Y-a-t-il des risques à télécharger l’application Alerte COVID-19?
Parmi les nombreux points d’interrogation concernant la crise sanitaire, il y a la décision ou non de télécharger l’application de traçabilité mise au point pour le gouvernement fédéral et adoptée par le gouvernement du Québec, qui le propose à ses citoyens depuis une semaine.
Une ressource fort intéressante à ce sujet est le réputé communicateur spécialisé François Charron, qui vient d’émettre un avis sur le sujet. « Beaucoup de désinformation circule sur celle-ci, notamment dans des publications Facebook. Certains ont des craintes et se demandent comment ça fonctionne ou si elle est sécuritaire », estime monsieur Charron.
«Débutons par le fonctionnement de l’application Alerte COVID. Le principe fondamental de l’application est de nous avertir si l’on a été en contact avec quelqu’un qui a contracté la Covid-19.
« Pour cela, l’application Alerte COVID utilise le Bluetooth de notre iPhone ou téléphone Android et non pas notre géolocalisation. Pour être plus précis, il utilise un signal Bluetooth à faible consommation (Bluetooth Low Energy / BLE). Les appareils qui ont l’application et qui sont à proximité s’envoient un code à tous les 5 minutes. Ce code permet simplement de dire que: téléphone A a été près de téléphone B », explique-t-il dans une récente chronique sur son site Internet », précise-t-il.
Chaîne d’information
« Une personne qui contracte la COVID-19 doit alors aller le spécifier dans l’application. La base de données de l’application va alors regarder dans l’ensemble de la liste des codes de traçage (quand téléphone A a dit avoir rencontré téléphone B). Ceux ayant été à moins de 2 mètres de distance, pendant plus de 15 minutes, d’une personne infectée au cours des 14 jours précédents reçoivent alors une notification pour spécifier qu’ils ont été en contact avec une personne ayant contracté la maladie », précise aussi le spécialiste.
Monsieur Charron recommande ensuite fortement d’aller effectuer un test de dépistage et de rester en isolement en attendant les résultats du test. Pour ceux qui se posent des questions sur le plan de la consommation de données mobiles et d’internet, l’application en utilise, mais légèrement. Quelques fois par jour, l’application va consulter la base de données pour voir si l’on a été en contact avec quelqu’un qui a dit avoir la maladie.
Vie privée et collecte d’information
Pour monsieur Charron, si la seule raison qui vous fait hésiter est votre inquiétude sur l’intrusion dans la vie privée que cet outil pourrait impliquer, ce ne devrait pas entrer en considération.
« Aucune de ces informations n’est pertinente pour eux (les gouvernements) ou pour l’utilisation de l’application. À combien d’applications donne-t-on l’accès à notre géolocalisation, nos contacts, notre numéro de téléphone? Pratiquement toutes les applications demandent ces accès et on les donne sans trop se poser de questions. Facebook et Google sont des monstres qui gobent nos informations et qui en savent pratiquement plus sur nous que nos gouvernements.»
« Bref, l’application Alerte COVID s’avère bien plus sécuritaire puisqu’elle n’utilise pas:
- Notre GPS
- Notre emplacement
- Notre nom
- Notre adresse
- Nos contacts
- Nos informations de santé et celles des autres. »
Aux dires de François Charron, il n’y a pas de risque zéro pour la sécurité de notre appareil, puisqu’il existe des personnes qui exploitent le système Bluetooth à des fins malveillantes.
Mais, rappelle-t-il, aucun cas de grande fraude n’a été répertorié depuis l’instauration de l’application et qu’il demeure toujours important de protéger son appareil avec une solution de protection.