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Nouvelle de 17 h

Il y a de l’espoir pour les bâtiments patrimoniaux de Rimouski

Propriétée de la Société immobilière GP, la Résidence Lionel-Roy, l’ancienne École d’agriculture de Rimouski, est en mauvais état et souvent vandalisé. (Photo Le Soir.ca)

De nouvelles dispositions à la Loi sur le patrimoine culturel permettent de croire que les édifices rimouskois à intérêt patrimonial pourraient être dorénavant mieux protégés et mieux entretenus.

C’est en ce sens que réagit la directrice générale de la Société rimouskoise du patrimoine (SRP), Sabrina Gendron, alors que le journal le soir lui demandait de commenter les marques de vandalisme apparentes sur l’ancienne résidence Lionel-Roy, édifice connu également comme étant l’ancienne école d’agriculture, au 83, rue Saint-Jean-Baptiste Ouest. Un bâtiment dont les premiers usages remontent à 1926.

« Un patrimoine qui dépérit à vue d’œil », constatait le journal en octobre 2019,  au sujet notamment de cet édifice, de la cathédrale et de l’ancienne caserne militaire.

Meilleurs jours

Plus tôt cette semaine, un lecteur nous a fait suivre les photos qui accompagnent cet article. « Le graffiti qu’on peut apercevoir sur une des photos, « j’ai eu des jours meilleurs », est tristement symbolique quant au laisser-aller de l’ancienne école moyenne de l’agriculture. La cour intérieure est pitoyable. (graffitis et fenêtres cassées). Sert maintenant plus à un stationnement avec vignettes pour employés de l’hôpital.  Un autre bâtiment en décrépitude!  », écrit-il.

(Photo: journallesoir.ca)

Responsabilité collective

« Ma première réaction, c’est que c’est malheureux, parce que j’ai l’impression que le propriétaire de l’édifice est mal accompagné. Le patrimoine bâti, c’est une responsabilité collective. La Loi sur le Patrimoine culturel a été modifiée avec le projet de loi 69, pour que le Ministère accompagne mieux les municipalités, avec un soutien financier au propriétaire. Peut-être aussi des avis pour l’entretien des bâtiments, parce que là, ce que je vois, c’est que ce bâtiment n’a pas été entretenu et qu’il y a du vandalisme. »

La SRP a différentes fonctions. Elle agit comme service-conseil, elle organise des activités en rapport avec le patrimoine bâti et elle est responsable de l’inventaire des bâtiments rimouskois construits avant 1955l. L’organisme pourrait être appelé à s’impliquer davantage si les nouvelles demandes suivant la modification de la Loi affluent. « Il arrive que la Ville nous demande d’émettre des recommandations sur certains bâtiments », note sa directrice générale.

 « La Loi a été modifiée en avril pour améliorer les services aux citoyens, mieux accompagner les organismes, offrir de l’aide financière et aider les MRC », signale madame Gendron. Ce projet de loi est positif, mais selon celle-ci, il pourrait encore connaître des améliorations importantes à la suite de nombreuses recommandations par les organismes concernés.

Deux exemples qui ne sont pas protégés

La Ville de Rimouski compte cinq sites patrimoniaux et plusieurs secteurs assujettis à un règlement sur les Plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA). Des immeubles sont ainsi protégés et les propriétaires soumis à des obligations particulières. Il faut un projet de remplacement pour démolir un immeuble à certains endroits. L’ancien manège militaire et l’ancienne école d’agriculture ne font pas partie du périmètre de protection et la SRP souhaiterait qu’ils le soient.

Une photo historique, où on aperçoit au centre et à l’arrière-plan l’édifice dont l’adresse est aujourd’hui le 83, rue Saint-Jean-Baptiste Ouest. (photo: École moyenne d’agriculture, 12 juin 1926. Photographe inconnu. Groupe de fonds Clément Claveau-
Collection du Musée régional de Rimouski HR-13683)

Une étape sur le circuit des promenades historiques

Ce qui est encore plus dommage, c’est que l’édifice de l’ancienne école d’agriculture, actuellement dans cet état, a été ajouté au circuit touristique des promenades historiques de Rimouski en 2018. C’est pourtant dans ce cas-ci vraiment un morceau de l’histoire rimouskoise qui dépérit.

« Ce n’était pas juste un seul édifice, à l’époque, c’était un complexe qui comprenait des bâtiments comme un atelier de menuiserie, un garage, une maison d’employés, une étable et des silos très particuliers qui étaient en brique. C’est un patrimoine très important  pour Rimouski, mais il n’a pas de statut de protection, présentement, comme tout ce qui est au Sud de la rue Saint-Jean-Baptiste. C’est plus difficile, par la suite, pour la Ville, d’intervenir auprès d’un propriétaire pour le sensibiliser. De notre, côté, on souhaite que cet édifice soit protégé et même tout ce qui se retrouve du côté Sud de la rue Saint-Jean-Baptiste », rappelle madame Gendron.

(Photo: journallesoir.ca)

Patrimoine moderne et agricole

D’autre part, la Société rimouskoise du patrimoine fait partie d’un vaste chantier de réflexion régional sur le patrimoine bâti bas-laurentien qui a été lancé au début de l’année. « Pour vous donner une idée des enjeux, une des recommandations dans la préparation du projet de loi est l’ajout du patrimoine moderne et du patrimoine agricole. Ce sont deux types de patrimoine qui ne sont pas inclus dans notre inventaire. Par exemple, l’église de Saint-Pie-X est un patrimoine moderne. Cette église est cotée « A » de la part du Conseil du patrimoine religieux parce que, d’un point de vue architectural, c’est une des églises les plus intéressantes au Québec », explique finalement Sabrina Gendron.

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