Briser la solitude dans un deuil périnatal
15 octobre : journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal
La 17e édition de la Cérémonie des Anges, organisée par le Centre périnatal Entre Deux Vagues, se tiendra ce mercredi 15 octobre au parc Beauséjour de Rimouski.
Cette cérémonie se tient dans le cadre de la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal, qui est le deuil vécu lors de la perte d’un enfant, que ce soit pendant la grossesse, à l’accouchement ou au cours de sa première année de vie.
Ce qui était au début une envolée de ballons s’est transformé au fil des années pour devenir une marche, en soirée.
« Depuis l’an dernier, on ne remet plus seulement un petit lampion aux parents. On enlève la chandelle à batterie qui s’y trouve, pour y mettre de la terre. Les parents écrivent un mot, dans un papier ensemencé, qui deviendra une plante », explique la Coordonnatrice aux activités et à la programmation du Centre, Claudie Castonguay.
Briser la solitude
« On estime qu’environ 20 % des femmes vont voir leur grossesse se terminer par une fausse couche. C’est toutefois très tabou. Lorsqu’une femme vit une fausse couche, elle se sent souvent seule et au dépourvu. L’homme aussi vit un deuil. Même si ce n’est pas lui qui a vécu la grossesse, sa douleur n’est pas moindre. Il faut que ces familles sachent qu’elles ne sont pas seules là-dedans. C’est pour cette raison que nous offrons des services au-delà de la Cérémonie des anges », souligne madame Castonguay.
Il y a entre autres des rencontres individuelles et des rencontres de groupe, une fois par mois.
Important d’aller chercher de l’aide
À l’approche du 15 octobre, Claudie Castonguay réitère qu’il est important que les parents affligés par un deuil se tournent vers les ressources qui leur sont offertes, notamment pour les aider à se sentir moins seuls dans leur douleur.
« Les femmes qui vivent des fausses couches ont tendance à penser qu’elles sont les seules à vivre cette perte, mais c’est faux. Une femme sur cinq perd un enfant. »
Elle souhaite aussi que les proches des familles affligés prennent conscience que des paroles prononcées dans un but de consoler peuvent avoir l’effet contraire.
« Ils se font dire qu’il vaut mieux avoir perdu leur bébé à ce moment-là, avant qu’ils n’aient eu le temps de s’attacher à lui, ou encore que leur douleur est moins grande que s’ils avaient connu leur enfant, que ce serait pire s’ils l’avaient ramené en vie de l’hôpital pour qu’il décède ensuite. La peine ne se calcule pas de cette façon. Les parents rêvent de leurs enfants. Dès que le test de grossesse revient positif, ils s’attachent à l’enfant. Il peut aussi y avoir des femmes qui n’auront pas pris conscience nécessairement de leur grossesse au moment de perdre leur bébé et quand elles le réalisent, ça peut frapper plus. »
Comment soutenir un proche
Madame Castonguay suggère plutôt de ne pas craindre les silences.
« Dans la proche aidance, le fait de ne pas parler est autant aidant pour certaines personnes. Il faut alors que ce soit un silence actif : répondre, tendre une boite de mouchoirs. Il ne faut pas non plus penser à gérer la vie et les activités des personnes endeuillées. Il est possible d’apporter son soutien, en donnant de la nourriture ou simplement en leur demandant ce qui les aiderait. »

Finalement, elle rappelle qu’un deuil périnatal ne fait pas seulement mal au moment où il survient.
« Souvent, on pense à la famille, au couple ou à la personne dans l’immédiat, mais au bout d’un an, lors de l’anniversaire du décès ou lors de la date qu’aurait été sa fête, ce sont des dates qui sont remarquées. »
Cérémonie
Les personnes qui souhaitent prendre part à la Cérémonie des Anges doivent s’y inscrire d’ici le 13 octobre par téléphone ou sur le site Internet du Centre. Tous les parents et leurs proches qui ont vécu un deuil périnatal sont invités.
Les familles qui souhaitent obtenir plus d’informations sur les services du Centre, en lien avec le deuil périnatal, peuvent communiquer avec l’équipe au 418 723-3944.