bâtiments, est loin de montrer que l’avenir du patrimoine architectural rimouskois est assuré : si les autorisations de démolition et la permissivité du non-entretien deviennent une norme dans la gestion municipale des bâtiments rimouskois, il est permis de se demander si nous n’assisterons pas à l’équivalent d’un deuxième grand feu de Rimouski dans les prochaines années.

Pourtant, la Ville de Rimouski possède tous les outils pour assurer la pérennité des bâtiments et a certainement l’occasion d’agir à titre d’exemple avec les Ateliers Saint-Louis dont elle est encore, en date d’aujourd’hui, propriétaire.

Possibilités multiples et multidisciplinaires

La démarche d’occupation transitoire proposée par le CSASL dans le Lab des Ateliers offre un éventail de possibilités à moyen et à long terme.

Consultations publiques, comités de travail formés à même les occupant.es du bâtiment et concertation avec les milieux culturel, économique et communautaire de Rimouski sont quelques-unes des actions stratégiques qui seraient mises en oeuvre lors des différentes phases du projet afin de bien cibler les besoins de la communauté rimouskoise.

(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Nous avons vu ailleurs que cette flexibilité dans les démarches de requalification de bâtiment a permis de créer des lieux significatifs pour la communauté. Pensons au Centre culturel Aberdeen de Moncton (Nouveau-Brunswick) qui a intégré un centre de la petite enfance (CPE) dans le bâtiment, ou encore à la maison de la culture de Rivière-du-Loup qui offre maintenant des salles d’exposition aux artistes de la région.

Pour les Ateliers Saint-Louis, une fois que les travaux initiaux auront été effectués, que la première occupation de l’espace aura été amorcée et, donc, que des revenus autonomes issus de la location commenceront à être encaissés, les possibilités d’utilisation du bâtiment sont grandes et multiples.

Mais pour ce faire, il est d’abord et avant tout primordial de mettre le bâtiment à l’abri d’une démolition, de le rendre habitable et de l’occuper rapidement dans sa forme actuelle afin d’évaluer les nombreuses possibilités qui existent.

Plutôt que d’imposer des délais serrés d’appel de projets, délais que des citoyen.nes bénévoles ne peuvent réalistement pas respecter, la Ville de Rimouski pourrait certainement s’impliquer activement dans la concrétisation d’un projet porteur et donner un appui financier et politique permettant de développer une utilisation collective du bâtiment qui assurerait la viabilité du projet.

Conclusion

Nous sommes convaincus que notre projet, ou tout autre projet de requalification du bâtiment est viable à long terme.

Nous sommes également convaincus que le bâtiment peut être rénové et doit donc être requalifié afin d’avoir une nouvelle vocation pérenne. La démolition n’est pas une option, compte tenu de la valeur patrimoniale de l’édifice et de l’énorme impact écologique que représente la démolition d’un bâtiment de cette taille.

À la fin des années 1970, la Ville de Rimouski a acquis pour une somme symbolique le bâtiment de l’école des frères du Sacré-Coeur qui appartenait alors à une communauté religieuse. La Ville devait utiliser ce bâtiment à des fins éducatives, culturelles et communautaires, ce qu’elle a très bien su faire pendant près de 30 ans.

Nous faisons la preuve, avec le dépôt du projet Lab des Ateliers, qu’il existe toujours en 2023 à Rimouski de nombreux besoins d’espaces de travail pour des jeunes entreprises, des artistes et des artisans qui peuvent être comblés par la requalification des Ateliers Saint-Louis.

La Ville de Rimouski, en s’associant à plusieurs partenaires, peut très bien donner une troisième vie à ce bâtiment patrimonial situé en plein coeur du quartier patrimonial de Rimouski. Le Comité de sauvegarde des Ateliers Saint-Louis offre son entière collaboration à la Ville pour développer et concrétiser ce projet structurant.

Bien à vous,
Le Comité de Sauvegarde des Ateliers Saint-Louis

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