Une organisation spécialisée récupère les chiens fugueurs
Un événement malheureux survenu à Rimouski le 26 février dernier met en lumière l’existence d’une organisation québécoise spécialisée qui aide les maîtres à retrouver leur chien en fugue.
GE Cherche Charly (GCC)-Chiens perdus regroupe des bénévoles qui sont amoureux des chiens et qui mettent tous leurs moyens en commun pour aider à retrouver les chiens fugueurs, une opération qui s’avère beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.
Évadé
Le 26 février dernier, à Rimouski, la maîtresse de Browny, un jeune labrador fougueux, a échappé la laisse pendant une promenade et le chien a pris la poudre d’escampette en direction de la banquise. Mis à part quelques signalements, il n’a été aperçu que très rarement, depuis.
Une Rimouskoise établie maintenant à l’Île-Perrot et bénévole au sein de GE Cherche Charly, Hélène Bérubé, a décidé de s’impliquer avec l’organisme, dans la recherche de Browny. Hélène a perdu un de ses chiens husky il y a deux semaines et l’a retrouvé grâce à GE Cherche Charly. Elle a tout de suite décidé d’en devenir une volontaire, plus précisément pour les relations médias.
Deux mois en fugue
Le temps écoulé depuis le 26 février peut sembler important, mais il ne faut pas se décourager, car un chien peut demeurer longtemps égaré sans que sa vie soit mise en danger. Depuis les débuts de l’organisme en 2019-2020, il est arrivé que l’on récupère un chien après deux mois d’errance. Parmi les 108 demandes d’aide depuis le début de l’année 2022, GE Cherche Charly en a récupéré 88.
En 2021, sur 595 demandes d’assistance, 414 chiens n’avaient jamais fugué auparavant. Du nombre 172 sont retournés à la maison sans assistance; 258 ont nécessité le recours à des techniques d’approche spécialisées. Huit chiens se sont pris dans des pièges pour d’autres animaux. Trente-cinq ont été retrouvés décédés sur les 595 signalés. Cent-vingt n’ont jamais été retrouvés et 64% ne portaient pas de médaille.
La première
GE, c’est pour Geneviève DuPerron. Ayant perdu un de ses chiens, un golden retriever, en 2019, elle a constaté que les connaissances et l’expertise dans la recherche des chiens perdus étaient très limitées, au Québec. Geneviève a utilisé une version modifiée la cage de son autre chien, Charly, pour récupérer son autre chien fugueur. Elle a découvert Buddha Dog Rescue aux États-Unis et a décidé de créer un modèle semblable dans la région de Drummondville.
Aujourd’hui, cependant, l’organisation rayonne aux quatre coins du Québec, dont elle est la seule du genre. Quelque 80 bénévoles y sont rattachés. On y a notamment mis au point une cage spécialement conçue pour la récupération d’un chien fugueur et développé un réseau de contact qui fait circuler l’information par tous les moyens possible, entre autres les médias sociaux. On utilise aussi des caméras.
Instinct de survie
Au-delà du drame de la propriétaire de Browny, il faut retenir que les chiens ne se comportent pas de la même façon qu’à leur domicile quand ils fuguent. Ils sont en « mode » instinct de survie.
« Il y a énormément d’éducation à faire. Quand un chien est perdu, son instinct fait en sorte qu’il se comporte autrement, ce qui fait que les humains qui l’approchent doivent eux-aussi se comporter différemment », note Hélène Bérubé.
« Ainsi, quelqu’un qui aperçoit Browny ou un autre chien disparu ne doit pas tenter de l’appeler et de l’approcher, car s’il est en « mode » survie, ça le fera fuir encore davantage », prévient madame Bérubé.
Que faire
« Quelqu’un qui le voit doit noter l’heure, l’adresse, l’endroit où il a été vu et la direction dans laquelle il se dirigeait. Il peut essayer de le prendre en photo. Il doit ensuite appeler le numéro sur l’affiche pour rapporter toutes ces informations (418 750 8229 dans ce cas-ci). En agissant de la sorte, on évite que des gens s’improvisent « experts en capture » et mettent le chien en danger avec une méthode improvisée qui nuirait aux efforts de capture », explique-t-elle également.
Hélène Bérubé est recherchiste, journaliste pigiste, scénariste et assistante-réalisatrice de documentaires. Elle est la fille du professeur de littérature Renald Bérubé, de l’UQAR.