Le « pas dans ma cour » va à l’encontre de la philosophie de la Ville
«On veut que les gens naissent, grandissent et vieillissent dans leur quartier» -le maire ParentLes remarques et critiques à l’encontre de deux projets importants, lues et entendues dans les médias conventionnels et sociaux au cours des deux dernières semaines, sont en contradiction avec la philosophie des élus et des employés de la Ville de Rimouski.
Le maire, Marc Parent, en a fait la remarque à un citoyen s’étant adressé à lui lors de la période des questions, à l’issue de l’assemblée du conseil municipal, hier soir. Le citoyen en question semblait opposé au projet de résidence pour personnes âgées de Groupe Fari de six étages et 140 logements, pour un investissement de 20 M$, sur la rue des Flandres.
« À propos de la fameuse promesse qu’il n’y aurait pas de gros projet à cet endroit, nous avons fait des vérifications et il n’y a aucune trace écrite d’un tel engagement que la Ville aurait pris. Ce terrain a toujours été réservé à un projet majeur, compte tenu des contraintes qui entourent la place. Je pense qu’il faut davantage mettre l’emphase sur une meilleure communication du projet de Fari pour répondre aux préoccupations des citoyens. Ils sont en droit de poser des questions et c’est tout à fait normal. Nous avons le devoir d’écouter les citoyens et de leur expliquer que ce projet est un excellent projet et qu’il est structurant (NDLR : il entraînera des retombées concrètes) », a commenté monsieur Parent.
Il a ajouté : « Ce que nous souhaitons, c’est que Rimouski soit une communauté et non pas 50 000 individus. On veut que chaque quartier constitue un milieu de vie dans lequel on peut naître, grandir, étudier, élever ses enfants et pouvoir y demeurer lorsqu’on vieillit. Nous allons donc continuer à tenter de mieux communiquer l’information aux gens qui ont des préoccupations et on espère pouvoir aller de l’avant avec ce projet. »
Garderie et projet majeur
Ça, c’était pour le projet de résidence pour personnes âgées dans Saint-Pie-X, mais il y a aussi une réaction de type « pas dans ma cour » dans Nazareth et une partie de Sacré-Cœur, pour un projet majeur de garderie. Des résidents craignent notamment un accroissement de la circulation automobile.
Si ces résidents du secteur des rues du Coteau et Jacob s’en sont plaints, un nouvel élément important entre maintenant en considération. L’entrepreneur en construction Gérald Albert a rendu public un projet de 156 logements à l’Ouest du boulevard « qui ne mène nulle part », le boulevard Henri-Bourrassa, près de la rue Lausanne.
Ce fameux boulevard d’à peine quelques dizaines de mètres avait été imaginé il y a une quarantaine d’années par la Ville, mais n’avait jamais vraiment été prolongé. Le projet permettait d’entrevoir l’aménagement d’un nouvel axe Est-Ouest entre la rue Lausanne et la montée des Saules, mais les besoins ne l’ont jamais justifié.
Ce secteur est tout juste au Sud des rues du Côteau et Jacob. Monsieur Albert a dit que puisqu’il construisant de nouvelles résidences pour attirer éventuellement de nouvelles familles, il était logique pour lui d’être favorable à la construction d’une garderie. Selon Radio-Canada, d’autres investisseurs sont associés à ce projet.
Même chose?
Le journal a donc demandé à monsieur Parent si son appel à la tolérance pour Saint-Pie-X et la résidence pour personnes âgées s’appliquait également au dossier de la garderie.
« Quand on parle du « pas dans ma cour », je crois qu’il est important, quand on vit dans une communauté, de penser de façon communautaire et non pas de penser uniquement à son bien-être personnel, à un moment bien précis. On devrait pouvoir naître et mourir dans le même milieu de vie qu’on a choisi. On a vu les réactions pour la garderie. Pourtant, le projet immobilier passerait derrière la rue Jacob et permettrait l’accès à la garderie par une nouvelle rue. La question que les citoyens vont devoir se poser est « Est-ce que je préfère que la circulation passe dans la rue Jacob ou dans sa cour arrière? » », a déclaré monsieur Parent.