La bande dessinée pour démystifier

Le bédéiste originaire de Rimouski, Jean-Sébastien Bérubé pratique son métier depuis plus de 15 ans et travaille présentement à l’élaboration d’un livre sur le bégaiement : son besoin de démystifier certains aspects de la vie est un élément au cœur de son travail.

Dans cette optique qu’il a conçu ce nouveau projet : « En ce moment je travaille sur un gros livre de bande dessinée sur le bégaiement. C’est vraiment un projet pour démystifier et expliquer ce qu’est le bégaiement d’un point de vue scientifique. Détruire les préjugés, les croyances et toutes ces choses-là. »

« Ce projet s’adresse vraiment à tout le monde. Mon but est qu’il soit accessible au plus de gens possible, car c’est vraiment un projet de sensibilisation, mais sans pour autant me censurer. D’après moi, il devrait sortir en 2026 ou 2027, soit dans quatre ou cinq ans maximum. »

Véhiculer des messages

« La bande dessinée, pour moi, c’est vraiment un moyen de véhiculer des messages : je trouve que c’est un moyen d’expression extraordinaire, à l’instar du cinéma, de la musique ou de la télévision. C’est un extraordinaire moyen d’expression avec lequel je peux transmettre des messages, vulgariser, communiquer des choses. »

Il dit s’inspirer beaucoup des personnes qui ont une démarche de travail similaire à la sienne, soit des personnes qui cherchent à briser des tabous et à mettre la lumière sur des choses peu connues : « Je m’intéresse beaucoup à ce type de contenu : j’écoute des « podcasts », je lis des livres, je regarde des films, des documentaires. Toutes des choses qui sortent de l’ordinaire et qui parlent de sujets peu abordés. C’est vraiment mon champ de prédilection de m’inspirer d’artistes et de personnes qui sont plus dans la marge et qui parlent de choses dont normalement on parle peu. »

Ateliers

En plus d’être bédéiste, Jean-Sébastien Bérubé donne plusieurs ateliers, ce qui fait qu’il travaille sur son projet sur le bégaiement à temps partiel jusqu’à fin juin. Ses ateliers portent sur la conception de bande dessinée, du début à la fin : les étapes, le scénario, la mise en scène. Il partage aussi ses techniques et les outils avec lesquels il travaille. Présentement, il donne un atelier de photo-roman pour les personnes âgées dans une résidence à Montréal. Il va par la suite enseigner la bande dessinée en mai et en juin dans un collège privé.

Un métier difficile

Très conscient des difficultés de son métier et du milieu qui l’accompagne, Jean-Sébastien Bérubé identifie quelques aspects qui lui ont permis de percer et qu’il recommanderait à quiconque qui souhaite se lancer.

Parcours

Tout d’abord, il a gradué du baccalauréat en bande dessinée de l’Université du Québec en Outaouais en 2004 : « on ne devient pas auteur de bande dessinée professionnel et reconnu avec un baccalauréat en bande-dessinée, sinon ce serait trop facile. »

Ce qu’il estime être le plus important, c’est sa passion pour ce qu’il fait : « La bande dessinée est un milieu tellement difficile et incertain, précaire, parce que la grande majorité des auteurs au Québec sont très pauvres. C’est un métier dans lequel on doit faire énormément de sacrifices et vivre sous le seuil de la pauvreté que la première chose que je dirais que ça prend pour faire de la bande dessinée, c’est de la passion. Et ça, ce n’est pas quelque chose que l’ont peu aller chercher, soit on l’a, soit on ne l’a pas. »

Il estime que c’est cette passion qu’il l’a mené où il est rendu et qui lui a fait traverser les épreuves sur son parcours.

L’importance de se questionner

Il conclut qu’il est important de se questionner sur sa démarche de travail et de ne pas hésiter à aller recueillir des conseils de professionnels, quelque chose qu’il fait encore aujourd’hui : « Il ne faut pas hésiter à se remettre en question, à remettre son travail en question, à vouloir s’améliorer. Il y a un danger de ne pas vouloir s’améliorer et quand on ne veut pas s’améliorer, ça ne fonctionne pas ».