Actualités > Économie > Bilan 2023 : le manque d’hébergement fait mal à Rimouski
Économie

Bilan 2023 : le manque d’hébergement fait mal à Rimouski

Rétrospective des nouvelles marquantes de la dernière année
L’Hôtel des Gouverneurs est fermé depuis le printemps 2020 à Rimouski. (Photo journallesoir.ca- archives)

Le Journal Le Soir poursuit sa rétrospective des nouvelles manquantes de 2023. Il y a 10 ans, la chaîne Riôtel de Matane annonçait un projet d’établissement hôtelier à Rimouski dont la première pelletée de terre n’est pas encore réalisée.

Il faut bien le reconnaître : il y a de ces sagas autour de certains projets, à Rimouski, qui connaissent des embûches et des retards souvent inexplicables.

Le 23 mars 2013, TVA, Le Rimouskois, Le Soleil, Radio-Canada et plusieurs autres médias locaux soulignaient la nouvelle.

Le Journal Le Soir a retrouvé un article du grand quotidien Le Soleil écrit par le collègue Carl Thériault qui titrait : « Investissement de 15 M$ à Rimouski dans un nouvel hôtel ».

Le Soleil fut au nombre des médias qui, ce jour-là, avait retenu et diffusé la nouvelle. (Photo capture d’écran)

100 chambres quatre étoiles

« Un nouvel hôtel d’une centaine de chambres quatre étoiles nécessitant un investissement de près de 15 millions $ sera construit à Rimouski. La Ville a vendu à Riôtel Hospitalité un vaste terrain sur l’ancien terrain du garage municipal pour un montant de plus de 800 000 $ », indiquait Le Soleil.

« Cette chaîne hôtelière de propriété régionale possède des infrastructures à Matane, à Percé et à Bonaventure en Gaspésie. L’administration municipale a préféré ce projet à d’autres promoteurs en raison de l’emplacement choisi, soit près de l’Hôtel Rimouski et dans le centre-ville », poursuivait-on.

Même sans avoir été construit, le projet a changé d’adresse trois fois. On le voyait d’abord sur le site de l’ancien garage municipal, sur la rue Saint-Germain Est.

Puis en 2016, la Ville de Rimouski a acquis le terrain de l’ancien centre commercial Cooprix pour proposer un terrain encore mieux situé et mieux organisé à Riôtel.

Le terrain de l’ancien centre commercial Place Cooprix est situé stratégiquement, près du fleuve et à l’extrémité Est du traditionnel centre-ville. (Photo: journallesoir.ca)

Cependant, le vendeur du terrain a entrepris une poursuite contre la Ville sous prétexte qu’elle lui avait caché qu’il y avait déjà eu un dépotoir sur le terrain, car la décontamination était à la charge du vendeur. La cause a été réglée il y a deux ans avec des dépenses importantes sur le plan légal pour la Ville.

Tim Hortons et M&M

En novembre 2020, Riôtel a acquis le bâtiment et le terrain qui accueillait le restaurant Tim Hoton’s du centre-ville, au 64 rue Saint-Germain Ouest.

Peu après, un projet a été présenté à La Ville.

« Les autorités ont été impressionnées de ce qui a été proposé. Maintenant, la prochaine étape se situera au niveau (sic) du zonage et concernera certaines demandes spécifiques en vue d’une présentation officielle. La réalisation pourrait s’amorcer à l’automne 2022 ou au plus tard au printemps 2023 », a alors déclaré François Rioux, président.

Le bâtiment de l’ancien restaurant Tim Hortons face à la rue Saint-Germain Ouest, qui pourrait accueillir l’hôtel. (Photo journallesoir.ca- archives)

Hôtel Gouverneurs

En mai, la Ville de Rimouski envoyait une amende de 1 000$ au propriétaire de l’Hôtel des Gouverneurs, Jacques Goupil, en vertu de son règlement sur l’insalubrité. Malgré l’envoi d’avis au cours de la dernière année, les signes évidents de décrépitude n’ont toujours pas été corrigés.

La fermeture de l’établissement du boulevard René-Lepage, depuis le printemps 2020, laisse un édifice délabré en plein centre-ville. Des inspecteurs ont noté des débris et des dommages sur le revêtement extérieur, autour du bâtiment de même qu’un manque de propreté et d’entretien.

Malgré de nombreuses communications, monsieur Goupil n’a jamais donné suite aux avis, si bien que la Ville lui expédie une première amende. Le règlement municipal prévoit des amendes de 1000 $ pour une première offense, de 2000 $ pour une deuxième et de 4000 $ pour une troisième.

Pas d’autres pouvoirs

« On inspecte les lieux à l’occasion pour voir s’il y a des problèmes de santé et de salubrité. Si c’est le cas, on émet des constats qui ne sont pas des amendes, mais des points à corriger. Si c’est fait, c’est correct, mais si ce n’est pas fait, on peut imposer des amendes. Autrement, on essaie de voir si le propriétaire est intéressé à vendre et s’il y a des acheteurs potentiels », a déjà expliqué le maire de Rimouski, Guy Caron.

(Photo courtoisie Hôtel des Gouverneurs)

En avril, des actes de vandalisme ont été perpétrés à l’intérieur de l’Hôtel des Gouverneurs par un ou plusieurs individus. Ils seraient introduits dans l’établissement par effraction pour défoncer des portes et saccager des machines distributrices.

Le hockey mineur affecté

Le manque d’hébergement à Rimouski et dans la région affecte les tournois de hockey mineur présentés à Rimouski qui doivent tous les deux, autant dans le calibre simple lettre que dans le calibre double lettre, refuser des équipes parce qu’ils ne peuvent les loger.

« J’ai des équipes de l’extérieur qui ont dû se résoudre à loger à Rivière-du-Loup. J’ai d’autres équipes qui ont annulé après avoir réservé leurs places parce qu’elles ne trouvent pas d’hébergement. L’Hôtel Rimouski est plein pour la durée, les autres hôtels et motels aussi. Des équipes iront au Domaine Valga et au Parc du Mont-Comi », commente Kathy Jean, du Tournoi provincial de hockey mineur BMO / Via Capitale qui se tiendra du 1er au 4 février 2024.

La vice-présidente du Tournoi de hockey mineur Desjardins simple lettre de Rimouski et responsable de l’hébergement des deux tournois, Josée Blanchet, a même contacté les lieux d’hébergement saisonniers, notamment des chalets, mais on lui a répondu que ça leur coûterait plus cher de rouvrir pour quelques jours que les revenus de la location pour l’événement.

« Nous avions accès à six blocs de 20 chambres à l’Hôtel Gouverneur. Ce sont 120 chambres n’ont pas été remplacées. C’est une lourde perte en termes de retombées économiques. Tourisme Rimouski évaluait, il y a quelques années, que chacun des tournois générait des retombés de 500 000 $ », précise madame Blanchet, qui souligne la collaboration du directeur de l’Hôtel Rimouski, Éric Saint-Pierre, qui a même offert de louer ses suites au prix d’une chambre double pendant l’événement.

Une scène du Tournoi provincial BMO de Rimouski (Photo courtoisie)

« On ne peut pas en prendre plus. Nous avons dû refuser des équipes de Gatineau, Amos, Terrebonne, de Fredericton, de la Beauce, de la région de Québec et de Shawinigan qui voulaient venir à notre tournoi. Les gens d’Amos sont très déçus de ne pas pouvoir venir », indiquait Josée Blanchet.

Facebook Twitter Reddit