Les campeurs voient leur saison menacée
La crise du coronavirus, la période de confinement et les mises en garde de la Direction de la santé publique sur le fait que la distanciation de deux mètres va durer encore plusieurs semaines menacent la prochaine saison de camping.
C’est ce que constate la présidente de la section régionale de la Fédération québécoise de camping et caravaning (FQCC), Nathalie Sénéchal, de Rimouski.
« Le mot d’ordre de la Fédération est qu’on ne bouge pas tant qu’il n’y a pas de nouveau du côté du gouvernement. Nous et la Fédération avons déjà annulé toutes les activités qui étaient prévues jusqu’au 1er juin. Nous sommes vraiment stressés quant à savoir ce qui se passera avec la saison de camping. Évidemment, les rassemblements ne sont pas permis et à écouter monsieur Legault (le premier ministre), à savoir que les rassemblements ne seront pas permis avant plusieurs mois, je dois vous avouer que ça m’inquiète », exprime-t-elle.
Retombées économiques perdues
« Le plaisir du camping, c’est de se réunir, d’être avec d’autres gens, alors je ne vois pas comment on pourra éviter un méga-flop cette année. On pourrait partir la saison au mois de juillet, mais je crains que des retombées économiques ne soient perdus à bien des endroits. Il y a des menaces autant pour nos activités comme campeurs que pour la Fédération, car il y a toujours des grands rassemblements dans l’été. »
Mais n’y aurait-il pas moyen d’organiser les lieux de camping en fonction de la crise du coronavirus?
« Si vous êtes deux ou trois groupes de campeurs avec des familles de quatre ou cinq personnes, et que vous voulez faire un feu, les gens seront très distancés les uns des autres. Le plaisir du camping, c’est aussi de participer aux activités, comme les tournois de volleyball. Si on se retrouve confiné dans sa propre roulotte, c’est un peu plate », répond madame Sénéchal.
Inquiétude et déception
« Ce serait fort étonnant que la crise n’ait pas d’impact sur la prochaine saison de camping. Ça dépendra toujours de ce que le premier ministre nous dira, mais dans l’état actuel des choses, je crois qu’il y aura un gros impact sur le camping. Pour le moment, on est inquiet avant d’être déçu », poursuit Nathalie Sénéchal.
Cette dernière et sa famille de trois personnes organisent d’habitude leurs sorties en caravane à sellette toujours avec les mêmes amis, cinq ménages qui totalisent plus de 20 personnes.
Camping éphémère
Par ailleurs, la section régionale de la FQCC a obtenu l’accord de la Ville de Rimouski pour installer un camping éphémère sur le stationnement du Colisée, du 6 au 9 août.
Pour une seconde année, un terrain de camping improvisé est proposé aux festivaliers qui participent aux Grandes Fêtes TELUS. L’année dernière, 75 emplacements ont accueilli quelque 250 campeurs sur le terrain de l’exposition agricole. « Nous avions réalisé qu’il y avait là un besoin, à Rimouski, et ça a été couronné de succès », rappelle madame Sénéchal.
« Ce terrain n’est pas disponible cette année en raison du fait que l’Exposition agricole se tient le week-end précédent les Grandes Fêtes. Nous aurons un site quand même complet et près des services et des lieux des Grandes Fêtes (parc Beauséjour). On pourra utiliser des génératrices sur place et des services d’eau potable et d’électricité (au besoin) seront fournis. Il sera possible d’obtenir un service de vidange sur demande, moyennant des frais de 20 $. Par contre, on ne pourra plus accueillir de tentes », conclut Nathalie Sénéchal.
Les retombées économiques sont importantes, car la majorité des campeurs profitent aussi des plaisirs du centre-ville, selon la présidente régionale de la FQCC.