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Nouvelle de 18 h

La vie sociale estivale renaît, au centre-ville

Déconfinement, bars, restaurants et piétonnisation à Rimouski
Guillaume Sirois sur la terrasse du Saint-Barnabé, sur la rue Saint-Germain. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Le passage de la MRC Rimouski-Neigette au palier d’alerte jaune dans le code de couleurs de la crise sanitaire du coronavirus, hier, s’est avéré presque une renaissance pour la vie sociale du centre-ville de Rimouski, hier.

Le journal le soir a saisi l’occasion, en fin de journée, hier, de donner un signal positif à l’industrie des bars et restaurants de Rimouski en se rendant dans quelques établissements en compagnie du président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Guillaume Sirois, afin de donner une tape dans le dos à tout un chacun.

Ingéniosité et consignes

Le beau temps aidant, la clientèle était relativement nombreuse hier soir dans les bars visités. On remarque que les restaurateurs et tenanciers ont rivalisé d’ingéniosité pour fabriquer et installer des terrasses attrayantes et pratiques, particulièrement sur la rue Saint-Germain. L’accueil est excellent.

On profite du beau temps sur la rue Saint-Germain Ouest. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Les consignes sont bien suivies. Essentiellement, on doit porter son couvre-visage jusqu’au moment où l’on s’assied à sa table. On peut alors le retirer, mais on doit le remettre pour chaque déplacement dans l’espace intérieur. Les serveuses et serveurs portent aussi le couvre-visage et la visière.

« Nous avons accueilli des habitués dès ce matin, notamment des gens qui travaillent sur des quarts de nuit à l’hôpital. Dans l’après-midi, ça a tourné pas mal. On a travaillé fort hier pour tout organiser. Nous avons des clients qui préfèrent demeurer à l’intérieur, d’autres sur la terrasse. On est optimiste pour la reprise », mentionne Luc Pichette, du bar le Campus. Ce dernier mise sur une clientèle assidue, notamment des amateurs de loterie vidéo de Loto-Québec depuis une vingtaine d’années. Son bar de 180 places peut accueillir 90 personnes selon les obligations sanitaires actuelles.

Ça grouillait de monde sur la terrasse du Shaker. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

« Nous conserverons notre vocation de bar-rencontre et bar-spectacle, mais on y va progressivement et en suivant de près les consignes de la Santé publique. On devrait pouvoir recommencer à présenter des groupes de musique locaux et régionaux à partir de l’automne », précise monsieur Pichette. Pour la main-d’œuvre, comme ailleurs, le recrutement est difficile, mais on a des anciens pour prendre la relève et même des membres de la famille qui reprennent du service.

Main-d’œuvre et logement

Guillaume Sirois s’est prêté de bonne grâce à l’exercice, profitant de l’occasion pour faire du réseautage et s’informer des problèmes des entrepreneurs sur le terrain. Les mêmes problèmes sont récurrents.

Il y a les très lourdes obligations réglementaires qui reposent sur les épaules des tenanciers, pires en période d’urgence sanitaire et parfois contournées par une concurrence déloyale. Des associations de tenanciers ont d’ailleurs demandé un allègement des contraintes pendant la crise, mais sans en obtenir. Et il y a le manque de main-d’œuvre conjugué à la crise du logement.

Guillaume Sirois avec Luc Pichette. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

« La main-d’œuvre est un enjeu qui remonte à avant la pandémie et ça ne s’est pas amélioré avec elle. Puisque des entreprises ont été fermées à répétition, leurs employés qui ont voulu continuer à travailler se sont relocalisés. Il faut donc multiplier les initiatives comme Place aux Jeunes, les mesures de réinsertion à l’emploi, la formation, l’attractivité. Il faut qu’on se donne une marque d’entreprise, pour que les gens soient intéressés à venir travailler chez nous. »

Luc Pichette sur la terrasse de son établissement. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

« On peut être attractif, mais encore faut-il avoir des logements pour héberger nos travailleurs. Et des places en garderie. On risque de voir des gens qui seraient intéressés à travailler ici ne pas venir parce qu’ils n’ont pas d’endroit où loger. Je l’ai moi-même constaté dans mon entourage, parmi des entrepreneurs. Ils ont des emplois, mais c’est le reste qui vient avec -le logement, le travail du conjoint, la garderie, les services- qui sont des enjeux importants. Nous avons une qualité de vie à proposer, mais ces enjeux nous ralentissent », constate monsieur Sirois.

Fabienne, du Campus, avec couvre-visage et verres protecteurs. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Piétonnisation

Une activité récurrente estivale, les Terrasses Cogeco, a contribué ces dernières années à accentuer à Rimouski un phénomène qu’on voit ailleurs dans les villes à vocation touristique : la piétonnisation. Signalisation spéciale, aménagements spéciaux de terrasses, activités diverses favorisent la découverte des établissements dans un bel esprit estival. Les Terrasses Cogeco devraient être de retour cet été.

« Les restaurateurs et les tenanciers de Rimouski ont non seulement su s’adapter à la pandémie, mais en plus, la crise a permis d’accentuer la piétonnisation. C’est une démonstration selon laquelle nos entrepreneurs sont des personnes innovantes qui veulent toujours aller de l’avant. On a contourné les problèmes et on en a même tiré profit. On a développé de bons réflexes qui vont perdurer. On aura créé des habitudes auprès des consommateurs », remarque Guillaume Sirois.

Un habitué heureux de retrouver son bar favori. (Photo: journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Grandes Fêtes TELUS

Par ailleurs, en plus des Terrasses Cogeco, les Grandes Fêtes TELUS ont confirmé leur retour et d’autres événements entreront sans doute dans la danse, même si une activité majeure pour la saison touristique, l’Expo agricole, a été reportée une nouvelle fois cette année.

« Après l’année qu’on a eue, que la vie reprenne normalement et qu’on ait un été encore plus positif que celui de l’année dernière, ce serait vraiment le bienvenu. Ça a été extrêmement difficile pour tout le monde et ça va faire du bien. Les touristes devraient être au rendez-vous, tout comme les gens de la région qui aiment profiter de l’été », conclut le président de la Chambre de commerce.

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