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Costco à Rimouski: inquiétudes dans le milieu communautaire

Le coordonnateur de la Ferme de la Dérive nous partage ses préoccupations
De gauche à droite : Dominic, Gabriel, Mélodie, Annie-Claude et Lili de la Ferme de la Dérive (Photo courtoisie Ferme de la Dérive – Facebook)

Même si l’espoir d’une relance économique de la Cité des achats, et par extension de Rimouski en entier, plane au-dessus de nos têtes, certains citoyens s’inquiètent de l’arrivée éventuelle d’un Costco dans la capitale bas-laurentienne, notamment dans le milieu communautaire. Gabriel Leblanc, coordonnateur de la Ferme de la Dérive, un organisme sans but lucratif qui a pour mission de faciliter l’accès physique et économique à l’alimentation écologique et locale, nous partage le fond de sa pensée.

Par le biais de partenariat avec différents organismes communautaires de la région, la Ferme de la Dérive offre des services d’aide alimentaire, particulièrement aux personnes qui se retrouvent en situation de précarité socio-économique.

L’OBSL propose une vaste de gamme de produits agroalimentaires locaux et pratique entre autres la vente en kiosque et la mise en marché collective.

La productivité avant l’écologie

Bien qu’il ne sente pas son organisme menacé directement par Costco, Gabriel Leblanc ne cache pas ses doutes quant au bien-fondé de l’arrivée du mastodonte américain dans le paysage rimouskois.

« Ce n’est pas que ça nous fait peur, nos produits s’adressent à une clientèle qui n’a pas les moyens d’acheter leur nourriture chez Costco et de toute manière, nos clients savent apprécier l’alimentation locale et font le choix de l’encourager. Là où notre argumentation se situe, c’est que la présence d’un nouveau géant sur le territoire perpétue une logique de productivité et de surconsommation contre laquelle on se bat », explique-t-il.

Gabriel Leblanc (Photo courtoisie)

Gabriel précise que ce n’est pas contre la bannière en tant que telle qu’il milite, mais plutôt contre l’idée d’une multinationale qui inscrit chacune de ses activités commerciales dans des impératifs de rentabilité, au détriment des considérations environnementales.

« Essentiellement, on s’oppose à la venue de Costco pour des raisons écologiques. Même s’il fait des promesses d’achat local, c’est une part très minime de sa distribution. La grande majorité de son offre provient d’une production agroindustrielle. Si la compagnie paye une flotte pour transporter ses produits, elle veut que les camions soient pleins. Pour être capable de remplir un semi-remorque disons de choux, tu dois avoir une monoculture de choux, qui elle est dépendante des pesticides. Ce genre d’écosystème est très peu résilient », élabore-t-il.

Un magasin entrepôt Costco (Photo courtoisie Divco)

Le coordonnateur de la Ferme de la Dérive estime que la logique à laquelle souscrit Costco est loin d’être un modèle durable.

« Si on poursuit dans cette logique de destruction environnementale, en bout de ligne ce sont des emplois qui se perdent, des gens qui se retrouvent à la rue, c’est l’insécurité alimentaire qui s’aggrave, ce sont des tentes qui s’érigent au Parc de la Gare; donc c’est inévitablement une pression qui s’ajoute sur le milieu communautaire. »

Gabriel, Lili, Mélodie et Annie-Claude de la Ferme de la Dérive (Photo courtoisie Ferme de la Dérive – Facebook)

Les organismes se tiennent les coudes

Par ailleurs, Gabriel assure qu’une concertation est déjà en train de prendre forme entre les différents acteurs du milieu communautaire pour palier plus efficacement les nombreux besoins.

« On est en train de former une réseau de mise en marché collective. Dans ses efforts-là, on se solidarise entre producteurs locaux. Je pense notamment à la Ferme du vieux verrat, à la Boulangerie du Bic ou encore au Jardin de Julie. On est une dizaine de petites organisations qui se sont rassemblées au début de l’été pour s’entraider et éviter d’entrer dans une logique de compétition. On veut juste s’assoir ensemble pour déterminer comment on peut aider le plus de gens possible à bien s’alimenter en fonction de leurs moyens. La Dérive a aussi des projets de distribution de nourriture dans les organismes communautaires rimouskois. »

La Ferme de la Dérive a fait partie des 17 initiatives favorisant la saine alimentation présentées par la Table intersectorielle régionale en saines habitudes de vie (TIRSHV) COSMOSS dans sa campagne Nourrir le Bas-Saint-Laurent.

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