Encore faut-il pouvoir ouvrir!
La Ville de Rimouski fait preuve de bonnes intentions en accordant certains assouplissements réglementaires aux restaurateurs et propriétaires de bars, pour favoriser leur relance, mais encore faudrait-il qu’ils aient la permission d’ouvrir!
Une permission qui viendra d’abord du gouvernement du Québec et de la Direction nationale de la Santé publique.
C’est ce que considèrent une restauratrice, Marie-Ève Ouellet et un tenancier, Luc Pichette, propriétaire du bar Le Campus. Celui-ci est également impliqué au sein de la Nouvelle Association des Bars du Québec (NABQ).
La Ville de Rimouski accorde aux propriétaires de restaurants et de bars l’autorisation exceptionnelle d’empiéter sur les stationnements publics pour ouvrir des terrasses des assez spacieuses pour respecter les consignes sanitaires. Elle a aussi manifesté son intérêt pour tout projet original qui lui serait présenté. Par contre, le maire, Marc Parent, croit que ce n’est pas le rôle de la Ville d’investir l’argent des contribuables pour appuyer les commerçants.
On ne peut pas!
« Les mesures de la Ville démontrent de bonnes intentions, mais elles ne sont pas suffisantes pour nous aider, pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas rouverts parce que nous n’avons pas encore eu l’accord de la Santé publique et de la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail). La Ville nous permet d’avoir des terrasses, mais on n’a pas le droit de les mettre en place. J’ai d’ailleurs accueilli un représentant de la Ville désirer de nous aider ce matin et je lui ai dit. C’est contradictoire et c’est ce que je lui ai expliqué », raconte Marie-Ève Ouellet, la propriétaire du Café La Brûlerie d’ici et du bistro Le Barista.
« Je comprends que la Ville a de bonnes idées et de bonnes intentions, mais ça ne nous donne pas grand’chose de plus. Ce que la Ville peut faire de plus important pour nous aider, c’est de faire pression sur Québec pour qu’on puisse rouvrir. Nous n’en sommes même pas à la phase d’ouverture des bars et des restaurants sur la planification provinciale. Les bons gestes de la Ville sont comme un cadeau qu’on n’aurait pas le droit d’ouvrir », continue madame Ouellet.
Déconfinement régional
« Je suis tout-à-fait d’accord avec ce que dit madame Ouellet. Il faut que la Ville nous aide à convaincre le gouvernement du Québec de procéder à un déconfinement régional plus rapide qu’ailleurs, chez nous, vu le très faible taux de propagation. La NBAQ a d’ailleurs adopté une position favorable, à ce sujet. Pour ce qui est des terrasses permises par la Ville, c’est une très belle initiative qui nous facilitera les choses lors de la réouverture », insiste Luc Pichette.
Un début
Pour le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Jonathan Laterreur, considère que c’est un début.
« C’est une bonne base de ce qu’on espère. Cela me rappelle que le maire de Québec, Régis Labeaume, a mentionné aujourd’hui en faisant état de ce genre d’actions pour sa Ville, que les restaurants et les bars font partie intégrante de la base même de l’industrie touristique. Ce sont des raisons parmi lesquelles nous accueillons des touristes. Tout ce qu’on va pouvoir mettre en place pour aider les bars, les restaurants et les microbrasseries sera le bienvenu. »
Des milliers de dollars
« Je souhaite l’avènement de ce genre de mesures, le plus vite possible. Tout ne dépend pas de la Ville. On peut penser notamment à la fameuse Régie des loteries, des alcools et des jeux du Québec (qui émet des permis) qui doit s’assurer de son côté que tout est en règle. J’essaie d’être patient, mais ce sont des milliers de dollars perdus dont on parle. On peut être heureux que les choses vont bouger. Mais on en attend davantage », reconnaît-il enfin.
À propos de la Régie et des organismes qui émettent des permis, la NABQ a déjà fait valoir que les gouvernements municipaux et provincial devraient autoriser une période de grâce pour le paiement de ces permis.