Les enseignants favorables à l’interdiction du cellulaire en classe

Le Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis (SERM) accueille favorablement l’annonce de la semaine dernière du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, concernant l’interdiction des téléphones cellulaires en classe.
Le président du Syndicat, Jean-François Gaumond, précise que 92 % de ses membres étaient favorables à une interdiction des cellulaires en classe lors d’une consultation menée le printemps dernier. « C’est assez parlant comme proportion », lance-t-il.
« Nous accueillons l’annonce favorablement, mais on nous annonce un règlement qui va descendre du ministère. Nous avons hâte de le lire. Le cellulaire était devenu une épine dans le pied dans plusieurs écoles. Certaines écoles l’avaient interdit dans leur code de vie, mais c’était difficilement ou non appliqué par les équipes-écoles. Donc, nous sommes favorables, mais on attend de voir ce qui sera écrit dans le règlement », commente M. Gaumond.

Les enseignants devront s’assurer de l’application du règlement. « Au début, ce sera un grand changement. Comme tout changement, il y aura des résistances au début, mais on croit que si c’est la même chose partout dans la province que ce sera bénéfique pour tout le monde. Dans certaines situations d’apprentissage, le cellulaire pourrait être permis en classe. C’est pour cela qu’on attend de voir le règlement », précise M. Gaumond.
Des dérives
Quand on dit que le cellulaire était un dossier épineux, M. Gaumond rapporte certaines dérives survenues dans certaines classes dans les dernières années. « Des étudiants qui ont filmé ou enregistré des enseignants à leur insu ou des élèves qui regardaient tout le temps leur téléphone en classe et qui refusaient de laisser dans leur casier. Le règlement va clarifier certaines zones d’ombres ».
Par exemple, les professeurs avaient le droit de confisquer un téléphone, mais pour une courte période de temps. Il semble qu’il serait illégal de confisquer un téléphone jusqu’à la fin de l’année comme le prévoyait le code de vie de certaines écoles après le 3e avertissement.
Un changement de cible
M. Gaumond ne peut s’empêcher de voir dans cette annonce une tentative d’attirer l’attention vers autre chose que le manque d’enseignant dans plusieurs classes au Québec à quelques jours de la rentrée. Heureusement, la situation serait meilleure dans la région. « Le centre de services scolaires des Phares travaille d’arrache-pied. Il y avait très peu de classe sans enseignant selon les nouvelles que j’ai eu la semaine dernière », souligne M. Gaumond.
« Nous sommes en très grande pénurie. On ne sait pas encore s’il y aura un prof dans chaque classe mercredi. Cette annonce arrive à un drôle de moment. On dirait que le ministre voulait que les caméras se tourent vers autre chose. ».