Québec prévoit créer 3 800 emplois en favorisant la souveraineté alimentaire
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, dévoile les mesures qui seront prises pour accroître l’autonomie alimentaire du Québec grâce à un investissement gouvernemental de 157 M$ qui permettra la création de 3 800 emplois.
Ces mesures vont permettre au secteur bioalimentaire de participer activement à la relance économique du Québec. L’investissement du gouvernement vise notamment à améliorer la productivité des entreprises du secteur bioalimentaire québécois et à en augmenter le nombre. De plus, le gouvernement compte mettre à profit l’intérêt grandissant des Québécois envers les produits bioalimentaires d’ici pour augmenter leur part de marché.
L’importance du secteur bioalimentaire a été mise à l’avant-plan dès le début de la pandémie de COVID-19. Bon nombre de consommateurs ont pris conscience de l’importance d’acheter local. Il est important pour le gouvernement de renforcer la capacité du Québec à alimenter ses citoyens avec des produits d’ici.
« Nous sommes fiers de ce qu’on produit. L’industrie agroalimentaire est au cœur de la vitalité de nos régions. Il faut hausser la production de produits d’ici et investir dans une campagne publicitaire pour inciter les Québécois à manger québécois », déclare le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne.
Accroître la production et la productivité
Les principaux facteurs limitatifs de la croissance des secteurs agricoles et de la transformation alimentaire sont le manque de main-d’œuvre et leur productivité. Une somme de 92,5 millions de dollars sur deux ans servira à soutenir la croissance de l’offre alimentaire et à accroître leur productivité. Ces investissements vont générer des retombées significatives en emplois de qualité et en valeur ajoutée dans toutes les régions du Québec.
Robotisation et automatisation
Les investissements en robotisation, en automatisation et en amélioration des standards de qualité dans les établissements de transformation alimentaire feront en sorte que davantage de produits agricoles québécois seront transformés chez nous.
Afin d’accélérer l’adoption de technologies et l’acquisition d’équipements pour augmenter la productivité agricole, l’aide financière octroyée par l’entremise de l’initiative ministérielle Productivité végétale sera bonifiée et sera plus accessible. Il sera dorénavant possible pour les entreprises agricoles de déposer des projets en tout temps et plus seulement lors de périodes déterminées.« C’est une importante annonce que nous apprécions et qui permettra de favoriser encore plus l’achat local. Il faut renforcer la productivité des entreprises de transformation alimentaire en développant la robotisation et l’automatisation, ce qui nous permettra en plus de contrer la pénurie de main-d’œuvre qui nous frappe durement », déclare la directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec, Sylvie Cloutier.
Les entreprises de transformation alimentaire du Québec génèrent des retombés économiques de 33 MM$ et créent 70 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. « Nous sommes un grand pilier de l’économie de la province », lance Mme Cloutier.
Pour illustrer que l’automatisation s’applique même aux petites entreprises, le ministre Lamontagne a donné l’exemple de la pâtisserie Les Gourmandises d’Olivier, de Rimouski, qui a investi dans une machine unique en Amérique du Nord, une imprimante à macarons importée directement de France.
La Financière agricole impliquée
Grâce à un investissement de 24 M$, La Financière agricole sera mise à contribution afin d’accélérer les investissements agricoles. Elle bonifiera significativement son niveau d’intervention dans des dossiers complexes et à risque élevé. S’y ajouteront 48 conseillers en financement, dont le mandat sera d’aller sur le terrain, dans l’ensemble des différents secteurs de production et régions, pour permettre la concrétisation de nouveaux projets d’investissement. Une attention particulière sera apportée aux entreprises en démarrage et aux secteurs émergents.
« Il faut que la Financière agricole ne soit pas seulement un assureur, mais aussi un levier financier pour accompagner nos producteurs dans leurs projets d’investissement. 70% de ce qu’on produit est transformé au Québec », lance le président de l’UPA, Marcel Groleau.
Le gouvernement entend investir pour développer les filières sectorielles qui ont un fort potentiel d’accroissement de l’autonomie alimentaire. Il soutiendra leur développement et renforcera la coordination entre les différents acteurs de ces filières, notamment la production et la transformation au Québec de fruits et de légumes, de bœuf ainsi que de céréales pour l’alimentation humaine.
Favoriser l’achat local
Ce sont 23,4 M$ qui serviront à stimuler la demande pour les produits alimentaires du Québec et à inciter les Québécois à privilégier les produits d’ici lors de leurs achats. Cette somme s’ajoute aux 12 M$ déjà prévus.
Outre le soutien financier de 2,5 M$ à Aliments du Québec annoncé en octobre dernier, un financement supplémentaire de 15 M$ permettra d’intensifier les campagnes publicitaires et d’appuyer les marques « Aliments du Québec » et ses déclinaisons, notamment par l’ajout d’actions d’identification et de promotion en magasin ainsi que par la multiplication des initiatives de promotion en région.
Le défi 12 $
Le gouvernement du Québec profite de l’occasion pour sensibiliser les Québécois au pouvoir de leur geste d’achat. Si chaque ménage québécois remplace chaque semaine, à l’épicerie ou au restaurant, 12 $ de ses achats de produits étrangers par l’achat d’aliments du Québec, cela permet d’augmenter d’un milliard de dollars par année la demande auprès des agriculteurs, des pêcheurs et des transformateurs alimentaires québécois. C’est un geste simple qui peut amener de grands bénéfices pour notre économie.