Québec mis en garde contre les « gloutons » de la finance
Le gouvernement se fait généreux pour soutenir les entreprises en période de crise, mais le Parti Québécois le met en garde contre ceux qu’il appelle les « gloutons » de la finance.
Le député de René-Lévesque et porte-parole du Parti Québécois en matière de finances, Martin Ouellet, demande des garanties : « L’aide financière versée par Québec aux entreprises doit servir à soutenir un maximum de PME (petites et moyennes entreprises) et de travailleurs, et seulement à ça! Autrement dit, on doit absolument éviter qu’elle aboutisse dans les poches des hauts dirigeants », a-t-il déclaré.
Le même scénario
« C’est un film dans lequel les Québécois ont déjà joué, et ils l’ont détesté : voir l’argent public destiné à sauver des entreprises d’ici servir, finalement, à enrichir une poignée de dirigeants se trouvant à leur tête. Alors qu’on s’apprête à faire pleuvoir les milliards, nous devons absolument éviter que ce scénario scandaleux se répète », a insisté le député de René-Lévesque.
Exigences fermes
Le Parti Québécois, par la voix de son porte-parole, propose donc que l’aide aux entreprises, notamment celle de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), soit octroyée seulement si les deux exigences suivantes sont respectées :
▪ L’entreprise s’engage à geler les salaires de la haute direction;
▪ L’entreprise s’engage à reporter la rémunération incitative (les bonis).
Le 30 mars dernier, lors de l’annonce d’une enveloppe de 4 G$ pour appuyer les entreprises québécoises affectées temporairement par la crise, la Caisse a entre autres décidé, vu le contexte économique actuel, de geler les salaires de l’ensemble des leaders de l’organisation et de ses filiales.
« Plus que jamais, nous devons nous serrer les coudes et agir de façon cohérente. J’encourage également un maximum de dirigeants d’entreprise à s’astreindre volontairement au même régime; ce serait un beau geste de solidarité », a conclu Martin Ouellet.
EN BREF ▪ Le Parti Québécois refuse que l’argent public serve à enrichir une poignée de dirigeants. ▪ Les fonds appelés à être versés, notamment par la CDPQ, doivent uniquement servir à accompagner les entreprises et les travailleurs de l’autre côté de la crise. ▪ Pour recevoir une aide gouvernementale, les entreprises devraient s’engager à geler le salaire de leurs dirigeants et à reporter les bonis.