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Les élus de la Matanie se mobilisent pour la pêche

Ils réclament une plus grande latitude pour les Fruits de mer de l’Est
Le crevettier Yohan-Mirja – Photo courtoisie Les Pêcheries Desbois, Facebook

(Avec l’aide du Bureau du député Pascal Bérubé) Devant la diminution des stocks de la crevette nordique, les élus de la Matanie se mobilisent pour la pérennité de l’industrie de la pêche et de la transformation dans la région.

Le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé, le maire de Matane Eddy Métivier, ainsi que le préfet de la MRC de la Matanie Andrew Turcotte demandent au gouvernement du Québec l’octroi d’un permis de transformation du homard pêché au Québec pour l’usine de transformation Fruits de mer de l’Est.

Selon eux, la diversification des activités de transformation et l’approvisionnement local sont la clé de la rentabilité pour ce pôle économique d’envergure en Matanie.

Un déclin inquiétant

Dans un rapport en 2020, les scientifiques de Pêches et Océans Canada avaient fait part de leurs inquiétudes quant à l’état des stocks de crevette nordique dans le Golfe du Saint-Laurent.

Leurs recherches montrent que depuis 2008, « la superficie des zones de concentration de la crevette, soit l’aire minimale où plus de 95 % de la biomasse se distribue, est passée de plus de 50 000 km carrés à moins de 35 000 km carrés ». Les conséquences pour les pêcheurs s’observent par une diminution de 43 000 heures de pêche entre 2017 et 2019 seulement. L’effort annuel de pêche des crevettiers se chiffrait tout juste avant la pandémie à 71 000 heures, soit la plus faible valeur depuis 1982.

(Photo: Unsplash photos)

Les scientifiques expliquent le déclin de la ressource par le réchauffement des eaux profondes et la prédation par les sébastes, des conditions qui « ne devraient pas s’améliorer à court terme ».

Devant ces constats, les élus de la Matanie demandent à ce que Fruits de mer de l’Est puisse disposer d’une plus grande latitude. Actuellement, l’usine de Matane ne peut pas transformer du homard du Québec à cause des restrictions affectant leur permis, octroyé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Il lui est impossible d’acheter du homard des pêcheurs québécois ou encore des grossistes.

Survie d’un pôle économique d’envergure

Dans les conditions actuelles, l’usine est forcée de s’approvisionner en homards provenant des provinces
de l’Atlantique.

« La demande des Fruits de mer de l’Est à la MAPAQ est pourtant très simple : pouvoir transformer du homard pêché au Québec. Ça permettrait à l’usine de jumeler les activités de transformation du homard à celle de la crevette afin de réduire l’impact de la diminution des stocks, en plus de permettre à l’usine d’offrir un prix décent aux pêcheurs. On parle ici de la survie et de la croissance de l’industrie de la pêche et de la transformation de fruits de mer en Matanie, ce n’est pas négligeable! », lance le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. (Photo Alexandre D’Astous – Journal Le Soir)

« Il faut permettre à nos pêcheurs et leurs équipages de rencontrer leurs obligations financières, lourdement hypothéquées par les coûts opérationnels sans cesse croissants. Il faut aussi favoriser l’attraction et la rétention d’une rare main-d’œuvre spécialisée, qui pourra se qualifier à l’assurance-emploi, notamment en octroyant à l’usine de Matane le permis de transformation du homard pêché au Québec et ainsi assurer la viabilité de l’industrie à long terme », ajoute le maire de Matane Eddy Métivier.

Eddy Métivier (Photo journallesoir.ca- Véronique Bossé)

Pour sa part, le préfet de la MRC de la Matanie Andrew Turcotte craint que « l’inévitable rationalisation de l’industrie de la pêche à la crevette » puisse contrecarrer les efforts déployés par la communauté d’affaires et la classe politique de la Matanie pour que le Parc industriel de la ville « renoue avec la croissance ».

Les élus assurent qu’ils suivront de près la décision du ministère des Pêches et des Océans concernant les quotas de crevettes.

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