COP28 à Dubaï : un accord historique, mais insuffisant
Des attentes élevées selon la députée d'Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina MichaudDe retour de Dubaï où elle participait à la COP28 en tant que déléguée, la députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina Michaud, salue l’adoption d’une déclaration finale historique qui mentionne pour la première fois les énergies fossiles.
Porte-parole du Bloc Québécois en matière de changements climatiques, elle se désole que le Canada, qui avait été désigné cofacilitateur des négociations, n’ait pas davantage concouru à l’émergence d’une position plus ferme et qui soit plus efficace dans la lutte aux changements climatiques.
Selon madame Michaud, les attentes étaient élevées et la présidence a tout juste échappé à un échec de la COP28 ainsi qu’à la remise en question de la pertinence de la conférence internationale pour l’atteinte des objectifs climatiques mondiaux.
« Aujourd’hui, la déclaration appelle les pays à « s’éloigner » des énergies fossiles. Un langage plutôt modeste alors que la science indique clairement que le monde doit « sortir » des énergies fossiles pour limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Même si Ottawa semble vouloir restreindre les émissions polluantes de l’industrie gazière et pétrolière, son plan est irresponsable et son effort climatique demeure insuffisant pour lui permettre de respecter ses propres engagements en vertu de l’Accord de Paris », estime-t-elle.
Effets irréversibles
Kristina Michaud rappelle que le plan de plafonnement des émissions du Canada ne s’appliquera qu’à compter de 2030, ce qui indique qu’il sera sans effet sur l’atteinte des cibles. Or, si d’ici là, le monde ne réduit pas les émissions de 45%, le réchauffement climatique atteindra des seuils qui auront des effets irréversibles.
« Le Canada doit contraindre davantage les entreprises pétrolières et gazières pour qu’elles réduisent significativement leur niveau de pollution par le carbone. Sinon, on fonce tout droit vers un nouvel échec », explique la représentante bloquiste.
Pendant que le Canada et d’autres pays propétroliers cherchent à éviter de s’engager dans la véritable transition énergétique, d’autres états, dont le Québec – qui copréside l’alliance « Au-delà du pétrole et du gaz » travaillent ensemble pour faciliter l’arrêt progressif et maîtrisé de la production pétrolière et gazière.
« Nous avons donc d’un côté le Québec qui travaille concrètement pour lutter contre les changements climatiques et en faveur de la transition énergétique, et de l’autre, le gouvernement fédéral canadien qui verse chaque année aux pétrolières canadiennes des milliards de fonds publics », conclut la députée Michaud.