Une année record pour les producteurs forestiers

Malgré une baisse des prix à la fin de l’année, le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent enregistre une année record en 2024 autant pour le volume de bois livré aux usines que pour les revenus générés aux bénéfices de ses membres.

« Les producteurs forestiers de la forêt privée ont livré un volume de bois, toutes essences confondues, de 1 369 872 mètres cubes solides. Il s’agit d’une augmentation de 4 % par rapport à l’an dernier, qui était aussi une année record. Cela représente 105,8 M$ de revenus dans la région, ce qui est aussi un record », précise le vice-président du Syndicat, Michel Lepage.

Les marchés du bois de sciage de résineux et de feuillus ont également connu une année record avec 1 154 439 mètres cubes solides de bois livrés. « La majeure partie de ce bois est livré aux usines de la région, mais également à l’extérieur, notamment aux États-Unis, où la faiblesse du dollar canadien compense pour les tarifs douaniers. Notre philosophie, c’est de livrer la bonne bille à la bonne usine. Certaines usines ne sont pas équipées pour transformer le plus gros bois. Elles ne vont donc pas offrir un meilleur prix pour ce bois, ce qui peut être le cas pour une usine qui sera en mesure d’optimiser sa valeur », explique le président du Syndicat, Maurice Veilleux.

Ces livraisons records pourraient encore augmenter puisque les coupes de 2024 ne représentent que 81% de la possibilité forestière de la forêt privée au Bas-Saint-Laurent. La possibilité forestière représente la quantité de bois pouvant être coupés sans affecter la ressource pour l’avenir.

Budgets d’aménagement stables

Les propriétaires de boisés privés ne font pas que des opérations de récolte sur leurs propriétés. Ils font aussi des travaux d’aménagement comme des éclaircies et des éclaircies précommerciales ou des coupes de succession.

À ce chapitre, le Syndicat se réjouit d’avoir la confirmation d’un budget pérennisé pour les cinq prochaines années, ce qui détonne par rapport au passé où les budgets étaient attendus au début de chaque saison de travaux.

« Dans son budget de mars 2024, le ministre des Finances Éric Girard a garanti 147 M$ pour la forêt privée au Québec pour les cinq prochaines années. La région recevra 20% de ce montant. L’entente fédérale-provinciale destinée à la plantation prévoit 252 M$ sur cinq ans pour le Québec, dont 43 M$ seront réservés pour la forêt privée. La part du Bas-Saint-Laurent demeure inconnue », affirme le directeur général du Syndicat, Stéphane Forest.

Un projet de loi bien accueilli

Le projet de loi 97 visant principalement à moderniser le régime forestier au Québec, donc s’adressant surtout à la forêt publique et aux industriels qui y détiennent des droits de coupe, est bien accueilli par les propriétaires privés parce qu’il maintient le principe de résidualité essentiel aux producteurs forestiers.

Ce principe oblige les usines à respecter leurs contrats avec les producteurs privés, peu importe l’évolution des marchés. « La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina, a demandé à certaines usines de s’assurer de respecter leurs engagements envers les producteurs privés. On n’avait jamais vu ça », commente Maurice Veilleux, qui se réjouit de l’écoute de la ministre pour les besoins des producteurs de bois privés.

Des défis liés aux tarifs douaniers

Les dirigeants du Syndicat s’attendent à une année 2025 ponctuée de turbulence en raison des tarifs douaniers imposés par les Américains. « Depuis août 2024, les industriels québécois qui vendent du bois aux États-Unis doivent payer des droits de 14,42% imposés par les Démocrates, et non par Donald Trump une hausse de 20%, pour faire 34%, avait été annoncée pour l’automne 2025 par les Démocrates. On ne sait pas si elle sera maintenue, hausser ou annulé par Donald Trump qui a lancé de nombreux chiffres jusqu’à maintenant. C’est sûr que ces tarifs nous affectent », déclare monsieur Veilleux.

Le Syndicat représentant 8 655 propriétaires forestiers des huit MRC du Bas-Saint-Laurent tiendra son assemblée générale annuelle le 8 mai à l’Hôtel Rimouski. Le président Maurice Veilleux tirera alors sa révérence après une implication de 10 ans au sein du conseil d’administration. Il devrait être remplacé par l’actuel vice-président, Michel Lepage.