Le Site historique maritime a accueilli cinq fois moins de visiteurs payants que l’an dernier
Le Site historique maritime de la Pointe-au-Père (SHMP) conclura son année d’opération 2020 avec un léger déficit, mais bien moins important que ce que son directeur général avait anticipé en raison de la crise sanitaire.
« C’est un triste bilan », soutient Serge Guay, au sujet de la saison touristique 2020, mais un bilan qui fera état d’un manque à gagner allant de zéro à 50 000 $, comparativement au déficit appréhendé de 500 000 $ que le directeur général avait mentionné en juillet, lors de la réouverture du SHMP pour l’été 2020.
Le quai de Pointe-au-Père, le phare et les environs du Site ont toutefois amené leur lot de visiteurs à l’extérieur. Il faut dire que bien des caravaniers et propriétaires de véhicules récréatifs motorisés ont profité de la tolérance exceptionnelle pour y faire du camping « sauvage ».
Saison à oublier
« Le sous-marin Onondaga étant fermé en raison de la crise du coronavirus, on ne pouvait accueillir des visiteurs qu’au Musée de l’Empress of Ireland, mais en groupes réduits. Nous concluons la saison avec environ 16 000 visiteurs dans le Musée. C’est une saison à oublier, même si on a vu énormément de personnes sur le site. Ce fut un été où les gens ont passé beaucoup de temps, plusieurs heures sur notre site. Nous avions même un employé dehors, juste pour contrôler la circulation et répondre aux demandes d’information. Il y a eu entre 1 000 et 2 000 personnes par jour », rappelle monsieur Guay.
Le bon côté de la chose est que ces personnes qui n’ont fait qu’observer les environs du Site pourraient y revenir éventuellement. Les 16 000 personnes accueillies ne représentent qu’un cinquième de la clientèle de l’an dernier, qui avait vu 80 000 visiteurs défiler au Site historique maritime de la Pointe-au-Père.
File d’attente
« Il rentrait du monde dans le Musée, mais ça faisait la file de 10 h à 17 h, parce qu’on ne pouvait recevoir que 50 personnes à la fois. C’était ça qui était un peu plate. Les gens devaient attendre. On nous a beaucoup demandé pour visiter le sous-marin, mais on ne pouvait pas le rouvrir dans ces conditions. Nous avons vu plus de monde qu’on pensait. Je ne m’attendais pas à ça. Nous avons rencontré des gens de l’Ouest du pays et de l’Ontario. Je dirais même qu’on a vu plus d’Ontariens que de gens du Bas-Saint-Laurent. Ces gens sont venus sur le site et ont voulu visiter le sous-marin. Ils pourraient y revenir. »
Soutien des gouvernements
Serge Guay n’hésite pas à dire que l’assistance financière des deux gouvernements fera une différence dans les livres comptables du SHMP.
« Les aides financières que nous avons obtenues font une grande différence, principalement le programme de soutien du gouvernement fédéral pour les salaires et une subvention de Patrimoine Canada pour les musées. Le gouvernement du Québec a pour sa part bonifié l’aide financière récurrente en provenance du ministère de la Culture et des Communications. Cette aide correspond à une contribution qui représente 10% de nos revenus habituels. Ces revenus sont constitués à 80% de droits d’entrée qui se chiffrent habituellement à 1 M$. Là, on a fait 100 000 $. On s’en sort quand même correctement sur le plan financier grâce aux subventions reçues », signale monsieur Guay.
Il fait cependant remarquer que seulement 19 des 40 employés normalement présents ont travaillé cet été.
La prochaine saison
Le Site historique maritime de la Pointe-au-Père rouvre habituellement les portes de certaines installations à la fin de février. Cela risque de ne pas être le cas en 2021, mais là n’est pas la priorité. Comme ce sont davantage les recettes enregistrées par le biais des visites du sous-marin Onondaga qui font la différence pour le SHMP, on va se concentrer là-dessus. Le sous-marin est habituellement ouvert au public à compter du 1er juin.
« Notre grande priorité pour 2021 est de trouver des mesures de précaution qui nous permettraient d’ouvrir le sous-marin, même si la crise sanitaire se poursuivait et que des mesures sanitaires étaient toujours en vigueur. Nous cherchons les bons outils. Par exemple, nous allons acheter et installer des filtreurs à air haute performance, qui vont permettre de visiter le sous-marin. Cependant, les visiteurs ne pourront pas y passer la nuit comme ce fut le cas auparavant. Nous pensons qu’on sera encore un peu à la limite, mais si l’on peut passer 300 à 500 personnes par jour, ça sauvera notre prochaine saison. Notre priorité, c’est ça », conclut monsieur Guay.