Braconnage : 300 000 $ d’amendes au Bas-Saint-Laurent
Québec a rendu publique la liste des 90 individus qui devront payer des amendes totalisant 300 000 $, à la suite du démantèlement d’un impressionnant réseau de braconnage d’éperlans arc-en-ciel impliquant de près de 200 individus au Bas-Saint-Laurent, survenu le 27 février 2020.
L’opération Effiléfin avait nécessité la participation de plus de 140 agents de protection de la faune.
L’enquête avait débuté en 2017. Elle visait principalement la vente, l’achat, la possession illégale et le dépassement des limites de poissons et de gibier, la capture illégale de poissons, principalement l’éperlan arc-en-ciel mais aussi le bar rayé.
Martin Plourde, de Trois-Pistoles, devra notamment payer des pénalités de 51 450 $, en plus de voir l’annulation de son certificat du chasseur et l’interdiction d’en solliciter un nouveau pour 24 mois.
D’autres contrevenants, Denis Leclerc de Notre-Dame-des-Neiges, Narcisse Lévesque de Trois-Pistoles et Michel Alexandre de L’Isle-Verte, débourseront respectivement 26 467 $, 16 425 $ et 15 225 $.
Selon le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, la majorité des dossiers se sont réglés par la transmission de plaidoyers de culpabilité.
Les contrevenants proviennent majoritairement des Basques, mais aussi des MRC de Rimouski, de Rivière-du-Loup et du Témiscouata.
40 000 éperlans vendus illégalement
« L’enquête a permis de démontrer l’existence de sept cellules distinctes, ou sept pêcheurs, qui opéraient principalement à Trois-Pistoles et à l’Isle-Verte. Certains suspects écoulaient leurs captures entre Rivière-du-Loup et Rimouski, mais principalement à Trois-Pistoles et à l’Isle-Verte », expliquait, en 2020, le directeur du Service de la protection de la faune des régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles, le commandant Denis Caron.
Seulement pour l’hiver 2019-2020, le travail des agents de la faune avait révélé que 40 000 éperlans ont été vendus illégalement.
Habiles pêcheurs
Selon le chef de service des postes de Pointe-au-Père et Causapscal en 2020, le lieutenant Alain Dubé, les pêcheurs suspects récoltaient simplement leurs prises sur la banquise en cabanes, à la ligne.
« Certains pêcheurs très habiles pouvaient capturer plusieurs quotas par jour. La limite quotidienne est de 60 poissons. Ils pêchaient de 200 à 300 éperlans par jour pour les vendre ensuite à leurs clients ».
La valeur marchande se situait à 4$ la livre, comprenant de 12 à 15 éperlans. Et de 3$ à 5$ la douzaine, selon que les éperlans étaient petits ou gros, frais ou congelés. Un quota de 60 éperlans avait une valeur de revente de 15 $ à 25 $ selon les mêmes conditions de grosseur et de fraîcheur.
En tout temps et de manière confidentielle, les citoyens peuvent aider la Protection de la faune du Québec à contrer le braconnage en signalant tout acte de braconnage, situation suspecte ou geste allant à l’encontre de la faune ou de ses habitats en signalant le 1 800 463-2191 ou par Internet à SOS Braconnage – Urgence faune sauvage.
Avec la collaboration d’Ernie Wells