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« Or rose » de nos rivières : le saumon est en péril

Le déclin des montaisons analysé par le président de la FQSA, Normand Fiset
Un saumon de l’Atlantique (Photo courtoisie Fédération québécoise du saumon atlantique)

Le saumon de l’Atlantique nage sérieusement en eau trouble dans nos rivières de l’Est-du-Québec. La situation risque de réduire l’élan des amateurs et les recettes des gestionnaires, issues de « l’or rose » de nos rivières.

Le déclin des montaisons des jeunes saumons de la relève est solidement amorcé depuis 2023. Pour 2024, les montaisons ont été historiquement basses.

L’an dernier, non seulement les madeleineaux, jeunes saumons, entre 2 et 4k, étaient encore plus rares qu’en 2023, mais même les montaisons de grands saumons qui passent au moins deux ans en mer, ont diminué de 20 à 80 %.

Rien n’indique que la situation va se rétablir en 2025. En somme tous les segments de populations de saumons sont en péril.

Le ministère de la Faune a dévoilé, cette semaine, que tous les saumons pêchés cet été, sauf quelques exceptions sur la Côte-Nord et la Basse-Côte-Nord, devront être remis à l’eau.

En février dernier, une armada de scientifiques, de spécialistes et de gestionnaires de ressources halieutiques ont participé à une grande table technique nationale.

Tous sont unanimes à reconnaitre que le saumon vit des années cruciales à sa survie. Et que la mortalité du saumon est en mer. Le saumon quitte sa rivière natale, mais n’y revient pas.

Le problème serait dans le Golfe du St-Laurent, avant ou près du Détroit de Belle-Isle. Certaines causes sont identifiées : le réchauffement de l’eau, la hausse de la prédation dont les populations de phoques, et l’augmentation des prises accidentelles par les pêches aux poissons fourrages, hareng et capelan.

Des actions pérennes

Le 6 mars dernier, la Fédération québécoise du saumon atlantique (FQSA) a demandé au ministère responsable de la Faune, Benoît Charrette, de poser des actions dès ce printemps afin d’assurer la pérennité du saumon et revenir à la normale.

Il faudra beaucoup plus que l’imposition annoncée récemment, de la remise à l’eau obligatoire des saumons capturés dans plusieurs rivières de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord, de l’île d’Anticosti, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Bas-Saint-Laurent et de la Capitale-Nationale.

Le président du conseil d’administration de la FQSA, Normand Fiset. (Photo courtoisie)

Des exemptions sont accordées pour conserver un petit saumon de moins de 63 cm par jour dans les rivières Moisie, Saint-Jean (Côte-Nord), Natashquan, et toutes les rivières de la Basse-Côte-Nord.

Le ministère responsable de la Faune ne précise pas pourquoi cette permission.

Il faudra aussi plus que la demande faite à Ottawa, afin que des observateurs sur les bateaux de pêche du hareng et du capelan, surveillent les prises accidentelles, surtout durant la période de la migration de 5 et 10 jours, en plus de  limiter la pêche aux poissons fourrages.

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