L’atelier d’écriture

Dans le cadre d’un atelier d’écriture, à Paris, un petit groupe de personnes se réunit régulièrement autour d’un animateur, Stéphane.
Quelques-uns cherchent à vérifier leur potentiel en littérature, mais la plupart y viennent pour le simple plaisir d’écrire et d’échanger des trucs de rédaction.
Un tel atelier permet à chacune et chacune de présenter ses propres écrits et de recevoir des commentaires dans l’immédiat.
Ici, tout le roman de Natalie David-Weill est basé autour de ce regroupement de participants, avec les connivences et les tiraillements qui apparaissent entre eux, avec les amitiés et les attirances qui se tissent ou s’effritent.
Le roman propose d’intéressants questionnements sur la motivation à écrire, sur la structure d’un récit, sur les différents styles d’écriture.
Les meilleures pages portent sur les personnages qu’un auteur doit créer pour rendre son histoire crédible : peut-on raconter la vie des autres ? Comment décrire les personnes réelles qu’on utilise dans la fiction ? Jusqu’où peut-on dévoiler leur intimité ? Comment raconter une histoire ?
Répondre à une question précise
Disons enfin que le personnage de Stéphane, l’animateur, jouit d’une connaissance gargantuesque de la littérature en général, toujours prêt à proposer une lecture qui aide à répondre à une question précise.
L’auteure, qui a un doctorat en littérature, ajoute d’ailleurs, à la fin, une riche bibliographie de livres qui portent sur le phénomène de l’écriture.
Bref, un excellent roman dans ce genre, en particulier pour toute personne qui songe à se lancer dans l’écriture, en vue de publier ou simplement pour s’amuser.
Si la tendance se maintient, se pourrait-il qu’il y ait un jour autant de gens motivés à écrire que de personnes passionnées par la lecture…?

L’atelier d’écriture, par Natalie David-Weill, Éditions Stock Roman, 2023, 268 pages.
+++
Si vous aimez ce genre de récit stimulant sur l’écriture romanesque, l’écrivain québécois Gilles Archambault a écrit un court essai où il communique par écrit son expérience à Arianne, une jeune écrivaine qu’il connaît depuis longtemps.
Il est question de la solitude de l’écrivain et de sa reconnaissance publique, de la création des personnages, etc. Il suggère aussi quelques lectures.
Le titre de cet essai, Une démarche de chat (éditions Noroît, 2016, 50 pages) peut sembler loin du propos, mais c’est qu’un chat fait parfois des apparitions dans le récit.
Pour d’autres chroniques « Lecture », consultez notre section dans Le Soir.ca!