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Travaux au Colisée : encore de la dissension au conseil de Rimouski

Le conseiller Sébastien Bolduc se dissocie de ses collègues sur la question
Le Colisée Financière Sun Life (Photo courtoisie Iften Redjan-FolioPhoto)

Le conseiller du district de Sacré-Cœur, Sébastien Bolduc, a une fois de plus retenu l’attention lors de la séance du conseil municipal rimouskois, lundi soir, en s’élevant pour une deuxième fois contre les travaux prévus au Colisée Financière Sun Life. Cette fois, l’élu a même laissé entendre que la Ville contrevenait à la Loi sur l’interdiction de subvention municipale.

Au cours de cette séance, le conseil était appelé à voter une résolution visant l’ajout de 12 loges corporatives au Colisée, conformément à la demande formulée par l’Océanic dans le cadre de ses négociations avec la Ville.

Sébastien Bolduc a de nouveau été le seul élu à s’opposer aux travaux. Il n’en démord pas. Selon lui, « les contribuables n’ont pas à payer 90% des dépenses alors que 95% des revenus seront encaissés par l’Océanic ». À noter que ces proportions ne sont pas nécessairement celles qui s’appliqueront, selon ce qu’indique le maire de Rimouski.

Le conseiller Sébastien Bolduc. (Crédit photo: Ville de Rimouski, capture d’écran)

Monsieur Bolduc a ajouté que « seul le club de hockey allait bénéficier des loges », une affirmation à laquelle Guy Caron n’adhère pas.

« Le Colisée est une infrastructure qui appartient à la Ville de Rimouski. Si l’équipe part, les infrastructures restent. Les loges vont effectivement servir pour l’Océanic, mais aussi à la Ville si on décidait d’avoir un promoteur de spectacles à l’intérieur des murs de l’aréna, par exemple », défend-il.

Investir dans le développement économique

Le conseiller Bolduc est allé jusqu’à prétendre que Rimouski contrevenait à la Loi sur l’interdiction de subvention municipale pour faire valoir son point. Cette loi « interdit à toute municipalité de venir en aide, directement ou indirectement, à un établissement industriel ou commercial ».

Précisons qu’il n’est pas aisé de démêler les choses, puisque les villes doivent effectivement respecter la loi invoquée par Monsieur Bolduc. Cela étant dit, il importe de mentionner d’entrée de jeu que l’Océanic ne retourne aucun profit à ses actionnaires. Tous les revenus sont réinvestis directement dans les services aux joueurs.

De plus, la loi prévoit « des exceptions permettant aux municipalités d’agir en matière de développement économique », notamment en vertu de la Loi sur les compétences municipales (LCM), comme le rapportait dans une colonne juridique l’avocate Joanne Côté de la firme Prévost Fortin D’Aoust.

« Aux pouvoirs inclus à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme en matière de gestion du territoire, les municipalités peuvent dorénavant s’impliquer directement dans la gestion d’équipements ou offrir une aide financière à cette fin », lit-on dans ce document qui, malgré son âge (17 ans), demeure pertinent puisque des exceptions de la sorte sont encore aujourd’hui prévues dans la LCM.

Nul besoin de rappeler que l’Océanic est une source considérable de retombées économiques pour Rimouski.

Alexis Loiseau lors de la dernière conquête de la Coupe du Président en 2015 (Photo Iften Redjan-Folio Photo)

Élément central pour la rétention de l’équipe

Le maire Guy Caron estime qu’il est sain d’avoir un débat à l’intérieur du conseil municipal, mais a tenu à réitérer la ferme position de la Ville sur le sujet des travaux au Colisée.

« L’Océanic et la Ville de Rimouski sont partenaires et les deux vont investir à différents niveaux, c’est comme ça dans presque toutes les villes de la LHJMQ. Sébastien Bolduc a droit a son opinion, j’encourage la dissidence même. Si quelqu’un a une opinion à exprimer, il est libre de le faire en public. Par contre, les travaux sont un élément qui intéresse l’Océanic dans son désir de demeurer dans la Ville de Rimouski. »

Rappelons que des investissements de 4,6 M$ sont prévus au Colisée Financière Sun Life d’ici 2025, notamment pour des loges, des bandes flex, un réaménagement des bancs des joueurs et un tableau indicateur neuf.

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