Rimouski aurait besoin d’au moins 305 logements additionnels
La crise du logement de nouveau mise en lumièreLe Comité logement Rimouski-Neigette veut attirer l’attention du gouvernement Legault sur les besoins criants de logements sociaux, alors que la pénurie de logements locatifs s’aggrave à Rimouski.
Une manifestation à ce sujet a réuni 70 personnes devant l’édifice gouvernemental du 337 Moreault, ce matin, à Rimouski.
Selon les données du dernier rapport sur le marché locatif de la SCHL diffusé le 28 janvier 2021, le taux d’inoccupation des logements locatifs à Rimouski a baissé drastiquement, passant de 2,7% à 0,9%. Cela signifie que 99,1% des logements sont occupés.
Le Comité se joint au FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain) pour réclamer un rehaussement majeur des sommes accordées annuellement pour le développement de nouveaux logements sociaux et un grand chantier de 50 000 unités en cinq ans, dont 305 à Rimouski et 665 dans le Bas-Saint-Laurent.
Consultations
À quelques jours de la fin des consultations pré-budgétaires, des militantes et militants pour le droit au logement ont manifesté ce matin devant les bureaux du Ministère des Affaires municipales et de l’habitation à Rimouski.
Un panneau a également été installé devant le ministère. « La ministre doit porter plus fort le message des organismes communautaires en habitation et des municipalités du Bas-Saint-Laurent auprès du ministre des Finances » commente Guy Labonté, coordonnateur du Comité logement. Cette action s’inscrit dans le cadre d’une série d’actions locales du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Record en 11 ans
« C’est le plus bas taux en 11 ans pour la ville et il est encore plus bas, à 0,2 % pour les logements familiaux de trois chambres à coucher et plus » souligne Guy Labonté.
Cette rareté fait craindre au Comité logement une détérioration de la situation déjà précaire des ménages locataires à faibles et modestes revenus, alors que le loyer moyen continue d’empirer. Le loyer mensuel moyen des logements de 3 chambres a d’ailleurs augmenté de 5,7% en un an, alors que l’IPC a augmenté de 0,8% note-t-il au passage.
Cette pénurie fait craindre le pire pour les locataires à faibles et modestes revenus dont la situation est déjà précaire. « Avant même la pandémie et les hausses de loyer, le revenu médian annuel des 2600 ménages locataires du Bas-Saint-Laurent dont le loyer accaparait 50% de leur revenu était de seulement 12 445 $ par année », rappelle Guy Labonté.
Pas beaucoup
« Une fois le loyer payé, il ne leur reste pas beaucoup pour manger, se déplacer et habiller les enfants et cela se fait au détriment de leur santé physique et mentale », souligne-t-il.
Le Comité logement Rimouski s’inquiète que dans le contexte actuel, les ménages locataires forcés de déménager ne trouve carrément pas à se reloger. « Ce sont autant de gens qui auraient besoin d’un logement social maintenant et qui doivent attendre des mois, voire des années parce que le Québec n’en finance pas suffisamment », déplore-t-il.
« Pour les petits villages, le logement social est autant essentiel pour permettre aux gens de demeurer dans leurs milieux, c’est un enjeu d’occupation du territoire qui devrait interpeller la ministre », souligne-t-il.
Rappelant que la ministre de l’Habitation Andrée Laforest a affirmé à plusieurs reprises que l’habitation est une priorité pour son gouvernement, le Comité logement espère un signal clair en faveur du logement social dans le prochain budget du gouvernement Legault.
Besoins criants
Pour répondre aux besoins criants, on demande le financement de nouveaux logements avec le programme Accès Logis, ce qu’il n’a pas fait dans ses 2 derniers budgets. « Les besoins sont là, pour réussir à y répondre il faut planifier sur plusieurs années et arrêter de financer au compte-goutte », explique Guy Labonté.
Par ailleurs, le Comité logement espère que les sommes manquantes pour réaliser l’ensemble des 12 500 logements sociaux annoncés par Québec depuis 10 ans qui ne sont pas encore construits seront enfin budgétées comme la Coalition avenir Québec s’est engagée à le faire à l’intérieur de son premier mandat.
Dans les circonstances, pour éviter que la crise du logement ne s’envenime, le logement social doit être une réelle priorité budgétaire selon le Comité logement.
Le Comité logement interpelle aussi les élues de la région à l’Assemblée nationale pour qu’ils et elles portent le message et pressent leur parti de faire de ce dossier une priorité.