« Ce que m’inspire la vengeance »
Un encouragement à briser le silenceNotre entrevue avec la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier sur le climat social qui dégénère au Québec et dans la région a suscité de nombreuses réactions, dont celle de l’auteur Gaston Bourdages, de Saint-Mathieu, dans Les Basques.
Monsieur Bourdages vient de compléter la rédaction du premier tome d’une œuvre sur la violence, l’emprisonnement, la liberté et le pardon, qui s’intitule « Dignité piétinée », en coécriture avec Sylvie Croteau, de Saint-Jean-Port-Joli. L’ouvrage sera publié aux Éditions du Quai Penché.
Les deux auteurs partagent des expériences dramatiques malgré lesquelles ils ont réussi à cheminer positivement. Monsieur Bourdages a commis un meurtre au second degré. Madame Croteau a été victime de violence conjugale.
« Voici ce que m’inspire le thème de la vengeance, dont il est question dans votre entrevue », nous dit monsieur Bourdages, qui a préparé le texte suivant à l’intention de nos lecteurs.
« Bonjour,
C’est à lire le titre « La frustration accumulée guide les appels à la vengeance » que j’ai ressenti le besoin de m’exprimer.
Très pauvre réaction humaine que celle d’agir ou de réagir par la vengeance.
La vengeance et y avoir recours est une action stérile et pauvre. Très souvent, la vengeance se veut l’antichambre ou encore le vestibule conduisant à la violence.
Je m’y connais. Le 18 février 1989, j’enlevais la vie à un être humain par orgueil, par lâcheté et par vengeance.
Fort souvent, la vengeance est la conséquence d’une accumulation de frustrations non verbalisées. Genre? J’encaisse, j’empile sur le tas au lieu de dire, de verbaliser, de briser le silence, geste requérant un certain courage.
Une personne bien dans sa peau ne fait généralement pas appel à la vengeance.
Comment ici conclure?
Le seul antonyme que j’ai trouvé au mot «vengeance» est «pardon»
Comme dans «pardon, je me suis vengé»?
Il est facile de se venger, mais pour pardonner….on est dans un autre monde. Un monde possible et accessible à tout être humain. Semble-t-il qu’il s’agisse de le demander. »
Gaston Bourdages, 6 mai 2021