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Faits divers

Décédé en voulant sortir un tracteur enlisé dans la tourbe

La CNESST retient trois causes pour expliquer l'accident
Scène de l’accident qui a causé la mort d’un travailleur de l’entreprise Premier Horticulture, le 26 juillet 2022, à Saint-Antonin. (Photo courtoisie CNESST)

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dévoile les conclusions de son enquête sur l’accident ayant coûté la vie à un travailleur de l’entreprise Premier Horticulture, le 26 juillet 2022, à Saint-Antonin. L’employeur n’a défini et n’a prescrit aucune méthode de travail sécuritaire spécifique pour la récupération d’un tracteur enlisé.

Parmi les trois causes pour expliquer l’accident, la CNESST explique aussi que Premier Horticulture s’est pas non plus assuré que les accessoires utilisés pour la récupération étaient de capacité connue et suffisante.

Le jour de l’accident, le travailleur participait, avec un de ses collègues, à la récupération d’un tracteur qui s’était enlisé. Pour ce faire, ils ont positionné le tracteur-remorqueur dos à dos avec celui qui était enlisé.

Ceux-ci ont ensuite été reliés à l’aide d’une élingue. Sur le tracteur-remorqueur, l’élingue a été attachée, à l’aide d’une goupille, à la chape de fabrication artisanale et à la barre d’attelage.

Des tentatives de récupération ont ensuite été effectuées. À un moment, la chape de fabrication artisanale a cédé, et des morceaux de celle-ci ont été projetés par l’élingue qui était en tension.

Au moins un de ces morceaux a fracassé la fenêtre arrière du tracteur enlisé et frappé à la tête le travailleur qui s’y trouvait. Ce dernier est décédé des suites de ses blessures.

Accessoires interdits

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’employeur l’utilisation d’accessoires de fabrication artisanale tant qu’une ingénieure ou qu’un ingénieur n’aura pas attesté leur capacité de charge et leur utilisation.

(Photo courtoisie TASBI)

De plus, la CNESST a interdit l’utilisation de tracteurs pour dégager tout équipement enlisé jusqu’à ce que l’employeur ait élaboré une procédure de récupération sécuritaire et ait formé ses travailleurs à ce sujet.

La CNESST a finalement autorisé l’employeur à reprendre les travaux de dégagement d’équipements enlisés après qu’il s’est engagé à utiliser les services d’une entreprise spécialisée en remorquage.

Comment éviter un tel accident

La récupération d’un tracteur ou de tout autre équipement enlisé est une tâche qui comporte des risques importants pour les travailleurs qui l’exécutent. C’est pourquoi il est souvent préférable de la confier à un remorqueur professionnel.

Pour prévenir les accidents liés à la récupération d’un équipement mobile enlisé, il importe d’examiner l’environnement et d’analyser avec attention la situation, notamment les caractéristiques du sol, le poids du véhicule enlisé et son niveau d’enlisement.

Selon la CNESST, il faut aussi s’assurer d’élaborer une méthode de travail sécuritaire et choisir des points d’attache, des équipements et des accessoires (élingue, chaîne, goupille, etc.) de capacité connue et adaptés à la situation et au poids de l’équipement enlisé.

Formation des travailleurs

La CNESST conseille d’assurer la formation et la supervision des travailleurs et travailleuses, en ce qui a trait à la méthode de travail et à l’utilisation des équipements et des accessoires ainsi que d’établir un périmètre de sécurité et de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les travailleurs contre les projections.

Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

(Photo Freepik)

Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

Suivis de l’enquête

La CNESST transmettra une copie du rapport d’enquête à l’Association de la tourbe de sphaigne canadienne, à l’Association des producteurs de tourbe horticole du Québec et à l’Association des producteurs de tourbe du Nouveau-Brunswick afin qu’elles informent leurs membres des conclusions de l’enquête.

Une copie du rapport sera également transmise à l’Union des producteurs agricoles ainsi qu’à l’Association canadienne de sécurité agricole.

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