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Compressions à TVA: l’équipe de l’Est passerait de 30 à 6

L'annonce de la suppression de 547 emplois a créé une onde de choc en région
L’édifice de TVA Est-du-Québec sur le boulevard Sainte-Anne à Rimouski (Photo Google Street)

L’annonce de la suppression massive d’emplois par le Groupe TVA jeudi a créé une onde de choc dans l’Est-du-Québec, alors que l’équipe régionale passerait de 30 employés à seulement six, selon les sources rejointes par la présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) Est-du-Québec Johanne Fournier.

Dans l’ensemble de la province, 547 postes ont été supprimés. En région, ce nombre s’élève à près de 100.

« Au nom de la FPJQ Est-du-Québec, on est sous le choc et toutes nos pensées sont dirigées vers les employés qui sont coupés. Le nombre d’emplois abolis avec l’équipe de TVA Est-du-Québec reste à confirmer, mais selon mes sources, l’équipe ne serait maintenant composée que de six personnes, dont deux journalistes et un caméraman pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Ce qui est triste, c’est que c’est encore une fois une perte énorme pour l’information régionale » commente Johanne Fournier.

Rappelons qu’en juin dernier, Bell Media avait aussi annoncé une vague de compressions. À Rimouski, deux piliers des médias locaux avaient perdu leur emploi, soit Martin Brassard et Benoit Primeau. Le technicien Patrick Kerr avait lui aussi été remercié.

Johanne Fournier, journaliste au Soleil et présidente de la FPJQ section Est-du-Québec (Photo courtoisie FPJQ)

« Au final, c’est le public qui est perdant, parce que les journalistes qui restent en place devront faire des choix déchirants en raison de la charge de travail qu’ils auront et du territoire vaste qu’ils devront couvrir. Le droit du public à l’information est de nouveau fragilisé. Il ne faut surtout pas oublier que l’information régionale contribue au développement des communautés », souligne Johanne Fournier.

Même si des journalistes demeurent sur le terrain dans les antennes régionales, les bulletins de nouvelles seront dorénavant enregistrés et diffusés à partir de Québec.

« On perd un studio dans cette compression. Il n’y aura qu’un seul chef d’antenne pour les bulletins et il sera à Québec. Ce n’est pas dans le mandat de la FPJQ de critiquer les décisions d’entreprises privées, ni de s’immiscer dans la gestion des ressources humaines, mais c’est triste et surtout, ça démontre la situation dans laquelle se retrouvent les médias traditionnels. Ils ont de moins en moins de revenus, d’où l’importance de trouver une entente avec Meta afin qu’elle verse une redevance aux producteurs de nouvelles sur leurs plateformes », mentionne la présidente de la FPJQ Est-du-Québec.

Meta bloque toujours les nouvelles au Canada.(Photo: Unsplash Photos)

Tempête économique

De son côté, le directeur général de la Chambre de commerce et de l’Industrie Rimouski-Neigette (CCIRN) Jean-Nicolas Marchand déplore un revers important pour la représentativité et l’économie régionale.

« On voit souvent une centralisation dans des situations de crises économiques, au détriment des régions. Ce sont des histoires, des voix et des talents d’ici qui se perdent. De plus, les gens d’ici vont de moins en moins s’intéresser aux nouvelles si elles ne les représentent pas. Le même parallèle peut être fait en politique avec les redécoupages électoraux et la perte de députés. (…) Ma question aujourd’hui c’est: ça vaut quoi une information régionale pour le gouvernement fédéral? De quelle façon les gouvernements vont-ils répondre à cette crise-là? »

Jean-Nicolas Marchand (Photo Facebook-Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette).

Selon lui, la vague de compressions qui prend de l’ampleur au sein des grandes entreprises comme Bell et TVA est le symptôme d’une situation économique qui s’érode vers une possible récession.

« Si on n’est pas déjà en récession, on n’est pas loin. Les compagnies ont moins de revenus et commencent par couper dans les budgets de marketing et de communications. Les médias sont donc souvent les premiers à y goûter. On pourrait voir d’autres entreprises emboiter le pas avec des compressions », indique-t-il.

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