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Économie - Emploi

84% du personnel de soutien scolaire vivent d’une paie à l’autre

Le Syndicat dévoile les résultats d'un sondage réalisé auprès de ses membres
Photo iStock

(Avec l’aide du Syndicat du soutien scolaire des Phares) Un sondage du Syndicat du soutien scolaire des Phares (CSN) déployé auprès de ses membres dévoile que plusieurs d’entre eux se trouvent en situation de précarité financière.

Le sondage a été réalisé par le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) – principal regroupement syndical d’employés de soutien scolaire au Québec.

« Au niveau de la province, plus de 7000 membres sur 35 000 ont rempli le sondage, soit 20 % de nos membres. Les résultats sont accablants : les employés de soutien scolaire vivent une grande précarité économique et les offres salariales actuelles du gouvernement du Québec ne leur permettent pas de garder la tête hors de l’eau. Ces chiffres ne sont pas que de simples chiffres, ce sont des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui s’appauvrissent », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN.

L’école Paul-Hubert de Rimouski. (Photo Alexandre D’Astous – Journal Le Soir)

Des données régionales qui inquiètent

Voici les données régionales que les membres de ce syndicat jugent préoccupantes : 

  • 45 % des répondantes et des répondants affirment que leur emploi de soutien scolaire ne leur permet pas de combler leurs besoins de base mensuels comme le logement, l’alimentation, le chauffage et l’électricité ;
  • 65 % des personnes répondantes sont mises à pied pendant la période estivale. De cette proportion, 45 % doivent occuper un autre emploi durant cette période afin de combler leurs besoins de base mensuels ;
  • 14 % d’entre elles doivent occuper un autre emploi durant l’année (excluant la période estivale) afin de pourvoir à leurs besoins de base mensuels ;
  • 84 % déclarent vivre d’une paie à l’autre ;
  • 8 % ont eu recours aux banques alimentaires dans la dernière année en raison de leur situation financière difficile ;
  • Et finalement, 52 % des personnes interrogées soutiennent que dans la dernière année, elles n’ont jamais eu la capacité financière d’épargner pour des projets tels que la retraite ou les études des enfants, tandis que 37 % d’entre elles ont répondu y être parfois parvenues.
La cour extérieure à l’école des Cheminots – des Quatre-Vents de Saint-Octave de Métis. (Photo courtoisie Centre de services scolaire des Phares)

« Ce que ces chiffres nous disent, c’est que les emplois en soutien scolaire sont sous-payés et extrêmement précaires. Qui veut venir travailler dans ces conditions ? Qui veut rester ? On l’a vu dans les derniers mois, un autre sondage effectué en janvier dernier auprès des gens que nous représentons nous apprenait qu’environ 40 % d’entre eux songeaient à quitter le réseau scolaire en raison des mauvaises conditions de travail », indique Marie-Ève Leblanc, présidente du syndicat du soutien scolaire des Phares (CSN)

Marie-Ève Leblanc rappelle que les employés de soutien scolaire sont parmi les moins bien payés du secteur public.

« Selon les plus récentes données du Conseil du trésor, en 2020-2021, le salaire annuel brut moyen d’un employé de soutien scolaire était de 24 284 $, tous statuts d’emploi confondus (occasionnel, temps partiel, temps plein). Qui peut faire vivre une famille avec ce salaire ? », s’interroge madame Leblanc.

« Pendant ce temps, les membres du gouvernement s’enrichissent puisqu’ils se sont voté une hausse salariale de 30 % pour un an. La pandémie a été une démonstration éloquente du fait que, lorsque le gouvernement le veut, il trouve l’argent dont il a besoin. Ce qui nous amène à poser la question suivante : est-ce que la CAQ croit aux services publics ? À voir comment ils traitent les travailleuses et les travailleurs qui les donnent, ces services publics, on en doute de plus en plus », conclut Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.

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