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Lettre ouverte

Un maire en manque d’éthique ?

Lettre ouverte de Monique Côté, citoyenne de Rimouski
Le gestionnaire des actifs du Groupe JGS et maire de Sainte-Flavie, Jean-François Fortin (Photo courtoisie Sainte-Flavie)

Dans le Bas-du-Fleuve, le maire de Sainte-Flavie, Jean-François Fortin, est devenu actionnaire, gestionnaire et porte-parole du litigieux magnat international de l’immobilier et de l’hôtellerie Jean-Guy Sylvain. Cela n’a rien de rassurant.

En tant que maire et homme d’affaires, monsieur Fortin peut-il à la fois représenter sa population tout en défendant les intérêts d’un richissime propriétaire de l’immobilier?

Jean-François Fortin est un politicien-vedette dans la région. Après plusieurs années en politique fédérale, il redevient maire de la municipalité de Sainte-Flavie en 2017.

Devenu actionnaire du groupe JGS en 2022, il détient maintenant des intérêts dans la firme, qui possède notamment : le Concorde à Québec, l’hôtel Le Gaspésiana à Sainte-Flavie, le centre de thalassothérapie Aquamer à Carleton-sur-Mer, le club de golf Fort-Prével à Percé, le Grand Hôtel de Baie-Comeau, des campings de véhicules récréatifs de luxe à Granby et en Floride, et le golf Boule Rock à Métis-sur-Mer.

Juste à côté de Sainte-Flavie, à Métis-sur-Mer, le groupe JGS veut transformer le Club de golf Boule Rock en camping de luxe. Ce projet soulève beaucoup d’inquiétudes à Métis-sur-Mer, entre autres pour la nappe phréatique.

Le Club de golf Boule Rock (Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Surtout que Jean-François Fortin étend son influence en siégeant au conseil des maires de la MRC de La Mitis avec le maire de Métis-sur-Mer, Jean-Pierre Pelletier.

Ce n’est donc pas un hasard si le politicien d’expérience a été choisi pour gérer et défendre les investissements de JGS. Une bataille pour s’approprier l’opinion publique et faire basculer l’acceptabilité sociale se joue présentement.

Crédibilité et respect du public

Le Groupe JGS a embauché l’une des personnes ayant le plus de crédibilité et de respect du public dans l’Est-du-Québec.

Parce qu’avant de faire passer son projet dans des petites communautés, le groupe JGS a vite compris qu’il ne pourrait pas opérer avec ses méthodes dures habituelles.

Le vrai contrat qu’a signé Jean-François Fortin n’est donc pas celui d’un gestionnaire, mais celui de caution morale pour un projet douteux : un Westmount pour roulottes motorisées.

Le projet Boule Rock a déjà gagné les élus de Métis, qui ont voté en sa faveur en juillet 2022. L’objectif du groupe JGS est désormais de calmer l’opposition, de gagner la faveur populaire et de remporter l’éventuel référendum citoyen.

N’est-ce pas pour le moins inquiétant et incohérent d’être le maire du village le plus frappé par les changements climatiques dans la région et d’investir dans un camping de luxe pour d’immenses VR émetteurs de GES? 

Une vue partielle du Gaspésiana, à Sainte-Flavie. (Photo Facebook-Le Gaspésiana)

Comment détermine-t-on la légitimité d’un homme politique qui détient des intérêts financiers dans plusieurs entreprises de la municipalité dont il est élu? Le groupe JGS a-t-il considéré monsieur Fortin comme actionnaire du fait de sa position politique? Où est le maire lorsque l’entrepreneur nous parle?

C’est la définition classique d’un conflit d’intérêts. On peut être très bien intentionné ou être très professionnel, mais quand même se retrouver dans une telle situation.

Le maire est en conflit d’intérêts parce qu’il fait fort probablement face à des situations où se jouent des intérêts contradictoires. Ceux du groupe JGS, ses propres intérêts commerciaux et ceux de la population qu’il se doit de représenter.

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