Pour le droit au transport

L’organisme de défense des droits des personnes en situation de pauvreté Action populaire Rimouski-Neigette travaille présentement à organiser une grande manifestation sur le thème du transport, mais en réaction à deux problèmes en particulier.

Le coordonnateur de l’organisme, Michel Dubé, estime que la clientèle qu’il défend est affectée à la fois par le tarif moyen très élevé du transport collectif à Rimouski et par la réduction du dédommagement consenti aux organismes bénévoles qui transportent des personnes assistées sociales à leurs rendez-vous.

Il faut dire à la décharge de la Ville de Rimouski que son service de transport collectif lui coûte cher en raison d’un manque de financement attribuable à la taille de sa population. Ce sont les villes de plus de 100 000 habitants qui bénéficient de l’ensemble des programmes.

Par ailleurs, le conseil rimouskois doit dévoiler l’automne prochain les nouveaux tarifs et les nouveaux circuits de la Société des transports de Rimouski (STR). Action populaire Rimouski-Neigette revendique une tarification sociale, soit un coût adapté à la situation financière des usagers.

Problème majeur

« C’est un problème majeur, partout dans la région. Toutes les communautés de notre région ont mentionné que le transport est un enjeu important pour les personnes en situation de pauvreté. Le Centre d’action bénévole (CAB) mettra fin le 1er mai à son service d’accompagnement. Nous n’avons aucune indication jusqu’à maintenant du gouvernement que la situation allait être réglée. Ça, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Si vous êtes une personnes âgée, le gouvernement va rembourser le CAB à 52 cents du km. Si vous êtes une personne assistée sociale, c’est 46 sous. Cela forçait le Centre d’action bénévole à compenser le manque à gagner en utilisant d’autres fonds. Le CAB de Rimouski est le premier à mettre fin à son service, mais ça va débouler dans les prochaines semaines, partout au Québec », constate monsieur Dubé.

Comparaisons

Le tarif général à Rimouski pour le transport par autobus est de 3,75 $. Michel Dubé signale que « c’est 3,25 $ à Granby, alors que Saint-Hyacinthe propose de son côté un service gratuit en dehors des heures de pointe et la fin de semaine. À Ville de Saguenay, on parle de 3,25 $ et à Sherbrooke, de 3,50 $. Les formules de tarification utilisées ailleurs permettent difficilement d’établir des comparables. »

Lieu et heure

La manifestation aura lieu devant le bureau régional de Services Québec qui est sur la rue Pierre-Saindon, le 29 avril à 11 h 30. « La manifestation se voudra pacifique et respectueuse des lois. Elle sera encadrée par la Sûreté du Québec », précise monsieur Dubé.

« Pour le transport collectif, s’il y a une tarification sociale à Trois-Rivières, je ne vois pas pourquoi il n’y en aurait pas une à Rimouski. Nous nous réjouissons que monsieur le maire Caron ait accepté de se pencher sur le déficit du transport collectif vs les bénéfices dont profitent les automobilistes en matière de stationnement. C’est le premier élu à Rimouski, en 10 ans, à s’engager à au moins évaluer la situation. Nous avons à Rimouski un des tarifs de transport collectif les plus élevés au Québec, alors que les frais de stationnement, eux, sont bas », observe le travailleur communautaire.

Élections

Michel Dubé rappelle que l’on profitera de la prochaine campagne électorale provinciale pour déposer des demandes en ce sens. « Il faudrait que le gouvernement du Québec offre une compensation à la Ville de Rimouski. D’ailleurs, on aura des politiciens à notre manifestation, dont Gabriel Nadeau-Dubois. Nous allons probablement voir aussi plusieurs candidats annoncés aux prochaines élections provinciales (3 octobre). J’ai aussi demandé la présence de notre maire, mais monsieur Caron sera occupé avec une réunion de la Table régionale des élus municipaux. »

Projet régional

Par ailleurs, Action populaire Rimouski-Neigette demandera aux candidats aux élections provinciales d’appuyer le projet de transport collectif régional qui est en élaboration au sein du Collectif régional de développement (CRD) du Bas-Saint-Laurent.