Pascan : il n’y avait plus de vols directs de Mont-Joli vers les grands centres
L’Est du Bas-Saint-Laurent n’est officiellement plus relié aux grands centres par voie aérienne. La fin du Programme d’aide pour le maintien des services aériens régionaux essentiels du gouvernement du Québec force Pascan Aviation, principal transporteur de l’aéroport de Mont-Joli, à réduire ses services.
Le président de la Régie intermunicipale et préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis, dénonce cette décision qui réduit considérablement l’accessibilité aérienne pour les résidents du Bas-Saint-Laurent, les isolant ainsi des grands centres urbains.
« C’est un coup dur pour nos citoyens. Encore une fois, on se retrouve avec une perte de service pour les populations des MRC. Nous avons besoin d’une vision structurante, de perspective de développement à long terme, de direction claire en matière de transport aérien en région. Les citoyens de l’Est-du-Québec ont souvent l’impression d’être des citoyens de seconde zone », croit monsieur Paradis.
La Régie interpelle aussi le gouvernement fédéral dans ce dossier.
« Depuis le départ d’Air Canada des régions comme la nôtre, Ottawa est invisible et reste sourd à nos demandes. Le transport aérien relève du fédéral, quand est-ce que ce gouvernement va prendre ses responsabilités et être un partenaire digne de ce nom dans ce dossier? », s’indigne Eddy Métivier, vice-président de la Régie et maire de Matane.
Solution permanente
Pascan Aviation offrait cinq vols hebdomadaires vers Montréal-Saint-Hubert et Québec, une liaison vitale pour la région.
Bruno Paradis réitère également la volonté de son organisation à travailler pour trouver une solution permanente et à long terme pour le bien des communautés régionales.
« Des solutions existent, comme la relance d’un programme de financement ou l’adoption de modèles alternatifs tels que Région’Air. Il s’agit d’un projet que nous avions proposé et qui permettrait par exemple à des citoyens de Gaspé ou de Bonaventure de se déplacer à Mont-Joli pour se joindre à des vols vers les grands centres, pour minimiser les coûts. L’Union des municipalités du Québec avait également proposé un projet similaire au gouvernement. »
De l’argent à l’infini
Lors d’une récente visite à Rimouski en novembre, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a indiqué que le gouvernement du Québec ne répétera pas son aide d’urgence accordée à Pascan Aviation.
« Ce sont des décisions de gestion qui ont été prises par la direction de Pascan. On leur a donné un total de 67 M$ en soutien aux opérations. Il faut trouver un équilibre entre soutenir nos transporteurs pour assurer une desserte régionale adéquate et consolider l’offre des vols. J’ai réactivé un comité permanent sur l’aérien, dont fait partie Pascan, pour justement voir quels sont les problèmes. Les gens trouvent qu’il n’y a pas assez de vols et que ceux qu’il y a ne sont pas assez fiables. C’est beau d’avoir un billet à 500$, mais si le vol ne part pas, on n’est pas plus avancé », élabore madame Guilbault.
Appelée à préciser si l’aide d’urgence pour Pascan allait être répétée, la vice-première ministre a été claire: le gouvernement a mis suffisamment de fonds sur la table pour les transporteurs aériens.
« Il y a d’autres programmes, comme le Programme d’accès aérien aux régions (PAAR). Il reste de l’argent dans ce programme-là. On ne peut pas donner de l’argent à l’infini quand quelque chose ne fonctionne pas à la source », affirme-t-elle.