Bilan 2025 : Chef Fred Poutinerie ferme ses fourneaux
Pour ses deux restaurants de Rimouski et de Matane
Le Soir.ca poursuit sa rétrospective des nouvelles marquantes de 2025. En septembre, Chef Fred Poutinerie annonçait sa fermeture définitive. Son propriétaire, Frédéric Boucher, en a fait l’annonce pour ses deux restaurants de Rimouski et de Matane.
Ce dernier avait ouvert en 2016. Depuis ce temps, l’entreprise s’était aussi implantée à Amqui, Mont-Joli puis à Rimouski.
La variété des poutines offertes a constamment augmenté et le réputé chef matanais a toujours bonifié son menu. Le contexte économique actuel n’était plus viable.
« Ce n’est pas facile. Nous avons toujours eu une bonne clientèle, mais tout augmente et les gens ont moins de capacité d’achat. Nous sommes obligés d’augmenter nos prix, mais notre chiffre d’affaires baisse », a déclaré monsieur Boucher.
Il affirmait que l’étau s’est resserré au point où la déchirante décision de fermer l’entreprise était inévitable.
« Au départ, on travaillait sept jours par semaine et c’était une belle aventure, mais depuis un bout, on le faisait uniquement pour survivre. À un moment donné, peu importe ce qu’on faisait, ça ne répondait plus. »
Nouveau départ
En novembre, Frédérick Boucher a toutefois repris du service, mais cette fois-ci à titre de traiteur.
« J’ai pris le temps de décanter et me reposer. Pendant plusieurs semaines, je dormais pratiquement 15 heures par jour, tellement j’étais brûlé de tout ce que j’avais vécu. »
Après avoir encaissé le deuil de son restaurant, Chef Fred devait se tourner vers l’avenir. C’est alors qu’il a eu l’idée de lancer un service de traiteur.
« C’était quelque chose que j’avais déjà fait. J’avais déjà élaboré des recettes avec un de mes amis et l’idée me semblait bonne. En plus, ça me permet d’avoir ma petite entreprise et d’être maître de mes affaires tout en continuant à cuisiner. »
L’idée était aussi de s’enlever le stress de devoir gérer un restaurant dans les circonstances économiques actuelles.
« Je m’amuse sans avoir à me soucier de tout ce qui vient avec un restaurant. J’ai aussi une plus grande liberté puisque je ne suis pas enchaîné dans la cuisine à attendre des clients. Je me déplace chez eux quand ils m’en font la demande », poursuit Fred.

Le pari semble réussi puisqu’il a déjà de nombreux contrats pour les mois de décembre et janvier. « Ça semble s’aligner pour que je puisse vivre de la cuisine encore un bout de temps », confie-t-il.
Le menu qu’il propose sera beaucoup plus gastronomique avec du canard, du bœuf, de l’agneau et des fruits de mer avec des potages et des desserts pour tous les types de réunions, qu’elles soient familiales ou en entreprise.
« Il n’y aura pas seulement du gastronomique. Bientôt, on explorera d’autres créneaux qu’on n’a pas encore dans la région. »
Et l’expérience de la poutinerie?
Chef Fred croit qu’on peut encore tenir un restaurant et bien en vivre, mais il y a des dangers. « C’est risqué et ça doit être géré de manière très serrée. Je suis convaincu que même les restaurateurs qui vont bien voient une différence sur le plan de la rentabilité. Ce n’est pas parce qu’on offre de bons produits que les gens sont plus riches. »
Les derniers temps étaient particulièrement difficiles puisqu’il passait la grande partie de son temps dans le bureau à se demander comment faire pour survivre plutôt que de se concentrer sur le volet créatif de la cuisine.
« C’est un gros stress de moins et je suis content de pouvoir me concentrer à nouveau sur le plaisir de créer des plats et simplement cuisiner. »
En 2022 et 2023, Chef Fred Poutinerie de Matane et de Rimouski avait remporté le prestigieux titre du Roi de la Poutine au Québec.

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