« Ce que la vie doit au rire »
Analyse de Mario BélangerIl est né au Sénégal, il a grandi à Rimouski et il fait une carrière remarquable au Québec et en Acadie, comme humoriste, comme animateur à la télévision et comme auteur. Boucar Diouf, c’est son nom, signe le livre « Ce que la vie doit au rire », consacré justement à l’humour.
Dans la première partie, il se fait psychologue pour expliquer le contexte qui fait que nous avons tous envie de rigoler.
Confrontés à un paquet de problèmes dans la vie (les échecs, la maladie, la mort inévitable à la fin…), les humains ont besoin d’une soupape : le rire. Selon Boucar, l’humour est «une bouée», un «bouclier», «un doigt d’honneur à la mort», «un lubrifiant pour agrémenter les rencontres et amenuiser les conflits».
On rit tous, mais ce n’est pas nécessairement parce que c’est drôle. Il y a des rires de politesse, de gêne, de complaisance…
J’aurais apprécié qu’il nous dise ce qu’il pense des rires qui sont ajoutés à toutes les sauces : dans les émissions de divertissement où tout le monde rit même quand ce n’est pas drôle, dans les publicités humoristiques où on ne sait plus quel produit ils essaient de nous vendre…
Humour personnel
Dans la deuxième partie de son livre, Boucar ouvre les portes sur son humour personnel, cet humour qui l’a propulsé parmi les blagueurs québécois les plus populaires de sa génération, en salle ou à la télévision.
Les travers des Québécois et leurs pendants sénégalais, le climat, la parlure, le sexe, la famille et la vie animale sont ses thèmes préférés.
Son esprit scientifique aiguisé, tout comme sa sensibilité à fleur de peau, ne manquent pas de nous faire sourire, bien que certaines farces grivoises deviennent redondantes au bout du compte.
« Ce que la vie doit au rire », par Boucar Diouf, Les Éditions La Presse, 2023, 268 pages
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