Gaspésie : le caribou gaspésien reprend du poil de la bête

Bonne nouvelle depuis longtemps concernant le caribou montagnard du parc national de la Gaspésie, qui semble enfin reprendre du poil de la bête.
À la suite d’un inventaire aérien à l’automne 2024, la harde du caribou gaspésien serait en hausse et compterait une trentaine d’individus.
C’est huit de plus qu’un précédent décompte au même moment un an auparavant.
En fait, le 4 octobre 2024, des biologistes du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) ont survolé les sommets dégarnis des Monts Albert, McGerrigle et Logan, sur une superficie de 250 km² incluant le parc national de la Gaspésie ainsi que les réserves fauniques Chic-Chocs et Matane.
« Au total, 11 caribous ont été observés, soit cinq mâles, cinq femelles et un faon. Ces caribous étaient répartis sur le mont Jacques-Cartier; trois mâles, quatre femelles et un faon, sur le mont Albert; un mâle, au Sud du mont Logan; une femelle repérée par télémétrie, et au Sud de mont Saint-Pierre un mâle a aussi été repéré par télémétrie », précise une communication du ministère.
L’inventaire avait répertorié 22 caribous. Treize d’entre eux avaient été placés dans des enclos de maternité à l’hiver 2024.
« À la suite des naissances de l’été 2024, ce sont 10 femelles, trois mâles et six faons qui demeurent en captivité. Pour un total minimum de 30 caribous montagnards gaspésiens, huit de plus que ceux confirmés l’an dernier. Quelques caribous ont peut-être échappé au dernier inventaire aérien d’octobre 2024 ».
En 2007, on comptait 189 caribous les Monts Logan, Albert et McGerrigle. Le ministère appréhendait une baisse à 75 caribous en 2018.
Une diminution de la harde de 60 % en 10 ans. Ils étaient 250 caribous des bois en 1978. En 2019, Québec a lancé un Plan de rétablissement des caribous de la Gaspésie 2019-2029. Celui-ci commence peut-être à « faire des petits ».
Plan sur 10 ans
Le caribou emblématique des hautes montagnes du parc de la Gaspésie, est en situation périlleuse depuis plusieurs décennies.
En 1978, une émission de la série « Voyage Grandeur Nature », sonnait l’alarme sur le déclin du caribou et s’inquiétait de son avenir.
Comme en témoigne une émission intitulée : « La dernière chance du caribou »! Depuis, l’avenir de l’espèce nourrit l’actualité.
Québec a reporté plusieurs fois son projet de « stratégie » gouvernementale pour tenter d’éviter la disparition du caribou forestier.

La protection du cervidé menacé impliquera de préserver et de restaurer des pans entiers de la forêt boréale qui ont été dégradés par l’industrie forestière, prévient un expert de l’espèce.
Les principaux facteurs limitants connus pour le caribou de la Gaspésie sont le haut taux de mortalité des faons par la prédation par les ours et les coyotes, le taux de mortalité important chez les adultes, la faible taille de la population et le manque d’habitats.
Pour y arriver, il faudra obligatoirement réserver et restaurer de grandes superficies de forêt dégradés par l’industrie forestière.
Ce qui est très loin d’être fait, surtout avec les tarifs douaniers du président Trump qui viennent fragiliser plus que jamais l’industrie du bois!
La garde en captivité en enclos de maternité, le contrôle des prédateurs et la restauration de l’habitat du caribou gaspésien, demeurent donc essentielles à l’espèce classée menacée depuis 2009, et en voie de disparition au Canada depuis 2003.