Camps de jour à Rimouski : stress annuel pour les parents
Folie pour espérer une ou des places pour l'été 2025
Le stress était bien présent chez plusieurs parents, mercredi matin, alors qu’ils tentaient d’inscrire leurs enfants à un camp d’été de la Ville de Rimouski.
Dès 8 h 15, tous ceux connectés devant leur ordinateur étaient dirigés dans une file d’attente virtuelle.
Les plus chanceux ont eu une ou des places dans le camp de jour de leur quartier. Les autres devaient retenter leur chance à 18 h alors que la deuxième moitié des places disponibles était accessible.
« Chaque année, il y a toujours une journée particulière au mois d’avril associé à une vague d’anxiété. Je ne suis probablement pas la seule ce matin (mercredi) à avoir mis des alarmes sur tous mes appareils pour 8 h, afin d’avoir une chance d’avoir une bonne place dans la liste d’attente, ainsi qu’une seconde alarme pour 18 h », exprime Laura Rioux, une maman de deux enfants du quartier Sacré-Cœur.
Cette dernière a finalement réussi à avoir des places pour ses enfants, mais elle dit avoir vécu une grande inquiétude puisque l’inscription au camp de jour donne le ton à l’été de sa famille.
« Tu peux être parmi les chanceux qui auront une place dès la première inscription du matin ou faire partie de ceux qui devront subir le stress une deuxième fois le soir. Ou encore tu es de ceux qui n’ont pas pu avoir de place et qui devront épuiser leurs vacances, essayer d’avoir une place dans un camp privé, prendre du sans solde au travail et accepter de n’avoir aucun salaire durant la période estivale afin de rester à la maison avec les enfants », ajoute-t-elle.
Madame Rioux se questionne sur la démarche de la Ville de Rimouski.
« Est-ce normal qu’en 2025 les familles doivent subir un stress supplémentaire afin d’avoir une place aux activités éducatives pour la relève? Est-ce normal qu’avec toutes les taxes et les frais que je paie je n’aie même pas la certitude que mes enfants pourront passer un été avec des amis et vivre l’expérience des camps de jours? ».
Places limitées selon les quartiers
Même son de cloche du côté d’un citoyen du quartier Pointe-au-Père, Eric Grenier.
Il est le papa d’une petite fille de 7 ans et d’un garçon de 5 ans vivant avec le trouble du spectre de l’autisme (TSA). La famille n’a pas réussi à avoir de place mercredi matin.
Elle retentera sa chance à 18 h.

« Ma conjointe a finalement pu avoir la ligne, mais il restait de la place seulement à Sacré-Cœur et à Rimouski-Est. On a donc refusé. Nous ne sommes même pas certains d’avoir une place pour les deux ce soir. Nous trouvons inconcevable qu’il n’y ait pas un prérequis selon le quartier où tu habites. Un enfant d’un autre quartier peut venir s’inscrire chez nous. Il n’y a aucune logique », dit-il.
Monsieur Grenier déplore aussi le fait qu’il doive inscrire son enfant à besoins particuliers sans savoir s’il aura accès au service d’un éducateur spécialisé.
Des solutions?
Eric Grenier propose à la Ville de Rimouski de faire un recensement l’hiver des jeunes par quartier qui auront besoin d’une place au camp de jour afin de mieux répartir les ressources.
« La Ville saurait le nombre de moniteurs dont ils auraient besoin, mais ce n’est pas ce qu’ils font. Ils stressent les parents. Si je n’ai pas de place ce soir, je fais quoi? J’ai toujours l’option d’envoyer ma fille à un camp de danse, mais ce n’est pas les mêmes coûts. Mon fils, je fais quoi avec? En plus, ce matin, quand j’étais rendu 5e dans la file d’attente, le système a planté et j’ai perdu ma place », affirme-t-il.
Le camp de jour s’adresse aux jeunes âgés de 5 à 12 ans et se déploie dans 11 sites répartis sur l’ensemble du territoire. Il se déroulera du 30 juin au 15 août.