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La densité des cerfs du Parc national du Bic est inconnue

Cette photo serait celle du grand mâle chevreuil au panache exceptionnel pour la Zone 2 Est, laquelle a été prise avant la saison de la chasse 2021. « Je serais probablement le dernier à avoir vu ce « mastodonte » avant sa récolte. C’était au petit matin du 10 octobre », relate Jacques Therriault, un visiteur régulier du Parc nationale du Bic, et photographe. (Photo Courtoisie Jacques Therriault www.lebic.net/therriot)

Le cerf au panache exceptionnel récolté le 12 novembre dernier par un chasseur de la Vallée de la Matapédia, Lucien Barrest, sur des terres privées en bordure du Parc national du Bic, a laissé courir bien des questions, dont celle sur la densité de chevreuils sur un territoire de 33 km2.

Rappelons que le prélèvement de ce chevreuil exceptionnel dans la Zone 2 Est, Bas-Saint-Laurent, a suscité l’attention de tous les amateurs de la province et même ailleurs aux États-Unis. Le « Northeast Big Buck Club » a édité la photo du chasseur, et de son cerf, Trophée, sur son site web : https://bigbuckclub.com/photo-gallery .

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Lucien Barrest, de Sainte-Florence, a récolté ce cerf exemplaire qui suscite toujours l’envie et l’attention de tous les amateurs à travers la province et même aux États-Unis. (Photo Courtoisie Lucien Barrrest)

Son prélèvement a suscité bien des questions, dont la première, à savoir la densité des cervidés dans un site de conservation comme le Parc national du Bic, où la chasse est interdite depuis sa création en 1984 ?

« Nos dernières données d’inventaire du ministère Forêts, Faune et Parcs Québec, datent de 2006. L’objectif était alors d’estimer la superficie des ravages et non des bêtes. Aucun calcul de densité des cerfs n’a été effectué », soutient le porte-parole de la SÉPAQ, Simon Boivin.

Une étude avait aussi été réalisée en 2019, par des dizaines de caméras de surveillance réparties dans le parc. Mais le but de cette même étude ne cherchait pas à déterminer la densité de la population de chevreuils, mais plutôt de documenter la distribution des cervidés dans les différentes zones du parc.  « Les cerfs du parc sont surtout présents dans les zones les plus achalandées, comme celles des campings et des sentiers qui sont fréquentés par les visiteurs. Possiblement qu’avec la nombreuse présence des usagers, il y a moins de prédation chez les cervidés du parc », estime le porte-parole de la SÉPAQ.

Capacité de support suffisante

Simon Boivin ajoute que la capacité de support du milieu naturel du Parc national du Bic serait suffisante pour la quantité de chevreuils qui y vivent. « Nous n’observons pas de signes flagrants de dégradation de l’habitat dans le parc, comme un broutage intensif de la végétation, ce qui nous porte à croire qu’il n’y a pas d’enjeu en ce moment ». 

Est-ce que la SÉPAQ pourrait profiter de l’inventaire de l’orignal qui sera effectué au Sud de Rimouski en février 2022, pour demander au MFFP de dénombrer les chevreuils du parc en même temps ? « Nous n’avons pas entrepris de démarches en ce sens, mais il est possible qu’une demande du genre soit faite auprès du MFFP », poursuit Simon Boivin.

Marathon sans conséquences

À la suite de la récolte de ce cerf trophée unique, un marathon réunissant 400 participants, s’est tenu le 31 octobre. Est-ce que cet événement sportif aurait pu faire fuir du parc des mâles bien panachés peu avant la période du rût, et favoriser des déplacements vers l’extérieur de ses limites ? Ce que dément le porte-parole de la SÉPAQ : « Cette activité a lieu chaque année à la même période, à la fin du mois d’octobre ou au début du mois de novembre. Nous n’avons aucune indication que la présence des coureurs ait un impact sur le déplacement des chevreuils du parc vers l’extérieur de ses limites.  Les parcours adoptés par les coureurs, sont les mêmes que ceux empruntés habituellement par les randonneurs et les cyclistes, et ils sont répartis sur plusieurs dizaines de kilomètres sur le territoire du parc ».

Un habitué du parc raconte avoir vu régulièrement six mâles en des endroits différents. « Après la fermeture de la chasse, un seul « buck » est revenu dans le parc. Et si l’on en juge par l’ampleur de son panache, il ne serait pas étonnant que ce mâle soit un rejeton du cerf magnifique, prélevé au début de la chasse, et qui « courtisait » au moins une vingtaine de femelles » soutient cet informateur.

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