SOPER/Novarium : Jean Pouliot s’excuse
L'ex-président du conseil d'administration prend une partie du blâmeL’ex-président du conseil d’administration de Novarium, Jean Pouliot, s’excuse auprès de la population rimouskoise d’avoir trop fait confiance à l’ancien directeur général, Martin Beaulieu. Sans en parler aux autres membres du CA, il a lui accordé une hausse salariale substantielle de 40 000 $ pour gérer l’ensemble du bâtiment construit sur la 2e rue Est.
« C’est mon erreur. J’aurais dû aller au conseil d’administration avec cette partie-là pour avoir modifié le contrat de travail du directeur général en place. Avec toutes ses livraisons du passé, il avait un très bon carnet de résultats. On aurait dû être plus vigilant », soutient-il dans une entrevue accordée à TVA Nouvelles.
Pour expliquer les latitudes financières dans le dossier de Novarium, monsieur Pouliot soutient qu’un avis juridique, confirmant que la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) n’était pas un organisme municipal, a orienté plusieurs décisions sans suivre les règles régissant une telle entité.
« Cet avis légal stipulait que la SOPER avait le droit de contracter, comme elle contractait, sans être lié au cadre municipal. Toutes les décisions ont été prises en fonction que ce n’était pas un organisme municipal. Évidemment, avec tout ce qu’on sait aujourd’hui, il aurait fallu agir autrement », a-t-il indiqué à la journaliste Katia Laflamme.
La SOPER savait
S’il croit au potentiel de l’économie bleue, l’occasion pour une génération, dit-il, pour mettre Rimouski « sur la carte », Jean Pouliot réfute les allégations du maire de Rimouski, Guy Caron, que les membres du conseil d’administration de la SOPER n’étaient pas au courant du gouffre financier qui se dessinait pour Novarium.
« Pour ce qui est de l’ensemble des données financières, c’était connu à la SOPER. C’était dans les états financiers. L’année précédant les travaux de la garderie (privée subventionnée, située dans l’immeuble de Novarium, inaugurée en janvier 2024), il y avait 800 000 $ réservés pour Novarium. Le montant était au bilan. Quand on dit qu’il est disparu, il était au bilan », jure monsieur Pouliot.
La Commission municipale du Québec a dévoilé, vendredi dernier, son rapport d’enquête à la suite d’une divulgation d’actes répréhensibles à l’égard de la SOPER.
Elle conclut à un usage abusif des fonds ou des biens d’un organisme public et à un cas grave de mauvaise gestion.
« Des fonds publics importants ont été dépensés dans le cadre du projet de la zone bleue. Dans ce contexte, il y a notamment eu un manque de contrôle du conseil d’administration sur les actions de l’ancien directeur général, des décisions concernant Novarium prises à l’insu de la majorité du conseil d’administration de la SOPER et le paiement de dépenses importantes de déplacement pour le compte de Novarium », mentionne le président de la Commission municipale du Québec, Jean-Philippe Marois.
Confiance aveugle envers l’ancien directeur
Fort des succès passés, il ressort de l’enquête que le conseil d’administration avait grandement confiance en Martin Beaulieu.
Le CA lui a laissé une grande marge de manœuvre, notamment par rapport à certaines décisions prises à l’égard de Novarium, qui engageait la responsabilité de la SOPER.
« Il dépense l’argent de la SOPER, provenant de fonds publics, pour le compte de Novarium, sans se soucier des conséquences sur la SOPER. Ces engagements financiers pris en faveur de Novarium par la SOPER engagent également la responsabilité financière de la Ville ainsi que celle de la MRC.
En 2023, les voyages et dépenses ont occasionné des coûts de 37 000 $ pour l’ancien directeur général et de 73 500 $ pour une employée, soit pour l’achat de billets d’avion, de repas au restaurant ainsi que le paiement d’alcool et d’hébergement lors de déplacements au Québec et à l’extérieur du pays pour le compte de Novarium.