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La « Bibliothèque de survie » de Frédéric Beigbeder

Les cinquante livres les plus marquants, dont deux écrits par des Québécois
Frédéric Beigbeder est un écrivain, critique littéraire, scénariste, animateur de télévision, et réalisateur français. (Photo courtoisie Éditions Grasset)

Personnalité incontournable en France, écrivain boulimique, abonné à la critique satirique, Frédéric Beigbeder aime sortir des sentiers battus et brasser la cage. Durant la pandémie covidienne, il a écrit un livre, « Bibliothèque de survie », qui présente, à son avis, les cinquante livres les plus marquants.

L’homme est sans doute un grand lecteur, muni d’une vaste culture. Il aime les provocateurs, les obsédés, les marginaux. Il frétille devant les livres qui ne respectent pas trop les convenances, les histoires qui chamboulent le rose bonbon.

C’est le côté agréable… 

De Molière à Yasmina Reza, de Franz Kafka à Simone de Beauvoir, il a ratissé large dans la faune littéraire.

En même temps, son ouvrage fait l’étalage de toute une série de noms d’auteurs, de personnalités et de titres de livres très peu connus ici. C’est le côté snob parisien…

Deux Québécois font partie des élus : Dany Laferrière, avec Tout bouge autour de moi, un témoignage sur le terrible tremblement de terre qui a fait 230 000 morts en Haïti, en 2010, et auquel il a survécu. 

Et Marie-Ève Thuot, avec La trajectoire des confettis, qu’il décrit comme « un roman féministe dont les héroïnes boivent et couchent avec tout le monde dans la joie et la bonne humeur ».

Beigbeder avoue avoir un grand respect pour Milan Kundera… C’est, dit-il, le « premier romancier à l’ère du virtuel » avant le temps. Il passe de la digression au coq-à-l’âne, et propose toutes sortes de considérations qui « enrichissent la trame sans jamais l’alourdir ».

Dans son style vigoureux, Beigbeder lance des réflexions qui accrochent. Par exemple, nous sommes « rivés devant des écrans tactiles qui nous observent autant que nous les observons ».

À son avis, un roman réussi sert à « rendre plus intelligent, plus perméable aux émotions ».

Pour les amateurs de lecture dérangeante, pour le désespoir joyeux, c’est un livre qui peut donner des pistes intéressantes…

Bibliothèque de survie, par Frédéric Beigbeder, Éditions de l’Observatoire, 2021, 166 pages.

Pour lire mes autres chroniques, consultez ma section dans Le Soir.ca!

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