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Un hiver catastrophique pour la motoneige

Des motoneigistes au sud de Rimouski (Photo courtoisie Tourisme Bas-Saint-Laurent)

Les clubs de motoneigistes de la région et Tourisme Bas-Saint-Laurent s’entendent que ce fut un hiver catastrophique pour l’industrie de la motoneige avec une saison de six semaines, soit moins de la moitié d’une saison normale qui avoisine les 15 semaines en temps normal.

Bien que le bilan ne soit pas encore fait, le président-directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent, Pierre Lévesque, est convaincu que la région sera très loin des 80 000 nuitées que la motoneige génère en moyenne, dont 10% proviennent de l’Ontario et des États-Unis, une clientèle qui dépense plus et qui a été absente cet hiver.

« Notre campagne promotionnelle de 500 000$ pour inviter les motoneigistes de l’Ontario et des États-Unis à venir nous voir n’aura finalement rien rapporté du tout. C’est un hiver catastrophique. Nous n’avons eu aucun retour sur cet investissement », commente monsieur Lévesque.

Les sentiers des différents clubs du Bas-Saint-Laurent sont fermés depuis la fin de semaine dernière, en plein au cœur de la grande période touristique.

En début de saison, c’est surtout une circulation locale qui permet de créer les premières retombées économiques de la saison.

Motoneige, Denis Langevin
Le président du Club sportif populaire du Bas-Saint-Laurent, Denis Langevin. (Photo journallesoir.ca)

« Les nuitées dans les hôtels sont concentrées du début février à la mi-mars. Normalement, au début mars, les relais de motoneige débordent, tout comme les restaurants des municipalités rurales. C’est sûr que ça fait mal à l’économie de la région. Il y a plusieurs commerces, restaurants, dépanneurs, cantines et postes d’essence, dans les petites municipalités, qui ont besoin des retombées de la motoneige pour continuer de servir leurs clients », indique le président du Club sportif populaire du Bas-Saint-Laurent, Denis Langevin.

Du jamais vu

Les sentiers du Club sportif populaire ont été ouverts du 17 janvier au 29 février.

« Nous n’avons jamais vu cela. C’est un record. L’an dernier, les sentiers ont été accessibles du 14 janvier au 9 avril. Nous avons surfacé 810,2 heures cet hiver comparativement à 1 663,1 heures l’hiver dernier. À part le surfaçage, c’est le même travail pour nous. Il faut installer la signalisation au début de la saison et l’enlever à la fin », précise monsieur Langevin.

Des motoneigistes membres du Club L’Étang du Moulin de Saint-Eugène (Photo courtoisie)

Pierre Lévesque rapporte que les hôteliers ont subi une forte baisse de la clientèle motoneige. « On me dit qu’une chance qu’il y a des tournois de hockey, car sinon ce serait encore pire. La motoneige cette année, c’est un gros flop ».

Report des achats

Denis Langevin rapporte que devant l’incertitude face au manque de neige, les motoneigistes ont reporté leurs achats de motoneige ou d’équipements.

« Je suis allé chez J.E. Goulet, qui propose plusieurs habits et équipements de motoneige et on m’a dit que c’était un hiver très tranquille. Quand il n’y a pas de neige, les gens attendent avant d’investir. Les concessionnaires doivent avoir mangé un coup dur sur les ventes et les locations de motoneiges. D’habitude, plusieurs personnes louent des motoneiges pendant la relâche pour aller faire le tour de la Gaspésie. Ce ne sera pas le cas cette année ».

Réflexion à faire

Tourisme Bas-Saint-Laurent estime qu’une réflexion doit être faite à propos des impacts des changements climatiques.

Le directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent, Pierre Lévesque. (Photo courtoisie)

« Depuis quelques années, nous avons commencé à promouvoir la transition quatre saisons. On ne pensait pas que les changements climatiques allaient se faire sentir aussi rapidement. Ouranos, une firme qui conseille le gouvernement sur les changements climatiques, estime que les températures vont grimper de 3% au Bas-Saint-Laurent d’ici 2050, avec plus de précipitations. On prévoit également une augmentation des cycles de gels et dégels en hiver. Un phénomène dont on devra tenir compte dans nos réflexions », souligne Pierre Lévesque.

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