Chroniques > L’art d’écrire un conte
Chroniques

L’art d’écrire un conte

Photo: Courtoisie, Daniel Projean et Georgette Renaud

Cette semaine, nous aimerions vous entretenir sur le conte. Nous utilisons des anciens contes (voir la chronique 3 Il était une fois), mais nous écrivons aussi nos propres contes inspirés d’histoires transmises par nos ancêtres, notre vécu ou de notre entourage, ce que nous appelons des contes contemporains. Quelques soient les types d’histoires, nous devons respecter certaines étapes.

Un conte est un récit de fiction bref qui raconte au passé des actions, des épreuves vécues par un ou des personnages. Dans un conte, tout est possible. Il y a cinq points importants à suivre.

On doit, tout d’abord, retrouver un équilibre initial soit la présentation des personnages. Par la suite, il doit y avoir une perturbation. Par exemple, un accident, un naufrage, etc. Après ces deux points, un déséquilibre doit arriver, un vol, une bataille, une prise de bec. Afin de retrouver un certain équilibre, il doit y avoir des actions réparatrices, des preuves. Normalement il y en a trois (les oiseaux aident Jack, la vie de Jack sur l’Île du Corps Mort, les chasseurs découvrent Jack. Enfin il y a rétablissement. Ici Jack épouse Suzy! Référence: Jack le bossu, Porteur de paroles des Îles de la Madeleine au Togo (p.51) Daniel Projean

Lorsque nous écrivons les contes, nous retenons certains éléments.

Nous sommes dans notre imaginaire. Les chiffres trois ou sept sont souvent mentionnés. Il peut contenir des messages et finalement, l’histoire se termine bien.

Étant donné que nous sommes dans le temps des fêtes, Georgette a choisi de vous offrir un de ses contes de Noël inspiré d’une histoire qui lui a été racontée par une dame de 97 ans. Lorsqu’elle le raconte, elle l’adapte selon la région en changeant les noms des montagnes et du village.

LES TROIS FRÈRES BÛCHERONS SORCIERS…

L’histoire se passe dans les années 30 dans la région Rimouski-Neigette dans le Bas Saint-Laurent. Il y avait dans la forêt, une très petite maison en bois rond où vivait une famille de deux enfants. La fête de Noël arrive à grand pas.

Ce matin, les parents ont décidé de faire la chasse aux petits gibiers, soit du lièvre ou de la perdrix, en se disant qu’il fallait bien mettre un peu de nourriture sur la table pour le réveillon. Les enfants sont à la maison et doivent garder le foyer allumé pendant l’absence des parents. quand tout à coup:

  • Toc! Toc! Toc! Le plus vieux des enfants s’approche de la porte
  • Qui est là…
  • Je suis un bûcheron sorcier très généreux. Laissez-moi entrer!
  • Il lui ouvre la porte et le bûcheron lui dit:
  • Ha! vous n’avez pas d’arbre de Noël
  • Non! lui répondirent les enfants
  • Je vais vous poser une question: Qui est gros comme un éléphant, qui vient de très loin et est très généreux
  • Les deux jeunes se regardent…et le plus jeune marmonne un peu en disant très timidement, le PÈRE NOËL!
  • Oui! c’est la bonne réponse et voilà. Je vous donne cette fiole magique et vous mettrez son contenu dans un gros contenant, et PUFF!!! le bûcheron disparaît.

Le plus vieux va chercher un gros chaudron pour les patates et met le contenu de la fiole. Tout à coup, il apparaît un arbrisseau et il devient un arbre, un beau sapin vert qui pousse jusqu’au plafond. Les enfants le regardent et le trouvent très beau. Ils ont hâte de le montrer à leurs parents.

  • Toc! Toc! Toc!
  • Qui est là demande les enfants
  • Je suis le frère bûcheron sorcier, laissez-moi entrer. Moi aussi je suis très généreux.
  • Les enfants lui ouvrent la porte et le frère bûcheron dit:
  • Moi, je vous donnerais les guirlandes et les boules, mais vous devez me rejoindre au pied du Mont-Lebel. Et PUFF! Il disparaît à son tour.

Les enfants après discussion, décidèrent de rejoindre le frère bûcheron. Arrivée tout près du Mont Lebel, un pré les sépare et ce n’est pas encore gelé. Les enfants ne sont pas chaussés pour le traverser. quand tout à coup, ils trouvent une paire de chaussures géantes. Vraiment, ce n’est pas pour eux. Ils s’amusent à mettre les deux pieds dans la même bottine.

Et hop! Ils sont déjà rendu de l’autre côté. Le deuxième frère bûcheron les attendait avec les guirlandes et les boules de Noël. Les enfants heureux retournèrent à la maison et décorèrent leur arbre de Noèl

TOC! TOC! TOC!

  • Encore! Qui est là…
  • Je suis le troisième frère bûcheron sorcier plus généreux que les deux autres. J’ai plus de pouvoirs. Laissez-moi entrer et il entre.
  • Je vois que vous avez un bel arbre de Noël. Pour avoir un autre voeu, vos devrez me rejoindre au pied du mont Val-Neigette. et PUFF! Il disparaît.

Arrivés tout près de la montagne, les enfants sont très fatigués et ils voient un petit ruisseau qui n’est pas gelé et l’eau est claire comme un miroir …Ils se penchent et boivent un peu de cette eau très froide et aussitôt, ils sont tout près du troisième bûcheron sorcier qui s’adresse à eux en leur disant:

  • Vous saviez que ce ruisseau est magique….
  • Non, nous avions soif…
  • C’est le temps pour vous de faire vos voeux
  • Le plus jeune dit:
  • Moi, je voudrais fêter Noël avec ma famille chaque année
  • Et toi … en s’adressant au plus vieux des enfants
  • Je voudrais qu’on ait une maison à Sainte-Blandine, je pourrais aller à l’école.
  • Comment, tu ne vas pas à l’école
  • Le plus jeune ajoute:
  • Moi, j’aimerais des cadeaux, du jambon et de la dinde!
  • PUFF! Le troisième bûcheron disparaît et aussi tôt dit, aussitôt fait.
  • Les enfants se retrouvèrent avec leurs parents dans une belle maison à Sainte-Blandine, dans le salon, leur arbre de Noël tout décoré avec plusieurs cadeaux et une table toute garnie pour le festin de Noël.

Ensemble, ils vous souhaitent: JOYEUX NOËL!

Ce conte a été enregistré pour la radio Harmonie 88,8 Concarneau, Bretagne et sera diffusé dans le cadre de l’émission: Les contes du Québec 2019.

Georgette Renaud

Dans la prochaine chronique: Le conte…la suite

Facebook Twitter Reddit